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En mission en Chine, l’OMS tente de gérer les attentes

Ghebreyesus met en garde contre le «nationalisme vaccinal»

C’est sur un ton très sombre que le patron de l’OMS a appelé vendredi à ne pas répéter les erreurs du passé et abandonner les pays pauvres en attendant que les riches vaccinent leurs populations. «Si nous gardons les vaccins pour nous, et si nous ne partageons pas, il y aura trois problèmes majeurs», a-t-il averti.

L'Organisation mondiale de la santé a tenté vendredi de gérer les attentes sur le succès de l'équipe d'experts qu'elle a envoyée en mission en Chine pour déterminer les origines de la pandémie. «Je voudrais mettre tout le monde en garde: le succès dans une enquête sur une transmission de l'animal à l'homme ne se mesure pas forcément à trouver absolument une source, lors de la première mission», a déclaré Michael Ryan, le directeur des opérations d'urgence à l'OMS, lors de la conférence de presse bi-hebdomadaire de l'agence onusienne à Genève. «Ce sont des choses compliquées et ce qu'il nous faut faire c'est rassembler toutes les données, toute l'information, résumer toutes les discussions, et arriver à jauger ce que nous avons appris de plus sur les origines de la maladie et quelles sont les études supplémentaires pour trouver la réponse», a-t-il souligné.
La dizaine d'experts, sortis de quarantaine, ont commencé vendredi l'enquête sur le terrain suivis par une foule de journalistes. Au point que Maria van Kerkhove, la responsable technique à l'OMS de la lutte contre le Covid-19, s'est inquiétée de leur sécurité, après avoir vu des images «effrayantes» de voitures les suivant partout. «Je me demande parfois si les médias ne sont pas beaucoup plus nombreux que les équipes internationale et chinoise réunies», a dit M. Ryan, insistant pour qu'on les laisse travailler. Sur le programme des jours à venir, M. Ryan comme Mme Kerkhove sont restés vagues. «L'équipe est dans une situation dynamique. Il y a une liste très longue de visites prévues sur site et de réunions, a expliqué le docteur Ryan.
Les visites incluent l'Institut de virologie de Wuhan et d'autres laboratoires, le marché de Wuhan, les équipes de premier secours, les hôpitaux dans lesquels les premiers clusters sont apparus. C'est un agenda très chargé», a-t-il ajouté.
L'Organisation mondiale de la santé a tenté vendredi de tempérer les attentes. «Je voudrais mettre tout le monde en garde: le succès dans une enquête sur une transmission de l'animal à l'homme ne se mesure pas forcément à trouver absolument une source lors de la première mission», a déclaré devant la presse Michael Ryan, le directeur des opérations d'urgence à l'OMS. En dépit d'un «agenda très chargé» de l'équipe d'experts à Wuhan, M. Ryan est resté vague sur leur programme. Il a toutefois évoqué des visites notamment à l'Institut de virologie de Wuhan et sur un marché de la ville, où des animaux exotiques étaient vendus vivants et où le virus a pu se transmettre à l'homme.
C'est sur un ton très sombre que le patron de l'OMS a appelé vendredi à ne pas répéter les erreurs du passé et abandonner les pays pauvres en attendant que les riches vaccinent leurs populations. «Si nous gardons les vaccins pour nous, et si nous ne partageons pas, il y aura trois problèmes majeurs», a mis en garde Tedros Adhanom Ghebreyesus. «Un: un échec moral catastrophique; deux: cela permettra à la pandémie de continuer à faire rage et trois: une repriseéconomique très lente». «Donc c'est une faute morale, cela n'aidera pas à stopper la pandémie et cela ne ramènera pas les moyens de gagner sa vie. Est-ce cela que nous voulons? C'est à nous de décider!», a lancé le directeur général, en fixant la caméra, lors d'un point de presse bi-hebdomadaire. Il a puisé dans le passé pour donner plus de poids à sa mise en garde, au moment où les pays riches ont mobilisé les ressources pour pouvoir vacciner leur population tandis que les pays les plus pauvres doivent attendre pour pouvoir vacciner même leur personnel soignant, pourtant en première ligne. Le docteur Tedros a rappelé qu'il a fallu que les pays défavorisés «attendent 10 ans» pour avoir accès aux médicaments permettant de lutter contre la pandémie de VIH. Pour l'épidémie de H1N1, les plus démunis ont bien eu accès au vaccin «mais après que l'épidémie fut finie», a-t-il rappelé.
Le directeur général a encore une fois mis en garde contre le «nationalisme vaccinal, qui peut servir des objectifs politiques à court terme. Mais c'est (une stratégie) à courte vue et vouée à l'échec». Nous vivons «dans un village mondial» et que tant que le vaccin n'aura pas permis d'endiguer la pandémie partout, personne ne sera en sécurité nulle part, a-t-il rappelé.
Les déclarations du patron de l'OMS arrivent dans un contexte de pénurie pour certains des vaccins les plus efficaces sur le marché, au grand dam des pays riches.

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