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Le film sur Frantz Fanon présenté au festival d'Annaba du film méditerranéen

Guerre et traumas

«Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l'hopital psychiatrique Blida-Joinville, au temps où Docteur Franz Fanon était chef de la cinquième division entre 1953 et 1956» est le titre fleuve du nouveau film d'Abdenour Zahzah. Avec ce titre on est d'oreset déjà invité à bien s'accrocher. Un film à fleur de peau qui parle à la raison avec sensibilité... Après avoir été projeté à la section «Forum» de la «Berlinale 2024»puis clôturer le festival «Cinéma du Réel» en France, le voici qui fait sa première algérienne au festival d'Annaba du film Méditerranéen. Qu'on aime ou qu'on n' aime pas, ce film ne peut nous laisser indifférent, tant par le choix radical de son aspect esthétique en noir et blanc que par le traitement de sa thématique fort audacieuse. De Frantz Fanon, on ne connaissait que ses écrits et l'hôpital de Blida qui porte aujourdhui son nom, mais aussi son militantisme pour la cause algérienne, cepandant on ne connait pas grand-chose sur l'humain qu'il était, si ce n'est à travers son travail de façon générale. Homme politique et un militant de la décolonisation, Frantz Fanon est décrit dans ce film comme celui qui introduira de nouvelles méthodes visionnaires de thérapie sociale qu'il a utilisées en tant que psychiatre en Algérie de 1953 à 1956. Celui qui privilégiera les rapports humains avec ses malades en les considérant comme des gens normaux au lieu de les marginaliser davantage. Aussi il proposera de leur ouvrir un café, un atelier de couture aux femmes, de leur aménager un stade de foot, mais aussi d'introduire de la musique, notamment en y animant des fêtes religieuses conviviales au sein de l'hôpital, pour y apporter chaleur et réconfort au sein de lieux qui ressemblent à un mouroir. Abdenour Zahzah s'inspire de véritables images d'archives que l'on découvre à la fin du film. Il les reconstitue avec minutie. L'on y voit effectivement le grand artiste et musicien algérien Abderhmane Aziz jouant au milieu de ceux qui sont qualifiés de «fous». Un rôle campé dans le film par le grand compositeur Salim Dada. Le réalisateur revient sur les inégalités et les injustices, ouvertement commises et pratiquées, entre 1953 et 1956 durant la colonisation française, par le personnel soignant de l'hôpital psychiatrique «Blida-Joinville». l'on y découvre aussi des hommes, des femmes, y compris des enfants poussés à des comportements extrêmes après avoir survécu à des scènes horribles dans leur vie, durant la geurre d'occupation mais pas que. Certains Algériens sont carrément jetés dans cet hôpital, après avoir été expropriés de leur terre. Des traumatismes aiguës qui seront pourtant mal pris en charge, si ce n'est par Fanon, cet homme noir, qui sera là à leur écoute, en leur prodiguant les soins qu'il jugeait utiles. Des soins pas nécessairement médicamenteux. Ce film de fiction est servi par une pléiade de comédiens algériens et étrangers dont l'acteur français d'origine haïtienne Alexandre Desane dans le rôle de Frantz Fanon, placide dans sa façon d'écouter et d'observer, altier dans sa posture de réservé dans sa manière d'être,toutefois fort de caractère, et notamment, Amal Kateb qui jouera avec talent une des victimes, emmenée malgré elle dans cet hôpital et recueillie par le couple Fanon. Un film à la fois tendre et dur qui met à nu les violences psychologiques, leur ascendant physique, et comment peut on y remédier. Un film qui dénonce par la même les violences commises à l'encontre des Algériens par les Français durant la période coloniale. Un film ovni qui rend hommage à ce grand homme qu'était Frantz Fanon. À méditer! 

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