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L'Afrique face à de multiples dangers

Demain, la guerre du phosphate

Dans quelques années, le Maroc qui dispose de quelque 40% des réserves mondiales auxquelles il tente, par tous les moyens, d'ajouter les 30% appartenant au Sahara occidental illégalement occupé, aura une carte puissante et dangereuse.

Voilà des semaines que la hantise d'un big bang céréalier, tributaire de l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, affole le marché international. Le monde pourrait, en effet, se retrouver privé, dans les mois qui viennent, d'une importante quantité de céréales, évaluée à plus de 60 millions de tonnes. Outre l'Afrique largement fragilisée, les pays du Monde arabe seront les premiers touchés par la crise qui s'annonce alors que l'augmentation des prix a, déjà, franchi la barre fatidique. Des experts n'hésitent pas à dire que l'équation économique deviendra rapidement intenable même si certains gouvernements ont tenté d'anticiper les conséquences. La crise ukrainienne est, désormais, dans tous les esprits, elle a franchi les frontières de très nombreux pays concernés par son incidence, directe ou indirecte, et le fait est qu'elle va s'inscrire dans la durée, non pas tant par le conflit en lui-même que par ses effets, notamment l'ampleur des sanctions que les puissances occidentales ont déployé contre la Russie et dont elles menacent, ouvertement, la Chine, l'Inde et d'autres pays, comme le Pakistan. L'agriculture mondiale, fortement tributaire des engrais phosphatés, a de quoi nourrir les pires inquiétudes. Les cinq principaux producteurs de PN sont les Etats-Unis, la Chine, le Maroc, le Sahara occidental et la Fédération de Russie. Ils totalisent à eux seuls environ 72% de la production mondiale, vitale pour l'agriculture. Avec sept autres producteurs, ce sont plus de 93% du total mondial qui sont annuellement fournis. Vingt autres pays dont l'Algérie produisent les 6 à 7% restants. D'ores et déjà, la Chine, l'Inde et les Etats-Unis dont les réserves s'épuisent à une cadence accélérée sont préoccupés par la question. Dans quelques années, les productions de certains pays épuisées, le Maroc qui dispose de quelque 40% des réserves mondiales auxquelles il tente, par tous les moyens, d'ajouter les 30% appartenant au Sahara occidental illégalement occupé, aura une carte puissante et dangereuse dont le Makhzen n'hésitera pas à jouer, sur tous les registres. On l'a bien vu dans les domaines de la drogue, en tant que premier producteur mondial de cannabis, ou de la traite des migrants, avec laquelle il a imposé ses vues au gouvernement espagnol de Pedro Sanchez. Dans ce contexte, le fait que le royaume du Maroc s'emploie à conjuguer «sa» production et celle du peuple sahraoui, spolié de son droit à l'autodétermination avec la bénédiction de certaines puissances européennes, constitue, dès aujourd'hui, une menace à prendre en compte et pas seulement dans le contexte régional. Le Makhzen est, depuis quelque temps, courtisé par des superpuissances. Il vient de conclure un deal avec l'État sioniste dont la nature est, certes, militaire mais aussi économique. D'où l'exigence pour le continent africain de faire, à la fois, preuve de vigilance et de résilience, en pensant, sans tarder, aux boucliers nécessaires face à un État expansionniste qui disposerait d'une telle arme, capable de porter préjudice à la sécurité alimentaire de nombreux pays.

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