L'Expression

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Les engagements du tandem Faye-Sonko

Coup d’éclat au Sénégal

Au Sénégal, la soif d'un changement l'a, bel et bien, emporté sur la volonté de la continuité défendue par le candidat du système. Ainsi s'explique la victoire retentissante de Bassirou Diomaye Faye qui a tenu, dans ses premières déclarations, à rassurer l'opinion tant nationale qu'internationale.
Ni rupture ni coup d'éclat, dit-il, la voie à suivre sera pavée de bons sentiments pour que le Sénégal reste «un allié sûr et fiable» de tous les partenaires étrangers même si le second d'Ousmane Sonko, autrement plus tranchant dans sa démarche comme dans ses discours, a été plébiscité comme le candidat de la rupture. Appelé à être bientôt le 5ème président du pays ouest-africain et aussi le plus jeune - il a fêté lundi ses 44 ans - Faye a affirmé que ses chantiers prioritaires concerneront les fortes attentes des 18 millions de Sénégalais. Modeste et prudent, il assure aussi la communauté internationale de rester «l' ami et l'allié sûr et fiable». Temps fort de sa déclaration à la presse, il s'engage à «gouverner avec humilité, dans la transparence, à combattre la corruption à toutes les échelles».
Mais il ne faut pas s'y tromper. C'est la première fois dans l'histoire du Sénégal qu'un candidat de l'opposition l'emporte dès le premier tour et cela ne peut être anodin. C'est la preuve claire et nette d'une soif de changement majeure que le peuple sénégalais manifeste face à de multiples problèmes sociaux tels que la corruption ou les atteintes aux droits fondamentaux. De ce point de vue, l'homme qui a indéniablement contribué à la prise de conscience puis à la cristallisation du refus du statu quo n'est autre que l'opposant Ousmane Sonko. Celui-ci a adoubé Faye pour le suppléer au lendemain de sa disqualification dans la ourse à la présidentielle, disqualification qu'il n'a pas cessé de qualifier de complot. Adulé par une importante frange de la jeunesse, Sonko a su jouer sur la fibre émotive de la population, créant un climat propice à l'avènement d'une nouvelle dynamique sénégalaise dont a profité son second Faye. Celui-ci n'a plus besoin d'attendre que la commission électorale nationale publie les résultats définitifs, tous ses concurrents ayant reconnu sa victoire et le président sortant Macky Sall l'ayant officiellement félicité, à cette occasion. Le Sénégal est bien sorti, désormais, de trois longues années d'agitation et de crise, parfois marquées par de tristes évènements, et il découvre, pour la troisième fois, une alternance par les urnes qui tranche avec les soubresauts observés dans les autres pays de la région ouest-africaine. Il confirme, par-là même, son attachement réel à la pratique démocratique, au moment où ses voisins sont toujours tributaires de coups d'Etat et d'instabilité chronique. Suivi avec une grande attention à l'échelle du continent, mais aussi en Europe et dans le monde, le scrutin consacre Faye et son guide et chef de leur parti dissous, Sonko, sortis une semaine plus tôt tous deux de prison après de nombreux mois, pour en appeler au peuple Ils donnent corps à leurs engagements de renégocier les contrats miniers, gaziers et pétroliers déjà conclus avec les compagnies étrangères ainsi qu'à la restauration de la «souveraineté nationale». 

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