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AVANT LA LEVÉE ATTENDUE DES SANCTIONS CONTRE L'IRAN

Kerry et Zarif en conclave hier à Vienne

Les artisans de l'accord nucléaire iranien, John Kerry et Mohammad Javad Zarif, devaient se retrouver hier à Vienne pour y finaliser la mise en oeuvre de ce texte qui prévoit la levée des sanctions internationales frappant Téhéran.

«Aujourd'hui, c'est un bon jour pour le peuple iranien et les sanctions seront levées», a déclaré M.Zarif à son arrivée, ajoutant qu'il s'agissait aussi d'un bon jour «pour la région» et «pour le monde». Selon l'agence officielle iranienne Irna, qui a rapporté ces propos, le ministre doit participer à une cérémonie pour l'annonce de la mise en oeuvre de l'accord nucléaire. Cette cérémonie devait avoir lieu hier selon les médias iraniens qui n'excluent cependant pas qu'elle se tienne aujourd'hui. M.Kerry, qui était à Londres vendredi, était attendu hier dans la capitale autrichienne pour des «consultations» avec M.Zarif et la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, selon le Département d'Etat. Téhéran indique depuis plusieurs jours considérer comme imminente la mise en oeuvre de l'accord conclu le 14 juillet avec les grandes puissances, destiné à solder un contentieux vieux de plus de treize ans. Ce texte doit garantir que l'Iran ne puisse pas se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée progressive et contrôlée des sanctions internationales. L'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) doit encore confirmer formellement que les Iraniens ont tenu les engagements pris dans le cadre de l'accord de juillet. Un rapport en ce sens sera «probablement» publié hier, selon des sources diplomatiques à Vienne. Dans la foulée, l'Union européenne, les Etats-Unis et l'ONU devraient procéder à une levée contrôlée des sanction internationales qui brident l'économie de l'Iran, un pays de 77 millions d'habitants aux riches ressources pétrolières et gazières. L'Aiea doit pour cela attester que Téhéran a réduit comme convenu le nombre de ses centrifugeuses permettant d'enrichir de l'uranium, et envoyé à l'étranger la quasi totalité de son stock d'uranium faiblement enrichi. En outre, les inspecteurs de l'agence doivent certifier que l'Iran a bien, comme il l'affirme, retiré le coeur du réacteur à eau lourde situé sur son site d'Arak et bétonné une partie de l'installation, de façon à ne plus pouvoir y fabriquer du plutonium de qualité militaire. L'accord de Vienne, négocié par l'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), est considéré comme un succès diplomatique majeur pour le président américain Barack Obama ainsi que pour son homologue iranien Hassan Rohani. Lundi dernier, ce dernier a assuré que Téhéran était sur le point d'entamer «une année de prospérité économique» avec la levée des sanctions. Les milieux économiques se tiennent prêts depuis plusieurs mois à revenir dans ce pays qui dispose des quatrièmes réserves de brut au monde, et des deuxièmes de gaz. L'Iran, un pays de l'Opep, pourra notamment exporter à nouveau librement son pétrole. Dans ce contexte, le brut est passé sous les 30 dollars le baril vendredi, les marchés anticipant un prochain afflux de pétrole iranien sur un marché déjà en surabondance d'offre. La levée de l'intégralité des sanctions sera échelonnée sur dix ans, et durant 15 ans les mesures pourront être automatiquement rétablies en cas de manquements de l'Iran. Les embargos de l'ONU sur les armes conventionnelles et sur les missiles balistiques sont maintenus jusqu'en 2020 et 2023 respectivement. L'accord de Vienne est aussi considéré comme l'amorce d'une réconciliation entre Washington et Téhéran, plus de 35 ans après la rupture de leurs relations diplomatiques. Ce possible rapprochement américano-iranien met en rage les alliés traditionnels de l'Amérique dans la région - Arabie saoudite et Israël en tête - qui redoutent l'influence de la puissance chiite. Jeudi, lors d'une rencontre à Londres, M.Kerry a tenu à rassurer son homologue saoudien Adel al-Jubeir, en soulignant que «l'amitié entre les Etats-Unis et le royaume d'Arabie saoudite (demeurait la) clé de voûte» de la politique des deux pays au Moyen-Orient.

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