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DES ATTENTATS KAMIKAZES FONT 43 MORTS DONT 30 À TARTOUS

En Syrie, rien de nouveau

Cette brutale recrudescence des attentats vise à masquer les échecs des groupes terroristes qui tentent une riposte appropriée et la démonstration de leur entière capacité de nuisance.

La Syrie a connu ces dernières quarante-huit heures des attentats d'une barbarie extrême. Plusieurs attentats à la bombe ont causé la mort hier de 43 personnes dans plusieurs villes du pays, visant les cités contrôlées par le régime du président Bachar al Assad. L'attentat le plus meurtrier a fait 30 morts et 45 blessés selon les premiers témoignages et il a eu lieu près de Tartous, un fief du régime qui abrite une base militaire russe. Le message est donc clair et le fait que ces actions criminelles aient lieu au moment où des entretiens avaient lieu en Chine, durant le Sommet du G20 entre les présidents russe Vladimir Poutine et américain Barack Obama témoigne des objectifs de ses commanditaires.
Sans attendre une quelconque revendication, les attentats ont vite été attribués par les médias occidentaux au groupe autoproclamé Etat islamique qui a effectivement l'habitude de procéder à ce genre d'attaques contre ces localités. Mais ce n'est pas parce qu'elles ont eu lieu simultanément que ces opérations kamikazes, ciblant les forces de sécurité syriennes, incombent obligatoirement à Daesh, les factions radicalisées ayant également intérêt à saborder toute tentative de rétablir la paix dans un pays meurtri.
L'EI est certes en perte de vitesse et il vient de perdre ses dernières positions sur la frontière syro-turque, essentielles à son approvisionnement en armes et en combattants. Et les quartiers rebelles ont fait illusion à peine quelques jours à Alep où ils se retrouvent de nouveau sous la menace et l'encerclement de l'armée syrienne qui a repris possession de certaines casernes et d'autres centres névralgiques. A Tartous, l'attaque a été menée sur un pont à la périphérie à l'aide d'une voiture piégée et d'un kamikaze, qui a déclenché sa ceinture d'explosifs lorsque des personnes se sont rassemblées pour secourir les blessés de la première explosion, selon la télévision d'Etat.
Ce mode opératoire est utilisé habituellement par les éléments d'Al-Qaïda et de l'EI. Tartous où se trouve l'importante base navale russe opérant en Méditerranée avait longtemps été épargnée par les violences mais depuis le 23 mai dernier, date d'une série d'attentats suicides qui ont fait plus de 170 morts entre cette ville et celle de Jablé, elle est devenue une cible de choix pour tous les groupes terroristes qui sévissent en Syrie.
Une autre attaque a eu lieu dans le nord-est du pays, très exactement à Hassaké, où huit personnes ont été tuées, un fief des milices kurdes même si le régime syrien reste présent dans certaines zones. Hassaké a été fréquemment pris pour cible par l'EI, son dernier attentat ayant fait 16 morts en juillet dernier. Dans cette macabre série, deux autres explosions à la voiture piégée ont causé la mort de quatre personnes et des blessures à sept autres à Homs (centre), et sur une route à l'ouest de Damas, faisant un mort et trois blessés.
Cette brutale recrudescence des attentats vise à masquer les échecs des groupes terroristes qui tentent une riposte appropriée et la démonstration de leur entière capacité de nuisance. Bon nombre d'entre eux, Daesh et Al Nosra exceptés, sont largement financés et armés par la coalition internationale en général et les pays du Golfe en particulier, Arabie saoudite et Qatar en tête. Leur prise en charge et leur expression sur le terrain des négociations dépendent entièrement de la preuve de leur engagement effectif dans les combats contre l'armée syrienne et c'est pourquoi ils rivalisent dans ce domaine. Les efforts tentés par les négociateurs russes et américains, sous la houlette de Lavrov et Kerry, pour aboutir à un accord consensuel sur une restauration de la paix en Syrie n'ont pu aboutir malgré d'intenses tractations. C'est que la vision des Américains et de leurs alliés diffère opportunément de celle des Russes et du régime syrien. Ceux-ci considèrent que plusieurs des factions islamistes ne sont guère une «opposition modérée», comme aiment à dire les puissances occidentales, mais bel et bien des «groupes terroristes» dont les actes de destruction vont au-delà des faits de guerre classique.
Une guerre qui a encore fait l'objet d'un round de discussions à Hangzou, en marge du Sommet du G20 en Chine, entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov, des discussions qui se sont achevées comme à Genève, quelques jours plus tôt, sans trouver l'accord de coopération recherché. Le constat a été fait au plus haut niveau par Vladimir Poutine et Barack Obama qui campent chacun sur leurs positions respectives, les Américains accusant la Russie d'avoir fait machine arrière sur certains points. Une façon de se dédouaner de ses propres calculs et autres arrière-pensées?

Poutine - Obama: la dernière rencontre?
Les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine se sont rencontrés hier en marge du Sommet du G20 en Chine sans trouver un accord sur la Syrie. La rencontre est intervenue après de nouveaux pourparlers entre le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et son homologue russe Sergueï Lavrov. Le président Barack Obama a parlé de discussions «productives» sur la Syrie, en dépit de l'échec des négociations.»Nous avons eu des discussion productives sur ce à quoi pourrait ressembler une réelle cessation des hostilités», a déclaré le président américain dont le mandat va expirer dans quelques mois, une fois les résultats de la présidentielle de novembre validés. De con côté, le président Poutine a jugé qu'«il y a malgré tout un certain rapprochement des positions et une compréhension de ce que nous pourrions faire pour une désescalade de la situation et la recherche d'un accord mutuellement acceptables. Il semble bien que la rencontre Poutine-Obama de Hangzhou est la dernière, officielle, entre les deux hommes. Le président russe est assuré de mener son mandat à terme, en 2018, et de postuler même à un second mandat (en fait, le quatrième) jusqu'en 2024.

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