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FRANCE: PRÉSIDENTIELLE

Guerre des ralliements et des projets pour Macron et Le Pen

A huit jours du second tour de la présidentielle, le centriste Emmanuel Macron et sa rivale Marine Le Pen, qui nommera un souverainiste Premier ministre si elle est élue, livrent bataille pour convaincre les Français de leurs projets aux antipodes l'un de l'autre.

Sur fond de menace d'abstention d'une partie des Français déçus de l'affiche finale pour le 7 mai après l'éviction des partis traditionnels et de la gauche radicale, la cheffe de l'extrême droite tente d'élargir son socle électoral pour faire mentir les sondages qui la donnent largement battue. Après le soutien vendredi du chef d'un petit parti souverainiste, Nicolas Dupont-Aignan (4,70% des voix au premier tour le 23 avril), elle a annoncé hier vouloir le nommer Premier ministre en cas de victoire. Celle qui mène depuis des années une stratégie de normalisation de son parti fondé en 1972 a justifié ce choix au nom du «patriotisme» et du «projet commun» défendus par le chef de ce parti anti-européen baptisé «Debout la France».
C'est la première fois que le Front national (FN), aux idées anti-immigration et anti-Europe, obtient le soutien d'un candidat issu d'un parti se réclamant du général Charles de Gaulle, président de 1959 à 1969. «C'est un jour historique car nous faisons passer les intérêts de la France avant des intérêts personnels et des intérêts partisans», a assuré M. Dupont-Aignan, 56 ans. En visite dans une ferme du centre de la France, M. Macron a dénoncé la «combine» de son adversaire «qui a vocation à régler les problèmes de crédibilité de Marine Le Pen». Le soutien à l'extrême droite de ce souverainiste a entraîné la démission de plusieurs responsables de «Debout la France» et la colère d'habitants de la ville dont il est le maire, en région parisienne, qui ont manifesté au cri de «Dupont démission». Dans les rangs de la droite, le député Jean-François Copé a dénoncé «une immense faute politique et morale» tandis que le secrétaire général du parti Les Républicains, Bernard Accoyer, a estimé que le souverainiste a «perdu son honneur» en rejoignant «ceux qui ont toujours combattu le gaullisme». Marine Le Pen a parallèlement tendu la main aux électeurs du tribun de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, en les appelant vendredi à «faire barrage» à Emmanuel Macron. «Mettons les querelles et les divergences de côté», a-t-elle exhorté. M. Mélenchon, qui a obtenu plus de 19% des voix au premier tour, s'est refusé à donner une consigne de vote à ses partisans tout en affirmant qu'il ne voterait pas pour le Front national le 7 mai. La presse française n'était pas tendre hier avec Jean-Luc Mélenchon, chef du parti la «France insoumise», accusé avec cette stratégie de «faire la courte échelle» à l'extrême droite. Dans ce contexte tendu, les appels à voter pour Emmanuel Macron se font plus pressants de la part de responsables politiques des partis de droite et de gauche, exclus de l'affiche du second tour pour la première fois en un demi-siècle de vie électorale française. L'ex-Premier ministre de droite Alain Juppé a ainsi de nouveau appelé hier les électeurs à voter pour le centriste «parce qu'il est le seul le 7 mai à pouvoir éviter à la France le malheur du FN». «La trahison» de M. Dupont-Aignan, «l'attitude ambiguë» de M. Mélenchon, «l'effondrement» du parti socialiste, «les finasseries de certains de mes propres 'amis'' politiques ajoutent à la confusion générale sur laquelle prospère le FN», a-t-il mis en garde. Fidèle à sa ligne «ni de droite ni de gauche», Emmanuel Macron, qui se présente pour la première fois à une élection, a de nouveau exclu toute «coalition» avec la droite ou le parti socialiste s'il est élu président. Il a évoqué dans le quotidien conservateur Le Figaro «une refondation de la vie politique qui verra des socialistes et des républicains (parti de droite) me rejoindre individuellement». Après avoir retiré de sa profession de foi une mention clivante sur la «souveraineté monétaire», donc la sortie de l'euro, Marine Le Pen a, elle, assuré qu'elle ne voulait «pas le chaos», dans un entretien au quotidien régional Sud-Ouest.

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