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TRIPOLI FACE À LA «DEUXIÈME PHASE» DE L'OFFENSIVE DE L'ANL

Haftar a ruiné les efforts de l'ONU

Le GNA a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) de se pencher sur le cas du général en retraite qu'il a qualifié de «criminel de guerre» après les attaques aériennes et les bombardements contre des quartiers résidentiels de Tripoli et des installations protégées par la Convention de Genève.

Faisant fi de la situation sur le terrain où son Armée nationale libyenne autoproclamée (ANL) se retrouve enlisée, près de 20 jours après le déclenchement brutal d'une offensive pour prendre Tripoli, le maréchal Khalifa Haftar a annoncé hier le «début de la deuxième phase de l'attaque» contre la capitale, selon le quotidien local Al-Wasat qui se réfère à la déclaration du porte-parole de l'ANL, le général Ahmad al Mesmari. Ce dernier a en effet annoncé le commencement de ce qu'il appelle une «deuxième phase» de l'offensive contre Tripoli, laissant entendre par ricochet que la première phase est terminée mais sans en commenter les tenants et les aboutissants. Il a simplement précisé que la nouvelle phase va consister en un recours aux forces d'infanterie, ce qui laisse supposer une multiplication des assauts contre les troupes loyales au GNA de Fayez al Serraj. Or, ces mêmes troupes ont engagé, voici trois jours à peine, une «contre-attaque» d'envergure destinée à reprendre plusieurs zones occupées par l'ANL de Haftar comme le quartier de Wadi Rabie. Il semble que les ambitions de Haftar vont se porter durant les prochains jours sur la recherche des points névralgiques qui leur permettraient d'enfoncer les positions des forces pro-GNA comme la Force de protection de Tripoli et celles de Misrata, Zintan et Zawiya. Al Mesmari a ainsi indiqué que son état-major «a assuré la sécurité des territoires et déterminé les positions principales et secondaires du GNA», ce qui signifie en clair que l'ANL va tenter de regagner le terrain perdu au cours des derniers jours, malgré d'intenses bombardements visant les quartiers résidentiels de Tripoli et y faisant des dizaines de victimes civiles. C'est la manière dont le maréchal Khalifa Haftar entend «libérer» la capitale des «terroristes» qui s'y cachent selon lui, rhétorique grâce à laquelle il «justifie» aux yeux des puissances étrangères le bien-fondé de ses ambitions. Mais l'enlisement de ses troupes depuis plus d'une semaine montre qu'il y a une nette différence entre les rodomontades de salon et les contraintes effectives du terrain où les affrontements connaissent un net regain d'intensité. Sur le plan politique, le GNA de Fayez al Serraj a riposté aux assertions de Haftar et de l'ANL selon lesquelles ils combattent des factions terroristes basées à Tripoli et il a lancé un mandat d'arrêt contre le maréchal libyen. Plus encore, le GNA a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) de se pencher sur le cas du général en retraite qu'il a qualifié de «criminel de guerre» après les attaques aériennes et les bombardements contre des quartiers résidentiels de Tripoli et des installations protégées par la Convention de Genève comme les écoles et les hôpitaux. Quant à l'ONU qui a fourni, pendant quatre ans, d'intenses efforts en vue de résoudre la crise, obtenant en décembre 2015 un accord pour la naissance du Gouvernement d'union nationale et son installation à Tripoli et menant depuis lors une mission de conciliation et de dialogue inclusif avec toutes les parties au conflit, la récente réunion du Conseil de sécurité aura été une douche froide aussi bien pour le secrétaire général de l'organisation Antonio Gutteres que pour son Représentant spécial en Libye Ghassan Salamé. Les divisions entre les puissances aux intérêts contradictoires ont en effet éclaté au grand jour, rendant caducs tous les efforts de la communauté internationale et par conséquent ceux du Groupe des pays voisins dont les dissensions ont beau être latentes mais ne laissent guère d'illusions sur le jeu d'ombres auquel se livre l'Egypte, depuis plusieurs années.

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