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JAVAD ZARIF EN TOURNÉE DIPLOMATIQUE

Il faut sauver l'accord nucléaire

Hier soir, le MAE iranien Mohammad Javad Zarif était en route pour Pékin, première étape de son périple qui le mènera à Moscou, puis Bruxelles où une réunion est prévue mardi prochain avec ses homologues français, allemand et britannique ainsi que la cheffe de la diplomatie européenne.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a pris son bâton de pèlerin pour effectuer une tournée diplomatique qui le conduit depuis hier à Pékin, Moscou et Bruxelles. Son but: sauver l'accord sur le nucléaire que le président américain, poussé à la fois par Israël et l'Arabie saoudite, veut torpiller de manière brutale à tel point que son retrait est assorti de lourdes menaces à l'adresse des pays européens, alliés ou pas, qui s'aventureraient à contourner les sanctions globales rétablies par Washington contre l'Iran.
Cette tournée intervient quarante-huit heures après les attaques israéliennes qui ont touché la région de Damas, en Syrie, occasionnant la mort de 28 soldats dont 11 iraniens alors que l'armée et le gouvernement sionistes multiplient les déclarations selon lesquelles Israël ne «cherche pas l'escalade». L'Iran qui a vite appréhendé les calculs israéliens dont les provocations risquent de se multiplier au cours des prochaines semaines, voire des prochains jours, a lui aussi déclaré sa détermination à ne pas se laisser entraîner dans un conflit aux conséquences imprévisibles dans la région du Moyen- Orient, sans doute au grand désappointement de Benjamin Netanyahu.
Hier soir, le MAE iranien était en route pour Pékin, première étape de son périple qui le mènera à Moscou puis Bruxelles où une réunion est prévue mardi prochain avec ses homologues français, allemand et britannique ainsi que la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini autour de la manière la plus appropriée pour sauvegarder l'accord sur le nucléaire. Vendredi, le gouvernement iranien a condamné dans un communiqué «l'administration extrémiste» du président américain Donald Trump qui a choisi d'abandonner «un accord reconnu comme une victoire de la diplomatie par la communauté internationale». Dans ce texte, l'Iran a également confirmé sa décision de reprendre «l'enrichissement industriel» d'uranium «sans aucune restriction», dans le cas où l'Europe ne serait pas en mesure de lui fournir de solides garanties de maintien des relations commerciales, malgré les sanctions américaines.
La partie n'a pas été facile pour le gouvernement iranien du président Hassan Rohani face à l'aile dure incarnée par l'ayatollah Ali Khameneï qui a martelé combien ses avertissements préalables et ses mises en garde contre les Etats-Unis, prompts à qualifier l'Iran d'Etat-voyou mais, en définitive, «sans aucun respect pour leurs propres engagements internationaux», s'avèrent aujourd'hui «fondés». Mais Téhéran veut malgré tout démontrer à l'opinion mondiale sa volonté de préserver l'accord négocié de bonne foi, à condition que ses autres partenaires soient à la hauteur des défis posés par le président Trump. Des défis qui ont mis en rage les capitales européennes et leur diplomatie non seulement parce que la décision américano-israélienne torpille des années de travail opiniâtre, mais aussi et surtout parce qu'elle compromet des ambitions commerciales et diplomatiques vitales pour leurs économies. Après la ruée vers l'or, commentent certains cercles, voici venir le temps de la crise dépressive. En concertation permanente depuis l'annonce de la décision, Paris, Berlin, Bruxelles et Londres sont en quête de la meilleure réplique possible tout en prennt conscience que le temps est venu de s'affranchir concrètement de la tutelle économique des Etats-Unis, voire même de leur parapluie atlantiste.
C'est dire si l'acte délibéré de Donald Trump, attendu et réaffirmé depuis son élection, aura peut-être des conséquences sérieuses sur les relations entre Washington et les capitales européennes, prises en otage dans le bras de fer qui s'opère par américains interposés entre l'Iran et Israël soutenu par l'Arabie saoudite. Dans le cas où les Européens seraient incapables de mettre un frein à leur relation accommodante avec les Etats-Unis, les dégâts seraient multiples et dramatiques non seulement pour l'Iran et la région du Moyen-Orient mais également pour l'Europe occidentale elle-même. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles Israël a lancé, sous des «prétextes inventés», de multiples attaques en Syrie, tuant 27 combattants dont 11 iraniens et compliquant de facto la tâche de Javad Zarif, au moment où les milieux conservateurs accentuent la pression pour mettre en difficulté le gouvernement réformateur du président Hassan Rohani. On le voit, la partie ne fait que commencer et elle n'incite pas, en l'espèce, à un moindre optimisme.

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