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ERDOGAN APPELLE L'OCI À RECONNAÎTRE EL QODS COMME «CAPITALE DE LA PALESTINE»

Le double langage de l'administration Trump

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson se démène, depuis six jours, pour raconter que l'ambassade des Etats-Unis «ne serait probablement pas transférée à Jerusalem avant 2020».

Au sommet extraordinaire de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), à Istanbul, réunissant hier une vingtaine de «leaders» du monde musulman, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhortéla communauté internationale à reconnaître El Qods (Jérusalem-Est) comme la «capitale de la Palestine», tandis que le responsable de l'OLP, Mahmoud Abbas, affirmait que, sans cela, il n'y aurait «ni paix ni stabilité».
Le président Erdogan a qualifié de nouveau l'Etat hébreu d' «Etat terroriste». après que la «décision» de Trump eut provoqué de multiples manifestations dans plusieurs capitales arabes et islamiques et des affrontements entre les Palestiniens et l'armée sioniste dans les territoires occupés où quatre jeunes ont été tués et plusieurs centaines d'autres blessés. M. Trump a «offert Jérusalem comme cadeau au mouvement sioniste, comme s'il lui offrait une des villes américaines», a clamé Mahmoud Abbas, dans un discours d'une rare sévérité. Les Palestiniens, a-t-il dit, «n'accepteront aucun rôle des Etats-Unis dans le processus de paix» car leur «partialité» est vérifiée. Abbas a assuré que «Jérusalem est et restera éternellement la capitale de l'Etat de Palestine. (...) Et il n'y aura ni paix, ni stabilité sans cela». Il répondait à son hôte turc qui proclamait que «Israël a été récompensé par Trump pour toutes les activités terroristes qu'il mène», avant d'assurer qu'il ne «renoncera jamais» à exiger une «Palestine souveraine et indépendante». Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, avait prononcé les mêmes mots, à peu de choses près, lors de la réunion ministérielle. «La communauté des musulmans ne saurait garder le silence face à cette décision nulle et non avenue» a ressassé le ministre devant ses pairs, pour la plupart résolus à des condamnations d'usage, ni plus ni moins. Contexte oblige, le Moyen-Orient est dans l'oeil du cyclone, avec un bras de fer irano-saoudien dont on ne sait à quelle nouvelle tragédie il peut aboutir et la plupart des pays de la région, sont davantage enclins à la modération vis-à-vis d'une superpuissance conduite par l'imprévisible Trump! Dans ce contexte de tensions confessionnelles critiques, comme au Liban et au Yémen, plusieurs dirigeants des monarchies du Golfe veulent éviter de se mettre en porte-à-faux avec les Etats-Unis et Israël. Le duel indirect avec Téhéran, commencé en Syrie et en Irak, se poursuit actuellement au Yémen où les Houthis ont démontré leur force de frappe avec l'élimination brutale de leur ancien allié, l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Raison nécessaire et suffisante pour comprendre pourquoi ni Riyadh ni Le Caire, et encore moins leurs alliés, ne sont prêts à mettre en danger les «relations privilégiées» avec Washington. Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson se démène, depuis six jours, pour raconter que l'ambassade des Etats-Unis «ne serait probablement pas transférée à Jérusalem avant 2020». C'est ce que rapportent, à hue et à dia, les médias américains. «Ce n'est pas quelque chose qui se passera tout de suite», répète Tillerson, sans parvenir à convaincre le monde musulman qui sait parfaitement de quoi les Etats-Unis sont capables. Surtout quand ils sont éperonnés par Israël, à travers ses innombrables relais institutionnels et économiques. Quel meilleur exemple en cela que les promesses de Trump qui, lui, n'a pas manqué de souligner dans sa «décision» que le Département d'Etat commencera «immédiatement à embaucher des architectes et des ingénieurs pour ce but». Les ultraconservateurs chrétiens dont son vice-président et les lobbies sionistes incarnés par son gendre sont là pour y «veiller». La conjoncture est en leur faveur. En témoigne la résolution de la Ligue arabe, samedi dernier, avec une condamnation verbale et un appel à Washington pour «annuler (sa) décision sur Jérusalem». On croit rêver! Les «leaders» réunis autour de Recep Tayyip Erdogan feront-ils mieux? Et quoi? La question s'impose car, parmi la vingtaine de chefs d'Etat ayant répondu à l'appel, on trouve le président iranien Hassan Rohani, le roi de Jordanie Abdallah II, l'émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, le président libanais, Michel Aoun, ou le président du Soudan, Omar el-Béchir. Tous les autres pays ont délégué des représentants comme l'Egypte du maréchal Al Sissi présente à travers son MAE, Sameh Choukry, ou l'Arabie saoudite représentée par son ministre d'Etat en charge des Affaires étrangères, Nizar Madani. Si rien de très spectaculaire n'advient à Istanbul, gageons que le sommet servira, au moins, à soutenir fermement les Rohingyas, victimes d'un génocide orchestré par l'armée et les dirigeants de Birmanie. Hier, comme un écho lointain aux discours d'Istanbul, le roi Salmane a déclaré, lors de la réunion annuelle du Majliss al choura saoudien, à Riyadh, que «le royaume ne cesse d'appeler à des solutions politiques aux crises et aux problèmes de la région et, en premier lieu, à la question palestinienne» avec «le droit des Palestiniens de recouvrer leurs droits légitimes, dont le droit de proclamer un Etat indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale». Le roi Salmane a «répété la condamnation du royaume et ses profonds regrets après la décision américaine sur Jérusalem qui est profondément partiale et va à l'encontre des droits historiques du peuple palestinien sur Jérusalem». Un voeu pieux.

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