De la poudre aux yeux
L´annulation du visa d´entrée au Maroc pour les ressortissants algériens, est loin d´être un évènement. Destiné à la consommation interne l´«os» est tellement gros qu´il risque de rester en travers de la gorge des plus dupes. Car, en ayant décidé, en 1994 d´imposer le visa à nos compatriotes, après l´attentat perpétré par des terroristes contre un hôtel de Marrakech, Rabat ne se doutait pas que, dix années plus tard, elle sera désignée comme étant la plaque tournante du terrorisme dans la région du Maghreb. Les attentats de Madrid et les 600 kamikazes «potentiels» marocains consignés dans les notes du juge espagnol antiterroriste, Garzon, renseignent, si besoin est, sur l´identité des commanditaires de l´attentat de Marrakech, ainsi que ceux perpétrés récemment à Casablanca.
La fermeture unilatérale des frontières n´aura donc été qu´un prétexte brandi par les responsables marocains sous Hassan II pour casser de l´Algérien, au moment où le pays était confronté à une vague d´attentats et autres carnages, qu´ils n´ont même pas daigné dénoncer. Au contraire, l´histoire retiendra que l´attentat de Beni Ounif, une localité située sur la frontière algéro-marocaine, a été mené à partir du territoire marocain. Ce qui a, rappelons-le, suscité la panique au sein du royaume chérifien, quand celui-ci a été accusé de servir de lieu de retranchement des groupes terroristes, à l´origine d´une série de carnages en territoire algérien. Il suffit de rappeler l´un des plus connus d´entre eux, à savoir le représentant d´Al Qaîda en Arabie saoudite, Abdelaziz Al Mouqrine, abattu dernièrement.
Par ailleurs, l´annulation des visas d´entrée au Maroc ne servira en fin de compte que ce pays, connu pour être le plus grand producteur de drogue dans le bassin méditerranéen, et qui trouvera en l´Algérie un marché idéal. Déjà, même avec la fermeture des frontières, le fléau a pris des proportions incontrôlables. Sans omettre de mentionner le bénéfice que tire le Maroc des produits algériens, notamment les carburants, qui en cas de réouverture des frontières, inonderont le marché marocain.
Mais avant d´en arriver là, faudra-t-il encore que le Maroc présente des excuses officielles au peuple algérien, comme cela a été exigé par l´Algérie après l´«incident» de 1994.
