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Migrants disparus en Tunisie

Des milliers de manifestants en quête de leur sort

Durant huit mois, avec une météo favorable, les tentatives de traversée de la Méditerranée connaissent une montée en flèche depuis la Libye mais aussi la Tunisie et s’achèvent pour un certain nombre d’entre elles par des tragédies.

Vendredi dernier, la ville de Zarzis a de nouveau été secouée par des manifestations qui ont drainé plusieurs milliers de personnes, en majorité des jeunes, venus exiger des clarifications au sujet du sort de 12 migrants clandestins disparus en mer à la mi septembre. Ceux-ci avaient embarqué sur un rafiot de fortune, au nombre de 18 migrants tous de nationalité tunisienne, à partir des côtes de cette ville située au sud-est de la Tunisie, dans l'espoir de rejoindre les côtes italiennes. Ce n'est que le 10 octobre que des marins pêcheurs de la région ont découvert huit corps majoritairement autochtones tandis que le sort de douze autres victimes demeure à ce jour inconnu. Vendredi dernier, les manifestants sont revenus à la charge par milliers, au cri de «Voleurs de notre pays, tueurs de nos enfants» et cette «journée de la colère» a été largement rapportée par les médias locaux et étrangers. Il faut dire que, le 18 octobre, une manifestation précédente avait rassemblé plusieurs centaines de protestataires dans la ville de 75 000 habitants et des échauffourées avaient même opposé des bandes de jeunes aux forces de l'ordre. Mais les autorités ont entendu le mot d'ordre, d'autant qu'il fut assorti d'une grève générale qui a paralysé toute l'activité de la région et des instructions ont été données pour à la fois l'ouverture d'une enquête sur le naufrage de l'embarcation et l'intensification des recherches en vue de découvrir les corps des disparus. La foule entendait protester en outre contre un enterrement sous le sceau de la discrétion de certaines victimes. Contestées violemment et immédiatement par les manifestants, les thèses des autorités locales de Zarzis ont visé à accréditer la version selon laquelle l'inhumation des quatre migrants tunisiens était due à une «erreur» à partir de laquelle leurs corps ont été découverts dans un cimetière baptisé «le jardin d'Afrique» où sont inhumés habituellement les migrants subsahariens repêchés dans la région côtière.L'ampleur des mouvements de protestation a contraint les autorités locales à déterrer, identifier et inhumer les victimes dans les cimetières requis par leur famille. De son côté, le président Kaïs Saïed a ordonné au ministère de la Justice l'ouverture d'une enquête pour «déterminer les responsabilités». Durant six mois, avec une météo favorable, les tentatives de traversée de la Méditerranée connaissent une montée en flèche depuis la Libye mais aussi la Tunisie et s'achèvent pour un certain nombre d'entre elles par des tragédies.
À maintes reprises, les autorités ont tiré la sonnette d'alarme sur l'augmentation continue du nombre de migrants, notamment ceux en provenance des pays sahéliens. Depuis le début de l'année, 1.765 migrants ont disparu en Méditerranée, dont 1.287 en Méditerranée centrale, qualifiée de «route migratoire la plus dangereuse au monde» par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Face à cette pression migratoire exponentielle, les autorités tunisiennes éprouvent beaucoup de difficultés aussi bien pour intercepter que pour porter secours aux nombreux migrants, compte tenu de l'insuffisance des moyens, maintes fois énoncée par des responsables de la garde maritime dans les médias locaux. Plus de 22 500 migrants -des Tunisiens, des Subsahariens et quelques autres nationalités - ont été interceptés au cours des huit derniers mois, au large des côtes tunisiennes.s.

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