L'Expression

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Quid de la politique de la ville?

Lors de son récent passage à Oran, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, avait annoncé une réflexion quant à l'élargissement des prérogatives de certaines wilayas qui devraient être érigées en «grande wilaya» pour, indique-t-il «gérer le développement local, les grands projets sociaux, les grands objectifs économiques». Alger, Oran et Constantine seraient ainsi concernées par ce projet. Il est évident que cela part d'un bon sentiment, mais on ne fait pas de la politique avec les sentiments. En fait, la question du développement local, a constitué une épreuve à laquelle l'administration a été incapable de donner une réponse appropriée et satisfaisante. Or, 53 ans après l'indépendance on est encore à réfléchir à la manière de booster le développement local sans que cela ait, jusqu'ici, produit un résultat tangible. Alors on fait dans l'à-peu-près. Ainsi, après le recul induit par la création de «wilayas déléguées» en 2015 [après celles de plein exercice créées dans les années 1970 et 1980], on veut rebondir sur les «grandes wilayas». Peut-être bien que le problème a été mal posé, ce qui fait que le résultat ne pouvait qu'être inadapté et les expériences passées le montrent assez bien, tel que l'éphémère gouvernorat d'Alger. Or, le développement local c'est d'abord l'affaire de la commune, la grande oubliée des politiques de croissance depuis l'indépendance. Il existe dès lors des incohérences inconcevables qui font qu'une ville de la dimension d'Alger soit orpheline de son maire depuis des lustres. C'est un cas unique dans les annales où une capitale ne dispose pas d'un Conseil municipal. Selon toute vraisemblance, cette fonction a échu au wali d'Alger qui fait fonction de maire de la ville à l'occasion de la réception de maires de capitales étrangères. Mais pas que cela. A Constantine «capitale de la culture arabe 2015» ce n'est pas le maire de la ville qui était le maître des cérémonies, recevant les invités de la ville, mais le wali de la wilaya. Plus récemment encore, c'est le wali de Sétif qui a été l'interlocuteur du sénateur-maire de Lyon (France) Gérard Collomb, avec lequel il discuta de la coopération entre les deux villes. Après ça posez-vous la question: à quoi servent les maires en Algérie? Cela induit en fait l'absence d'une politique de la ville par la minoration de son premier magistrat, le maire. Ainsi, dans les communes algériennes, le secrétaire général de l'APC a plus de pouvoir que le président (maire) de cette entité. A partir de là, réfléchir à «créer de grandes wilayas» revient quelque part à mettre la charrue avant les boeufs, comme en témoignent les dernières expériences en ce sens. Or, il fallait d'abord réhabiliter le maire, qui doit être un homme politique afin qu'il puisse agir et servir avec efficience la commune. Il fallait en fait redonner à la charge de maire toute sa signification. De fait, il est patent que les carences et dysfonctionnements de la commune sont fondamentalement la résultante de l'absence d'une véritable politique de la ville. En effet, et c'est peu de le dire, il n'y a tout simplement pas de politique cohérente de la ville. Une politique qui aurait permis à la ville d'être en phase avec les demandes et les besoins sociaux du citoyen. Aussi, les conditions de logement, de transport, les constructions des écoles et des équipements sociaux et culturels, des infrastructures sportives et de loisirs n'ont pas suivi le rythme de développement urbain des agglomérations. Ainsi, la qualité de la vie dans les grandes et petites communes s'en ressent et ne cesse de se détériorer. Aujourd'hui, c'est une vision multidisciplinaire de la fonction de la ville qui fait le plus défaut. Dès lors, un Code communal ne peut ni remplacer ni suppléer à l'absence d'une politique conçue pour la ville. Lorsque la ville n'offre pas de commodités, ne répond pas, ou ne peut répondre, aux besoins de sa population, c'est que, quelque part, les politiques ont échoué dans la mise à disposition de l'agglomération, des moyens lui permettant de faire face aux difficultés induites par les problèmes qui se posent à ses administrés. L'échec des APC, s'il est, en partie, le fait de l'incompétence des édiles communaux, ressort également, quand ce n'est pas surtout, à l'incohérence de la représentation de la commune en Algérie. Ce qui fait que l'efficience a été sacrifiée sur l'autel de la politique politicienne. Ne faut-il pas, en fait revenir à une vision plus saine de la ville, la délester des interférences handicapantes qui ne lui permettent pas de jouer son rôle? Qui est et reste celui d'offrir aux populations un cadre sain et convivial doté de toutes les conditions nécessaires à la qualité de la vie en communauté. Dès lors, il ne peut y avoir de solutions uniformes. Aussi, annoncer des trouvailles ne résoudra pas le problème de la ville tant qu'il n'existe pas une politique propre à la ville et à sa gouvernance. Une telle réflexion ne semble pas, encore, à l'ordre du jour!

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