Le pot aux roses
L´Algérie est-elle en passe de changer de statut par rapport à la drogue? De pays de transit, est-elle en train de devenir un pays producteur, rivalisant avec la Colombie, l´Afghanistan et la Bekaa? Les quantités de drogue découverte, l´importance des surfaces cultivées laissent penser que les services de sécurité viennent de découvrir le pot aux roses.
La région d´Adrar s´était lancée dans la culture de la tomate au cours des années 70, et à cause des trop grandes distances et des problèmes de commercialisation, vue la difficulté d´acheminer les produits vers le Nord du pays, tout laisse croire qu´elle est en train de se reconvertir dans une autre activité. Après le trabendisme, le hittisme, le terrorisme, voilà que l´Algérie est frappée de plein fouet par le fléau de la drogue. Le pays n´aura décidément pas été épargné.
Bien sûr, quand on parle de drogue, il faut immédiatement chercher qui est derrière le trafic, tous ces dealers qui font du commerce avec la détresse des jeunes. Tous, nous savons que pour avoir sa dose, un ado est prêt à commettre des petits larcins, mais parfois il en vient à franchir le Rubicon, à passer à des actes plus répréhensibles, voire criminels.
Dernière remarque: alors qu´il était censé booster la production agricole, le Plan national du développement de l´agriculture, Pnda aura au moins réussi, par ses ratés, à faire le bonheur des dealers et des planteurs de cannabis, voire du pavot. Cette dernière étant une drogue dure, on peut se poser des questions quant à la prochaine étape qui sera franchie par les consommateurs algériens.
Si maintenant la drogue est destinée au marché extérieur (Europe et Moyen-Orient essentiellement), on est donc en passe, si ce n´est déjà fait, de voir la naissance d´une Algéria connexion qui va se spécialiser, entre autres dans le blanchiment d´argent, mais certainement aussi dans la grande criminalité, sachant que les trafiquants ne sont pas des enfants de choeur et qu´ils ont les capacités pour rebondir, tissant des complicités à tous les niveaux et n´hésitant pas à intimider ou à corrompre les fonctionnaires.
Vendue à la porte des lycées, sinon carrément à l´intérieur des établissements, la drogue cause des méfaits incroyables au sein des jeunes générations, au grand dam des enseignants et des parents d´élèves. En tout cas, au vu des surfaces cultivées, il ne fait aucun doute que les différents services chargés de la répression (police, gendarmerie, douane, police judiciaire) ont beaucoup de pain sur la planche. La destruction des réseaux ne sera pas un travail de tout repos.
