L'Expression

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Un tir de barrage

Excellente initiative que celle prise de se pencher, enfin, sur le dossier du code de la famille en vue de le mettre en phase avec le vécu des citoyennes algériennes. Révision qui aurait dû être envisagée et intervenir il y a quatre ans mais, sans doute pas, en tout état de cause, à six mois de la fin d´un mandat présidentiel. La famille est une chose très importante qui n´a pas semblé toutefois avoir été une des priorités du palais d´El Mouradia, si l´on excipe du fait que ce dossier, un moment soumis à étude et enrichissement de la part de spécialistes et de membres de la société civile, fut sans autre explication mis sous le coude et renvoyé aux calendes grecques. L´Algérie de 2003 aspire certes à la modernité, toutefois cet objectif pouvait-il être atteint lorsque la femme, pilier de la société, continuait en Algérie à subir un statut médiéval qui la mettait sous la coupe de l´homme -son conjoint, son père, son frère ou même son fils-. Réévaluer le code algérien de la famille, voici une revendication ancienne, pas seulement de la femme algérienne, mais de la société dans son ensemble, sans résultat probant. Aussi, la commission de révision du code de la famille installée dimanche par le ministre de la Justice est-elle frappée au coin du bon sens et n´aurait dû soulever aucune suspicion, si cette donne avait été de fait au début du mandat de M. Bouteflika qui plaça alors sa présidence sous le signe des réformes, notamment celle du code de la famille. Dans cette affaire, il n´a pas été donné le temps au temps, bien au contraire, on aura de fait agi à contretemps, ce qui (a) nourrit tous les doutes sur la sincérité d´une opération pourtant appelée de tous ses voeux par la société algérienne. C´est à peu de choses près, la même démarche incertaine adoptée en direction des jeunes, le gouvernant se souciant à contretemps, des emplois de cette catégorie de citoyens qui chaque année frappe aux portes du travail sans autre résultat que les rebuffades venus de ceux-là mêmes censés les accueillir à bras ouverts. Et il n´est question ici que des jeunes, diplômés ou non, arrivés à l´âge du travail, quand il fallait encore se pencher sur le cas de ces milliers de jeunes rejetés en bas âge par l´école et pour lesquels l´horizon était déjà bouché avant même qu´ils comprennent qu´ils sont en fait les bataillons de hittistes sans avenir ballottés par le mal de vivre. Et honnêtement ce n´est pas le Smig à 10.000 DA qui va combler d´aise ou éclairer la vie de milliers de familles brisées par le coût d´une existence à laquelle ils ne peuvent plus faire face. Le Smig revalorisé, les emplois des jeunes qui soudain suscitent l´intérêt, la révision impromptue du code de la famille, voilà un tir de barrage qui a un fort relent de dessous électoralistes.
Car, enfin, à quelques encablures d´avril 2004 est-il possible de confectionner un code de la famille qui prenne en compte l´ensemble des aspects de la société algérienne tout en le fondant dans la modernité, peut-on venir à bout du problème récurrent qu´est l´emploi de jeunes quand celui-ci nécessite au moins l´ouverture de 200.000 postes de travail chaque année? Alors que depuis quatre ans on a laissé le temps au temps, ne voilà-t-il pas que l´on précipite les choses. Pour quel profit?

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