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L’Etat veut vaincre la spéculation

Le gouvernement semble avoir bien tiré les leçons des différentes «batailles» qui lui ont été livrées par les spéculateurs. Notamment celle, particulièrement ardue, de la pomme de terre. Tout porte à croire qu´il sera désormais, très difficile à la spéculation de prendre en otage les consommateurs que nous sommes. On en est presque persuadés lorsqu´on suit la méthode adoptée par le gouvernement et développée par le ministre de l´Agriculture, jeudi dernier, à l´Assemblée populaire nationale lors des questions orales. Pour en être totalement persuadés, il aurait fallu que M.Barkat annonce des mesures hors de portée des spéculateurs. Comme le taux d´intérêt réduit à 4% sur l´acquisition des équipements de production de semences de pomme de terre. En effet, le crédit bancaire d´une façon générale et le taux d´intérêt avantageux plus particulièrement, restent des leviers inaccessibles aux spéculateurs de tout poil qui gravitent autour des produits de large consommation. Nous voilà rassurés pour ce tubercule. Pas autant pour les céréales.
L´annonce du ministre de l´Agriculture de la décision du gouvernement «d´acheter la production nationale des céréales à des prix proches de ceux pratiqués sur le marché mondial» est en soi une bonne chose. Sauf qu´elle n´empêchera pas, à elle seule, les spéculateurs de surenchérir. De stocker cette production pour faire flamber encore plus les prix. Aussi, cette volontaire imprécision de «prix proches», en attendant le «prix référentiel» que M.Barkat prévoit de fixer «prochainement», présente deux facettes.
La première suggère que le «prix référentiel» sera au-dessous des prix du marché mondial, ce qui n´est pas très encourageant pour les agriculteurs. La seconde renvoie à l´intelligence économique qui oblige à ne pas dévoiler ces cartes, longtemps à l´avance, à la concurrence qui est ici formée par les spéculateurs. Mais si l´attente est trop longue pour «accoucher» en définitive d´un «prix référentiel» décevant et non conforme aux attentes des agriculteurs, le contrecoup d´une telle décision débouchera sur un effet totalement contraire. Ce qui laisse planer une certaine inquiétude. Par contre, cette autre décision annoncée par le ministre de l´Agriculture «de ne fournir l´aide aux producteurs nationaux de céréales qu´à l´issue de la récolte» est plus rassurante. Une telle conditionnalité est d´un attrait certain, même si l´on sait que le privé peut s´aventurer sur ce terrain. La filiale du groupe Danone en Algérie s´est essayée à ce genre d´offres avec les producteurs nationaux de lait.
C´est pourquoi il est impératif que l´Etat trouve des moyens (il en a) hors de portée de la spéculation comme l´accès au crédit bancaire au taux d´intérêt le plus bas possible. Et s´il le faut, pour des produits aussi stratégiques que le blé, au taux zéro. L´essentiel est de mettre à l´abri notre pays de la famine organisée que certains pays commencent à vivre tragiquement.

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