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24E SOMMET DE L'UNION AFRICAINE À ADDIS-ABEBA

Ban Ki-moon en faveur d'une force africaine contre Boko Haram

Dénonçant «la brutalité sans nom» des miliciens de Boko Haram, M.Ban a estimé qu'il fallait une «coopération régionale et internationale» pour lutter contre le groupe.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a soutenu hier l'idée d'une force régionale de l'Union africaine pour lutter contre les islamistes nigérians de Boko Haram, qui viennent de mener de nouvelles attaques meurtrières dans le nord du Cameroun.«Je salue la décision de l'UA et des pays de la région d'établir une force multinationale contre Boko Haram», a-t-il déclaré devant la presse en marge d'un sommet de l'organisation panafricaine à Addis-Abeba. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a appelé à la création d'une force militaire régionale de 7.500 hommes pour contrer le groupe islamiste. Dénonçant «la brutalité sans nom» des miliciens de Boko Haram, M.Ban a estimé qu'il fallait une «coopération régionale et internationale» pour lutter contre le groupe. Selon un diplomate, l'ONU pourrait envisager de participer à cette force régionale en y apportant «des conseillers et un appui logistique». Un responsable de l'UA a précisé qu'une réunion d'experts militaires africains aurait lieu du 5 au 7 février à Yaoundé pour discuter des modalités de cette force. L'UA demandera ensuite une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU permettant le déploiement de la force, a précisé Smaïl Chergui, commissaire à la Paix et la Sécurité de l'organisation.
L'UA envisage aussi de demander à l'ONU la création d'un fonds pour la financer. «Les Africains sont prêts à envoyer leurs troupes, à faire l'effort nécessaire mais il est aussi moralement important que l'ONU et la communauté internationale soit aux côtés des Africains pour ce combat qui n'est pas propre à l'Afrique», a estimé M.Chergui. Hier, Ban a cependant ajouté que la force militaire ne serait sans doute pas «l'unique solution». «Il faut s'attaquer aux origines profondes de la propagation de cet extrémisme violent», a-t-il poursuivi. Vendredi, en ouverture d'un sommet de l'UA largement consacré au sujet, la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, avait déjà appelé à une «réponse collective» contre Boko Haram, estimant que la menace que la milice représente s'est «désormais propagée à la région au-delà du Nigeria». Boko Haram ne cesse d'avancer au Nigeria - le groupe armé s'est emparé de territoires entiers du nord-est du pays - et mène désormais des incursions au Cameroun, ce qui inquiète les pays voisins. Jeudi et vendredi, le groupe islamiste a encore mené des attaques meurtrières dans le nord du Cameroun, selon l'armée tchadienne, déjà déployée dans la zone pour le contrer.
L'armée tchadienne a fait état de trois morts dans ses rangs, et affirmé que 123 islamistes avaient également été tués. Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad et Bénin avaient déjà convenu fin 2014 d'établir une force de 3.000 hommes pour lutter contre Boko Haram. Mais en raison de dissensions entre Abuja et ses voisins, cette force n'est toujours pas opérationnelle. L'insurrection et sa répression par l'armée nigériane ont fait plus de 13.000 morts depuis 2009. Vendredi en ouverture de leur sommet, les chefs d'Etat et de gouvernement ont aussi désigné le très controversé président zimbabwéen Robert Mugabe comme le nouveau président en exercice de l'institution. M.Mugabe, âgé de près de 91 ans, est au pouvoir depuis l'indépendance de son pays en 1980. Sa nomination pour un an à la tête de l'UA est perçue par les observateurs comme un signal extrêmement négatif. Ban Ki-moon a assuré hier «respecter» les choix de l'UA et qu'il était prêt à «coopérer étroitement avec les dirigeants de l'Union africaine». Mais il avait tout de même épinglé vendredi devant l'organisation la tendance des dirigeants du continent à s'accrocher au pouvoir.
Le sujet est d'autant plus d'actualité qu'une quinzaine d'élections législatives et présidentielles sont prévues cette année à travers le continent, dont certaines, au Burundi notamment, menacent de déboucher sur des violences.

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