Le droit à la libre circulation
En 2003, lors du séisme de la région de Boumerdès, des jeunes furent surpris, la nuit du côté des gravats des habitations touchées par le tremblement de terre. On ramassa la vingtaine de personnes, et on les présenta au tribunal correctionnel de la ville.
À la barre, le tri fut effectué par le fantasque juge qui exagéra les peines avec, en prime, des décisions qui «tuèrent» les parents, de l'étudiant-secouriste, qui se résolurent d'interjeter appel! L'un des trois juges de la cour d'appel, ayant bien suivi l'intervention de Me Med Djediat, s'aperçut que les attendus étaient tombés de... Neptune!
En effet, il lut avec stupeur un attendu qui le révolta!
Suivons cet attendu pour avoir une idée précise de la manière de travailler de certains juges: oui, à la lecture du verdict, pour le seul fait que «l'étudiant se trouvait sur les ruines à minuit, et donc, le tribunal lui infligeait une peine d'emprisonnement ferme de dix ans.»
Cela ne s'est jamais vu!
Les parents regrettèrent d'avoir encouragé le gosse à donner un coup de mains aux sauveteurs. «Cela relevait du cinéma! Il était incroyable de condamner un très jeune étudiant, à dix ans parce qu'il vadrouillait, en sincère volontaire, au milieu des gravats!» commentait férocement Me Habib Benhadj, l'avocat brun d'Alger.
En appel, Mme Messaouden, la stricte mais abordable, présidente de la chambre pénale, aujourd'hui, conseillère à la Ccour suprême, suivit totalement la plaidoirie de l'avocat du prévenu Fayçal S. qui avait mis le pied sur l'accélérateur, en appuyant très fort sur le fait que le condamné injustement puni, avait le droit d'être là, où il voulait, pour la simple raison que «la Constitution garantissait depuis la nuit des temps, la libre circulation des personnes!» L'argument sonnait fort, et le conseil était resté bouche bée, que deux magistrats voient le même fait, et chacun avait son idée toute tracée!
À moins que le déjà vieux juge de la 1ère instance, n'ait pas fréquenté la même école que celle de ceux qui ont mené l'appel!
Ah, ce salvateur appel!
