L'Expression

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Rois et émirs dans tous leurs états: à quoi s'attendaient-ils?

En effet, à quoi s'attendaient donc les rois et émirs du Golfe qui, ces dernières années, ont joué aux apprentis sorciers, allumant les feux de la fitna dans nombre de pays arabes? Ainsi, les monarques du Golfe poussent des cris d'orfraie et avertissent de la menace jihadiste qui, à les en croire, peserait sur l'Occident. On comprendrait parfaitement l'inquiétude des autocrates du Golfe face à l'expansion du phénomène jihadiste, si ceux-ci n'avaient pas à voir avec la montée en puissance de cet aspect grossier de l'islam, dénaturant le message du Prophète (Qsssl). Or, c'est bien l'intégrisme wahhabite et son alter ego qatari qui ont, au long des années, chouchouté une forme introvertie de l'islam portée aux nues par l'Arabie Saoudite dans les années 1980-1990 (financement et recrutement de volontaires arabes pour l'Afghanistan, soutien à l'ex-FIS en Algérie dont les groupes armés mirent le pays à feu et à sang) et last but not least, le prosélytisme effréné, mené par Riyadh, dans le monde, en général, le monde musulman, en particulier. Ce n'est là qu'un aspect partiel des efforts de l'Arabie Saoudite pour imposer universellement le wahhabisme. Depuis 2011 et ledit «Printemps arabe» - mis au point par des officines américaines et occidentales, dans le sillage desdites «Révolutions colorées» estampillées CIA - Riyadh et Doha ont été les fers de lance des «révolutions islamistes» et les principaux pourvoyeurs en hommes, en armes, en plus de soutiens financiers et diplomatiques conséquents. C'est ainsi que les jihadistes ont mis sous coupe réglée la Syrie et l'Irak. Si les rois et émirs sonnent l'alarme et crient au danger jihadiste, c'est bien du fait que ses tenants, grisés par les victoires, ont outrepassé le mandat qui leur a été confié - la chute des régimes laïcs arabes, en général et de Bachar Al Assad, en particulier - allant jusqu'à proclamer le «califat» dans les territoires qu'ils usurpent en Syrie et en Irak, menaçant désormais l'existence même du prototype islamiste saoudien et qatari sur lequel s'appuient l'Occident et les Etats-Unis lesquels réclament l'avènement dans le Monde arabe de «régimes islamistes modérés» à l'image du régime saoudien. Or, la responsabilité du régime wahhabite dans l'expansion du jihadisme dans le Monde arabe et ailleurs est grande, voire déterminante. D'ailleurs, face à la tournure des événements - et après la proclamation de l'Etat islamique par des groupes jihadistes, dont Ryadh a été l'un des principaux parrains - l'Arabie Saoudite a enjoint, au début du mois d'août, aux combattants saoudiens en Syrie de rentrer au pays. Or, ce sont ces autocrates qui ont lâché la bride à des «sbires» - dont la cruauté met en émoi le monde - qui s'élèvent contre la terreur qu'ils sèment autour d'eux, dénonçant «avec véhémence les pratiques de ceux qui utilisent l'Islam comme un prétexte pour tuer et déplacer massivement des Irakiens et des Syriens» a déclaré samedi dernier, l'émir du Koweït qui présidait une réunion de ses pairs du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Et le même d'ajouter que les rois et émirs «soutenaient» la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, empêchant «le recrutement et le financement» des groupes jihadistes opérant en Syrie et en Irak. Cela est à peine cocasse dès lors que les premiers recruteurs et financiers du jihadisme dans ces deux pays sont les monarchies, en particulier l'Arabie Saoudite et le Qatar. En fait, tous ces groupes et groupuscules jihadistes, quelles que soient leurs motivations, ont tous été nourris à la même source, celle de l'intégrisme wahhabite. Et c'est cet intégrisme wahhabite qui, par ses massacres collectifs, a sidéré le monde qui veut s'imposer au Monde arabe. Dépassé par les atrocités de créatures que son pays a lancées dans la guerre contre la Syrie, le roi Abdallah d'Arabie Saoudite en rajoute une couche qui prévient les pays occidentaux qu'ils seraient la «prochaine cible» de la menace jihadiste en l'absence, selon lui, d'une réaction «rapide». Après avoir agi en pyromanes, les monarques du Golfe crient «au feu!». Ne voilà-t-il pas l'occasion pour l'Arabie Saoudite de trouver une utilité à son arsenal militaire - plus de 100 milliards de dollars d'achats d'armes aux Etats-Unis, ces dernières années - ne serait-ce qu'en mettant à la disposition de l'Irak une partie de cet armement à défaut de le secourir. Mais c'est peu probable! En fait, c'est la consolidation en Syrie et en Irak du «califat», mettant directement en danger le trône des Al Saoud qui fait paniquer le roi. C'est surtout cette perspective qui inquiète le vieux monarque saoudi qui ne savait pas dans quel bauge il mettait ses pieds. Car, que voulait l'Ababie Saoudite en mettant en branle l'engrenage jihadiste? Telle est la question!

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