L'Expression

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Les leçons du tombeau de Jugurtha

Le ministre des Affaires étrangères s'est rendu à Rome à l'invitation de son homologue italien. Ce dernier était, il y a quelques semaines à Alger. Les deux pays entretiennent des relations soutenues et peuvent être considérées comme un modèle du genre. L'Algérie vend son gaz à l'Italie et celle-ci y exporte beaucoup de produits. Même s'il est permis d'afficher une certaine insatisfaction quant au volume des échanges, le partenariat entre Alger et Rome ne souffre d'aucune arrière-pensée politicienne d'un côté comme de l'autre. Pourtant, les deux pays se sont fait la guerre dans l'Antiquité. Le tombeau du roi numide, Jugurtha, témoigne de ses rapports tumultueux. Et Lamamra en apporte son témoignage contemporain. «Une pièce de l'histoire de l'Algérie viscéralement ancrée dans le coeur de Rome», a twitté le ministre. Ce vestige antique qui demeure à ce jour conservé, est la preuve du respect que Rome a voué au roi numide. Et si, aujourd'hui, cet épisode de l'Histoire commune entre les deux peuples ne suscite aucune passion négative, c'est principalement en raison de ce respect mutuel. Les Italiens savent de quoi est faite leur Histoire et les Algériens aussi. Lamamra s'est déplacé jusqu'au lieu du supplice de son ancêtre et n'a formulé aucun reproche au gouvernement italien. La sérénité du ministre s'explique, certainement, par cette volonté italienne de tout conserver. De tout assumer et de ne pas hiérarchiser les faits historiques de la nation.
Que retenir donc de cette visite au tombeau de Jugurtha? D'abord qu'il y a un temps pour la guerre et un autre pour la paix entre les nations. Ensuite, que la guerre ne doit pas signifier l'occultation de la vérité historique, à savoir que face à Rome, il y avait en Afrique du Nord en lieu et place de l'Algérie actuelle, un royaume, celui de Numidie qui était gouverné par les ancêtres des Algériens. Cette reconnaissance mutuelle suffit à construire des relations inter-Etats solides et stables. Le troisième enseignement à tirer de cet épisode diplomatique fort symbolique renvoie à une actualité récente où un chef d'Etat, dont le pays a conquis l'Algérie, a tenté d'en effacer le passé millénaire. Le mensonge du «monarque républicain», comme il aime à se qualifier lui-même, est ainsi établi. L'entêtement du «monarque» à ne pas assumer l'Histoire, maintient son pays coincé dans une faille de l'espace-temps, lui faisant vivre, en boucle, une époque à jamais révolue. Ainsi, Macron pour ne pas le citer, s'accroche au passé colonial en le magnifiant. Pourtant, il a en Italie la bonne attitude à avoir face à l'Histoire: assumer tout le passé avec ses gloires et ses déchéances, mais aussi respecter les peuples et les nations. 

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