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LA QUESTION DU SAHARA OCCIDENTAL FAIT PLUS QUE JAMAIS L'ACTUALITÉ

Le Maroc acculé

De plus en plus d'ONG internationales, montent au créneau dénonçant la paralysie de l'ONU dans le dossier sahraoui et les entraves de certains pays qui aident Rabat à défier le droit international.

L'année 2014 a été celle du renforcement de la solidarité internationale en faveur de la cause sahraouie, illustrée par la multiplication de la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination en même temps que les condamnations de l'occupation illégale de ce territoire par le Maroc acculé, par ailleurs, en raison de ses pratiques répressives.
Un énième appel pour une solidarité internationale active en faveur de la cause sahraouie a été lancé depuis Alger à l'occasion de la 5è conférence internationale sur «le droit des peuples à l'autodétermination: le cas du peuple sahraoui», tenue les 13 et 14 décembre derniers. Des parlementaires, militants des droits de l'homme, représentants d'Organisations non gouvernementales (ONG), de médias, d'associations ont tenu à «réaffirmer» à l'issue des travaux de cette rencontre, la «légitimité» de la lutte du peuple sahraoui et de son droit à la «résistance». Dans une déclaration finale, les participants à cette rencontre avaient interpellé l'Organisation des Nations unies afin de mettre en oeuvre ses propres résolutions ainsi que le plan de paix stipulant une solution «définitive» au conflit à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination, dont le processus a été enterré par le Maroc. A l'instar des précédentes éditions, la 5è Conférence d'Alger a été marquée par une large participation étrangère, représentant l'Asie, l'Afrique, l'Amérique et l'Europe, renforçant ainsi la mobilisation de la communauté internationale en faveur d'un règlement «juste» pour le dernier cas de décolonisation dans le continent noir. Cette mobilisation s'est, par ailleurs, exprimée tout au long de l'année 2014 à travers les multiples déclarations reconnaissant la légitimité de la cause sahraouie, une des plus récentes étant celle du gouvernement britannique, exprimée par le sous-secrétaire d'Etat parlementaire des Affaires étrangères, Tobias Ellwood. Interpellé par des députés du Parlement, il a affirmé, outre l'appui au principe d'autodétermination des Sahraouis, mais aussi que Londres «traitait avec le Maroc sur la base des frontières reconnues à l'échelle internationale», et qu'elle prônait une solution «négociée» qui consacre l'autodétermination des Sahraouis. La position de la communauté internationale vis-à-vis de ce conflit a, en outre, été rappelée lors de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), organisée en novembre dernier en Espagne. Outre l'appui à une solution dans le cadre de la «légalité onusienne», les animateurs de cette rencontre avaient exhorté la communauté internationale à adopter une politique «cohérente» vis-à-vis de la question sahraouie et permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination.
La position ouvertement pro-marocaine de la France et celle, plus ambiguë de l'Espagne, ont été dénoncées lors de la conférence de Madrid. L'actualité en provenance des territoires sahraouis occupés reflète toujours la réalité d'une violation des droits humains par les forces de sécurité marocaines qui exercent une répression «systématique» à l'encontre de tout sahraoui revendiquant son affranchissement du royaume. Illustration récente de cette attitude, le dernier rapport de l'ONG internationale Human Rights Watch (HRW) demandant au Maroc la libération du prisonnier politique sahraoui Mbarek Daoudi. En janvier 2014, la Fondation américaine Robert F. Kennedy avait, de son côté, épinglé le Maroc outre pour sa politique répressive anti-sahraouie mais également pour les «crimes du passé demeurés non résolus», s'appuyant, entre autres, sur des charniers découverts dans les territoires sahraouis. Plus de 500 Sahraouis sont portés disparus depuis l'invasion du territoire par le Maroc alors que prés de 60 détenus politiques croupissent dans les geôles marocaines sans jugement pour la plupart d'entre eux ou l'ayant été par des tribunaux militaires, selon les rapports des activistes des droits de l'homme sahraouis et étrangers. Afin de protéger les Sahraouis de la violence policière marocaine, de nombreuses voix sahraouies et étrangères ont réitéré ces derniers mois leur appel pour que soient élargies les prérogatives de la mission des Nations unies pour le Sahara Occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l'homme dans ce territoire illégalement annexé. La spoliation continue des richesses naturelles de ce territoire participe, par ailleurs, de l'entreprise d' «effacement» de la souveraineté sahraouie entretenue par le Maroc, est-il dénoncé, par ailleurs. D'où le énième appel lancé depuis la tribune d'Alger, à l'occasion de la 5è conférence internationale de solidarité, pour que cesse cette autre forme de «crime» contre le peuple sahraoui. De nombreuses ONG internationales ont, en outre, dénoncé ce pillage illégal, favorisé par le partenariat économique qui lie le Maroc à l'Union européenne (UE). C'est le cas, entre autres, de Western Sahara Ressources Watch (WSRW) qui a condamné en début du mois courant l'exploration pétrolière entreprise par Glencore (Suisse) dans le Sahara Occidental. Se référant à des documents secrets du Makhzen, la même ONG internationale rapportait que le Maroc «reconnaît utiliser la carte des richesses naturelles du Sahara Occidental à des fins politiques», soit faire adhérer les Etats à sa thèse d'autonomie, laquelle dénie le droit des Sahraouis à l'autodétermination et exclut la solution référendaire. La violation des droits humains par le Maroc renvoie, par ailleurs, à la réalité du vécu des Sahraouis dans les camps des réfugiés sahraouis: «piégés» par une situation de «ni guerre, ni paix», ils sont contraints, depuis plus de 30 ans, à endurer les conditions d'une vie de camp dans un environnement naturel des plus hostiles et ardus.
L'hospitalité de l'Algérie voisine qui a permis, pour des considérations humanitaires, d'alléger l'endurance de cette population ne saurait se substituer à une solution définitive et juste, consistant en une indépendance de leur pays, affirment les réfugiés sahraouis. Colonisé en 1975, le Sahara occidental continue ainsi d'être dans la posture d' «otage» de la politique «expansionniste» marocaine et ce, au mépris de la légalité internationale et des résolutions onusienne. A ce jour, la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) est reconnue par un nombre considérables de pays et est membre de l'Union africaine (UA) depuis 1984. Au courant de l'année 2014, le Parlement suédois avait soumis au gouvernement une proposition de reconnaissance de la RASD, renforçant ainsi le rang des défenseurs de la lutte du peuple sahraoui pour le recouvrement de sa souveraineté et d'un Sahara occidental libre. En avril prochain, le sort du peuple sahraoui sera, à nouveau, suspendu à la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU et du jeu des chaises musicales qu'entretiendront ses membres permanents, en particulier la France.

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