L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Un scrutin sans enjeu

La campagne électorale démarre, mais il y a de l´eau dans le gaz. Et jamais sans doute un suffrage ne s´est déroulé dans un climat aussi électrique. Non seulement à cause de la violence sous toutes ses formes qui ne cesse de prendre de l´ampleur et des menaces plus ou moins directes qui visent à perturber le déroulement du scrutin - entre ceux qui appellent au boycott et les terroristes qui multiplient les attentats meurtriers - mais surtout à cause de l´absence d´un enjeu électoral clair. Qu´est-ce qu´un vote au bout duquel on n´entrevoit pas la possibilité de changer l´équipe dirigeante? FLN, RND, MSP, Ennahda, les mêmes partis vont se succéder à eux-mêmes. On prend les mêmes et on recommence.
La démocratie, c´est d´abord l´alternance, n´est-ce pas? Or, au jour d´aujourd´hui, il n´existe pas une opposition assez forte en Algérie pour se présenter en alternative et se battre pied à pied, ou programme contre programme, avec les partis qui appartiennent à la coalition gouvernementale.
Le plus grave est que même si ces partis d´opposition existaient, ils ne pourraient pas faire grand-chose. Le jeu est fermé et se déroule dans un mouchoir de poche. Le champ politique est verrouillé.
M.Ahmed Ouyahia avait bien essayé, pendant un moment, d´agiter l´épouvantail islamiste, mais il est vite rattrapé par la grogne qui couve comme des braises sous la cendre dans son propre camp, tournant à une bagarre de chiffonniers, et par le feu qui ravage les prisons en faisant tache d´huile.
Les thèmes porteurs de la campagne sont noyés dans les calamités de tout ordre qui s´abattent sur un pays plusieurs fois meurtri: la santé pour tous, la modernisation de l´école, la création d´emplois, la relance de l´économie, un bon fonctionnement de la justice, la défense des libertés publiques, une presse plus libre et plus variée, le retour à la sécurité et à la stabilité. Aucun projet de société ne vient occuper les devants de la scène. Quant au gouvernement sortant, il n´a présenté aucun bilan sur sa gestion passée des destinées de la nation, et le Parlement n´a organisé aucun débat pour interpeller les ministres sur leurs résultats.
C´est cette absence de visibilité et de clarté dans les enjeux qui amène les citoyens à désespérer de la classe politique, et cela se vérifie tous les jours. Au lieu que les partis attirent de nouveaux militants et de nouveaux sympathisants, pour aller à l´assaut de nouvelles conquêtes électorales, on les voit, au contraire, se dégarnir comme le crane d´un chauve.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours