L'Expression

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C'est arrivé hier!

C'était en janvier 2004, quelques jours après que Ali Benflis, SG du FLN, soit «redressé» - selon la formule consacrée - sous l'action conjuguée de M.Belkhadem, de ses amis et «l'aide» indirecte de la justice, qui invalida le VIIIe congrès du FLN. Fort d'une victoire peu glorieuse, le futur secrétaire général du FLN appela à un congrès «rassembleur». Dans ce contexte, M.Belkhadem affirma que les décisions - prises par cette assemblée générale des militants du FLN - seraient souveraines. Ce qui laisse entendre que les décisions prises par l'Assemblée générale version Benflis - invalidées par la justice - n'auraient pas été souveraines et souffriraient de légitimité, dès lors qu'elles n'ont pas eu «l'imprimatur». Sans s'en douter, le chef des «redresseurs» de 2004, résumait l'esprit qui prévalait - cela semble toujours le cas et prévaut encore aujourd'hui - dès lors qu'un parti politique et, a fortiori, son congrès réputé «souverain» dans ses décisions n'était pas aussi libre que l'on pouvait le supputer. Ainsi, il y a une sorte de paradoxe qui marque le champ politique national - du moins pour les partis dits de «pouvoir», FLN et RND, qui fournissent l'essentiel des cadres et hommes politiques aux institutions de l'Etat - qui fait que ce qui est vrai au-delà, est mensonge en deçà. En d'autres termes cela veut dire que l'on est souverain lorsque l'on se trouve du bon côté - des «décideurs», sujet à caution dans le cas contraire. Aussi, cette légitimité devient de peu d'effet dès lors que les décisions prises ne sont plus agréées. Aussi, passer outre à une ligne rouge - certes non tracée officiellement, mais certainement existe officieusement - c'est le faire à ses dépens. Cela a été hier le cas pour M.Benflis passé à la trappe, ce l'est aujourd'hui pour MM. Belkhadem et Ouyahia débarqués sans état d'âme. Ces deux hommes d'appareil avaient sans doute estimé, se voyant en «réserve de la République», avoir un «destin national». Ambitions hasardeuses! Le FLN - pas plus que le RND - n'avait pas eu pour mission de former des hommes politiques, de préparer l'émergence de la nouvelle génération appelée à prendre en charge, les affaires du pays. Plus prosaïquement il devait seulement veiller à pourvoir l'Etat en hommes dont les institutions avaient besoin. Comment peut-on dès lors s'étonner du vide qui est celui d'un parti contraint, encore et toujours, à faire avec des hommes qui ont largement atteint leur limite d'âge? Périmés, se seraient exclamés, avec cynisme, d'aucuns. Cette absence de leaders post-indépendance - qui seraient arrivés aujourd'hui à maturité et aptes à prendre la relève - est significative, outre du dysfonctionnement du champ politique national que de la volonté de maintenir en sujétion un parti dont la seule raison d'être était de formater des hommes «prêts à l'emploi». Cela a déteint sur toute une société qui a perdu ses repères, baissa la tête face aux contraintes de plus en plus lourdes qui l'ont, peu ou prou, démobilisée. La course au gain facile est ainsi devenue le critère alors que principe et idéal sont remis aux calendes grecques. Quand des «chefs» de parti soutiennent les ambitions d'autres chefs, la raison qui fait la (le) politique perd tout son sens. C'est celle-là la moralité de l'affaire, les «politiques» ont tout à perdre s'ils prétendent avoir des idées à défendre. A partir de là, il faut bien admettre que l'on a fait ce qu'il fallait pour qu'il en soit ainsi. Aussi, les crises répétitives du FLN sont davantage des crises d'un leadership qui n'arrive pas à s'assumer dans un contexte politique fermé. C'est encore plus vrai pour le FLN qui, n'étant plus un parti combattant, n'a pas pour autant réussi à se muer en parti politique apte à conduire le pays vers le développement et le progrès. En fait, le dilemme du Front de libération nationale est que le parti a été mis en «suspension d'animation», c'est-à-dire vidé de sa substance pour ne garder qu'un sigle symbolisant le combat libérateur des Algériens. A l'instar de Ali Benflis naguère, MM.Belkhadem et Ouyahia se sont surpris à avoir des ambitions hors de raison car sans légitimité. Légitimité qui s'acquiert par une militance de tous les instants, par la défense de principes et par une vision politique qui prend en compte l'intérêt général et exclut clientélisme et régionalisme. En fait, le FLN, en tant qu'alibi politique, n'a pas fini de mettre à nu l'indigence d'une classe politique incapable de produire une vraie réflexion autour de la (re)construction de la démocratie en Algérie.

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