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L'enfer des walis

A lire l'ordre du jour de la réunion de ce matin, au Palais des Nations, à laquelle sont conviés 20 walis du Centre, du Sud et des Hauts-Plateaux, on est frappé par la consistance du programme et surtout le caractère sensible des questions à aborder. Il porte notamment sur le bilan des opérations d'éradication des marchés informels, le bilan de l'opération nationale pour l'hygiène du milieu urbain, l'enlèvement des ordures ménagères et des déchets solides, l'organisation et l'encadrement des services publics d'hygiène. Les walis feront également un point de situation sur les activités du Calpiref (Commission d'assistance locale pour la promotion de l'investissement et de la régulation du foncier), les propositions de mesures incitatives pour l'activité agricole. Un point de la situation de la distribution des logements achevés et la lutte contre la délinquance et la criminalité. Il sera aussi question de la réhabilitation des services administratifs en relation avec le public, des wilayas, des daïras et des communes (accueil et audiences, état civil, relations administration-administrés, allègement des procédures, renforcement de la transparence...). Un véritable programme d'action que les gouvernements successifs n'ont pu concrétiser depuis 1999! Mais franchement, les walis ont-ils vraiment des prérogatives qui leur permettent de réussir de tels chantiers eux qui sont réduits à expirer profondément quand une distribution de logements se déroule sans émeutes? Ce n'est pas la première fois que des instructions ont été données aux walis pour améliorer la relation entre le citoyen et l'administration mais cela n'a jamais été concrétisé sur le terrain. Combien de fois leur travail a été remis en cause et combien de fois ils ont été accusés de dilapider l'argent de l'Etat destiné à améliorer le quotidien des citoyens? Des accusations qui ne sont pas toujours vraies au regard de la complexité de la gestion des affaires locales dans une société qui redécouvre la vie après 15 ans de frustration, 15 ans de guerre civile. Courroie de transmission entre le pouvoir central et les collectivités locales, le système a perverti cette machine. Il en a fait une extraordinaire arme de dissuasion massive contre toute action qui va à l'encontre des objectifs du même système. Ce n'est donc pas un hasard que les sièges de wilaya soient devenus de véritables nids de corruption et de toutes formes de malversations et de filouterie. Mais, heureusement d'ailleurs, ce ne sont pas tous les walis qui sont de vilains corrompus. Dans cette corporation, il existe des commis de l'Etat au sens noble du terme qui honorent leur statut. Mais comme toute chose précieuse, cette catégorie de walis est très rare. «Ce n'est pas le paradis et la planque. L'enfer de la gestion locale est terrible» confie un wali aujourd'hui à la retraite.

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