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ISRAËL POURSUIT SES RAIDS AU SUD-LIBAN

La désinformation fait rage

Alors que Israël se perd dans ses chiffres, Hezbollah marque des points sur le front interne et résiste aux assauts de l’armée israélienne.

Les combats ont repris sur le front terrestre, ces deux derniers jours, entre les combattants du Hezbollah et les soldats israéliens dans le secteur frontalier de Bint Jbeil- Aïta Al-chaab-Taîbé et al-Qaouzah-Ramié après que le mouvement de résistance libanais ait affirmé avoir repoussé, dans la nuit de lundi, plusieurs tentatives d´incursions d´unités israéliennes dans cette zone du Liban-Sud et détruit un navire de guerre stationné dans les eaux proches de la ville de Tyrpilonnée par la marine israélienne. Aïta Al-chaab est le village d´où est partie l´opération de capture des deux soldats israéliens par les éléments du Hezbollah le 12 juillet dernier.
Un communiqué diffusé, hier, par le mouvement de Hassan Nasrallah annonce que «les forces israéliennes ont commencé à partir de lundi soir, jusqu´au petit matin, à tenter de s´installer dans le triangle Aïta al-Chaab/al-Qaouzah/Ramié mais les combattants du Hezbollah les ont affrontées (...) les contraignant à rebrousser chemin». Trois soldats israéliens ont été tués dans les confrontations. Information démentie par Israël qui mène une autre guerre sur le plan médiatique en intoxiquant les médias locaux et internationaux d´informations mettant en valeur la suprématie de son armée. C´est dans cette stratégie bien pensée qu´elle a annoncé «avoir tué 20 combattants du Hezbollah en 48 heures». Faisant en tout, quelque 200 combattants tués depuis le début du conflit. Hier, dans l´après- midi, un ministre israélien et membre du cabinet de sécurité, Isaac Herzog, avait, quant à lui, affirmé à l´AFP que «l´armée israélienne a tué 400 combattants du Hezbollah depuis le début de la guerre au Liban». Des chiffres qui sont très loin de ceux donnés par les différents organes de presse qui suivent de près les opérations sur le terrain. Ces déclarations visent en premier lieu à réconforter l´opinion publique israélienne qui, d´après un dernier sondage, effectué après le massacre de Cana, une majorité d´Israéliens est favorable à la poursuite des opérations militaires israéliennes au Liban. 61% d´entre eux sont pour la poursuite de la guerre et 80% souhaitent l´assassinat du chef du Hezbollah, Cheikh Hassan Nasrallah. Ennemi public numéro un d´Israël et des USA et véritable nouveau héros et légende vivante des Libanais et du monde arabo-musulman. Ces chiffres fantaisistes ne collent pas avec les «performances» ou plutôt les échecs essuyés par son corps d´élite sur le front terrestre, contraint de battre en retraite. Israël a engagé, dans ces opérations terrestres en cours, quatre régiments et des unités blindées alors que d´autres contingents de réservistes sont mobilisés pour le front. Au même moment, des avions et des hélicoptères de combat pilonnent les hauteurs dominantes de Aïta al-Chaab pour permettre la progression des troupes qui cherchent à mettre pied sur terre. Des signes qui laissent présager l´élargissement du conflit sur d´autres fronts dont celui de la Syrie où le président Bachar Al Assad a mis son armée en état d´alerte maximale en prévision d´un conflit ouvert avec Israël. Même si le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, avait indiqué qu´Israël «avait annoncé à de multiples reprises qu´il n´avait aucune intention offensive vis-à-vis de la Syrie».
Par ailleurs, des unités de parachutistes se sont jointes au régiment d´infanterie d´élite Golani posté aux premières lignes de combat. Régiment, faut-il le rappeler, qui a déjà subi un cuisant échec lors des précédents affrontements dans la localité de Bint Jbeil. Le cabinet de sécurité a, de son côté, donné le feu vert à l´état-major de l´armée pour élargir son offensive terrestre et mener une guerre totale en vue de détruire les positions du Hezbollah le long de la frontière et de neutraliser les sites de lancement de roquettes pour qu´elles ne puissent plus atteindre la zone de Haïfa et le coeur d´Israël et enfin de créer une «zone de sécurité» longue de deux kilomètres comme l´a affirmé, le Général Gadi Eisenkaut, le chef des opérations à l´état-major de l´armée israélienne. Ruinant tout espoir d´un cessez-le-feu immédiat comme demandé par une bonne partie de la communauté internationale. Seule concession faite aux voix pacifistes est la suspension partielle des bombardements dans les zones civiles pour une durée de 48 heures pour permettre l´évacuation des blessés et l´acheminement des aides humanitaires aux populations en proie à la faim et aux maladies. Car tant que l´Etat hébreu n´ a pas encore atteint ses objectifs ses troupes ont «le droit de se défendre» pour reprendre l´expression chère au président américain George Bush. Le ministre israélien de la Défense Amir Peretz l´a affirmé, hier, l´opération des forces israéliennes au Liban-Sud a pour objectif de «créer les conditions sur le terrain pour qu´une force internationale dotée de pouvoirs effectifs puisse agir». A comprendre que la force souhaitée est celle de l´Otan, rejoignant la thèse développée par les Américains qui veulent coûte que coûte éviter l´envoi des forces onusiennes. L´enjeu est de taille. Israël et les USA veulent une force armée qui agit sous couvert de la communauté internationale pour protéger le territoire israélien contre les missiles du Hezbollah et le cas échéant faire feu sur «l´ennemi terroriste» d´en face quitte à prendre partie dans le conflit aux côtés des troupes israéliennes. A vrai dire, Bush et Olmert travaillent de manière concertée pour mettre les forces de l´Otan à la disposition de la stratégie adoptée depuis le début de lagression: asseoir les bases du projet du Grand Moyen-Orient. Et utiliser l´Otan pour réussir là où les troupes israéliennes ont échoué. Un plan vigoureusement combattu par le gouvernement libanais et la diplomatie française qui proposent, de prime abord, un cessez-le-feu, puis le déploiement des forces onusiennes de part et d´autre de la frontière entre les deux pays, en créant une zone tampon.
Le Hezbollah marque aussi des points sur le front interne. Après que son leader ait appelé à l´union sacrée des Libanais quelle que soit leur couleur politique ou confessionnelle, leur promettant qu´une éventuelle victoire de son mouvement serait synonyme de victoire de tous les Libanais, voilà que la réponse ne s´est pas faite attendre.

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