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Gorbatchev, l'homme qui a enterré l'URSS, est mort

Hommages des Occidentaux, sobres condoléances à Moscou

Le dernier dirigeant et fossoyeur de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, est mort mardi soir, à l'âge de 91 ans dans un hôpital de Moscou. «Aujourd'hui (mardi) dans la soirée, après une longue maladie grave, Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev est décédé», a indiqué l'Hôpital clinique central (TSKB). Prix Nobel de la paix en 1990 pour son rôle dans la fin du bras de fer Est-Ouest, Mikhaïl Gorbatchev a passé les 20 dernières années de sa vie dans une retraite politique marquée par quelques sorties saluées en Occident. Celui qui a bouleversé la face du monde en oeuvrant de concert avec le président américain George Bush pour sortir de la Guerre froide, quitte à dynamiter l' URSS, était pourtant un pur produit du système communiste. Il bénéficie depuis d'une infinie gratitude des pays occidentaux alors que la majorité des Russes éprouve à son encontre une immense amertume. Mardi, il a succombé à une «grave et longue maladie» tandis que se poursuit, en Ukraine, l'opération militaire spéciale lancée en mars dernier par le président Vladimir Poutine. Qualifiée par les Occidentaux de résurgence de l'impérialisme russe, Moscou la justifie de riposte inévitable à l'expansionnisme de l'OTAN menaçant ses frontières.
Devenu le 11 mars 1985 le chef d'un Empire soviétique qui rivalisait pleinement avec la superpuissance américaine, le fils de paysan qu'était Gorbatchev impose une libéralisation sous les vocables de Glasnost et Perestroïka. Depuis la mort de Brejnev, dernier représentant du courant bolchevik, deux successeurs sont vite décédés sans avoir eu le temps de prendre leur marque, Iouri Andropov et Konstantin Tchernenko. Ainsi, Gorbatchev avait-il les coudées franches pour engager la rupture avec une politique de réformes en profondeur du système soviétique et entreprendre la mise à l'écart des caciques du parti. En même temps que des libertés inédites, les Soviétiques découvraient alors de graves pénuries, un chaos économique puis une avalanche de révoltes dans les pays membres de l'URSS. Conjuguées les unes aux autres, ces dérives vont sonner le glas de l'Empire soviétique, à la grande satisfaction d'un bloc occidental qui n'en croyait pas ses yeux. D'où la pluie d'éloges et d'hommages qui a encensé, hier, le parcours d'un homme dont le front portait la marque d'une tâche de vin et qui a fasciné les puissances occidentales conscientes de ce qu'il leur a offert.
«J'aime bien M. Gorbatchev, c'est un homme avec qui l'on peut traiter», avait dit de lui la Première ministre britannique, Margaret Thatcher, surnommée la Dame de fer par rapport à son intransigeante politique de droite radicale. Accord de désarmement nucléaire, refus d'intervenir militairement pour sauvegarder le rideau de fer, retrait de l'Armée rouge d'Afghanistan: le dernier dirigeant de l'URSS a bel et bien conforté le camp rival par sa «différence». Une différence illustrée par sa «retenue» au moment où le mur de Berlin s'écroulait et où les régimes communistes s'effondraient dans un chaos indescriptible, en Tchécoslovaquie, en Hongrie, en Pologne ou en Roumanie. Gorbatchev a eu sa récompense, il a en effet reçu le prix Nobel de la paix en 1990. Et c'est un Premier ministre sioniste, Shimon Peres, autre lauréat de ce Prix très particulier, qui a le mieux résumé la donne: «Les évènements les plus importants du XXe siècle furent l'émancipation de la femme et la libération de la Russie par celui qu'on surnomme «Gorbi»», avait-il affirmé. 

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