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REMANIEMENT GOUVERNEMENTAL EN TUNISIE

Le président Essebsi accentue sa mainmise sur l'Exécutif

Devant l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Youssef Chahed a renouvelé sa thématique d'un «gouvernement de combat», chargé de poursuivre sans relâche «la guerre contre le terrorisme, contre la corruption, pour la croissance, contre le chômage et les inégalités régionales».

Avec le tout récent remaniement du gouvernement conduit par Youcef Chahed, la semaine dernière, le président tunisien Béji Caïd Essebsi a renforcé sa mainmise sur la stratégie qui sera mise en oeuvre par la nouvelle équipe. Celle-ci a obtenu lundi dernier la confiance du Parlement, à l'approche d'échéances électorales. Issu du parti Nidaa Tounès, fondé en 2012 par le chef de l'Etat, Youcef Chahed est le plus jeune Premier ministre de l'histoire moderne du pays, mais cela ne pouvait suffire pour emporter l'adhésion de la majorité des députés. L'affaire était dans le sac dés lors que Nidaa Tounes a maintenu, contre vents et marées, son alliance avec les islamistes d'Ennahdha, conservant par la même une confortable majorité au Parlement et une alliance solide malgré d'incessantes mises à l'épreuve au sein du gouvernement.
Devant l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Youssef Chahed a renouvelé sa thématique d'un «gouvernement de combat», chargé de poursuivre sans relâche «la guerre contre le terrorisme, contre la corruption, pour la croissance, contre le chômage et les inégalités régionales». C'est pour «renforcer les capacités de notre pays en matière de lutte contre le terrorisme, contre le crime organisé et la contrebande» que de nouveaux ministres de l'Intérieur et de la Défense ont été nommés, a-t-il fait valoir. «De nombreux indicateurs économiques se sont améliorés», a encore argumenté le chef du gouvernement. Et pour convaincre, il a étalé la panoplie des indicateurs tels que les investissements étrangers qui ont augmenté de 7% durant les sept premiers mois de 2017, ainsi que la production de phosphate (+34%), et le secteur du tourisme qui, chiffres de
Mme Elloumi Rekik à l'appui, a incontestablement repris des couleurs.
Pourtant, a-t-il tenu à marteler, l'embellie n'est pas de nature à autoriser l'autosatisfaction car elle demeure «partielle» et exige encore et toujours d'intenses efforts pour sortir le pays de la crise. «Le chemin est encore long», a ainsi résumé Youssef Chahed qui considère que la nouvelle formation gouvernementale témoigne du respect de «l'union nationale» indispensable à la mise en chantier de grandes réformes.
Le remaniement opéré par le président Béji Caïd Essebsi aura respecté les équilibres prioritaires nés de l'alliance Nidaa Tounes - Ennahda, mais les observateurs relèvent une accentuation manifeste de son influence directe sur l'Exécutif. En prévision des échéances électorales, les locales dans quelques mois, suivies dans deux ans à peine par les législatives et la présidentielle? Peut-être. Quoi qu'il en soit la situation paraît bien maîtrisée, y compris dans le domaine sécuritaire où des progrès indéniables ont été enregistrés face à la menace terroriste, et la Tunisie affiche désormais un climat politique et social bien plus serein. Ce sont là des facteurs décisifs pour assurer la stabilité et promouvoir une dynamique de développement tant attendue par une majorité de Tunisiennes et de Tunisiens, notamment les plus jeunes confrontés ces dernières années à un marasme économique oppressant.
Le nouveau gouvernement conduit par Youcef Chahed compte des hommes de confiance du président Caïd Essebsi, éminemment rompus aux arcanes du pouvoir et à la gestion des crises. Le nouveau ministre des Finances Ridha Chalghoum -ex-ministre du président déchu Zine El Abidine Ben Ali- était en effet conseiller du chef de l'Etat, tout comme le nouveau titulaire de la Santé, Slim Chaker. Quant au ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi, il occupait déjà ce même poste lorsque M. Essebsi était Premier ministre, en 2011.
Autant dire que le président tunisien non seulement tient bon le gouvernail, mais qu'il est même monté au front en cette circonstance, conscient de l'importance et surtout de l'urgence des enjeux.
Or là ne s'arrêtent pas ses intentions. Déterminé à briser le carcan du système politique post-révolution, responsable selon lui de la «paralysie», il affiche ouvertement son objectif d' «évaluer le système constitutionnel mis en place en 2014 afin d'en rectifier les insuffisances et de surmonter les obstacles» apparus au fur et à mesure de son application.
Autant dire que le nouveau gouvernement et singulièrement le Premier ministre reconduit n'auront pas droit à l'erreur et qu'ils seront sans doute comptables de leur aptitude à relancer la machine économique et apaiser le front social. Un immense défi quand on voit l'étau des partis sur le fonctionnement institutionnel.

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