Case départ

Ouyahia, dans toutes ses déclarations, a beau faire montre d´une inénarrable assurance en soi, il ne s´en trouve pas moins face à de bien curieux dilemmes, consistant tous à concilier les besoins et exigences des puissants partenaires étrangers d´une part, et les demandes pour le moins légitimes des opérateurs économiques nationaux de l´autre.
Le gouvernement a eu beau faire quelques concessions, il n´en est pas moins demeuré intraitable sur l´essentiel, à savoir les modalités pratiques liées à la privatisation des entreprises publiques, mais aussi les actions concrètes à mener en matière de lutte contre le commerce informel.
Une occasion en or est, dès lors, offerte à l´Ugta de renaître de ses cendres, tel le phénix de la légende. Ouyahia, qui se trouve donc isolé, offre la possibilité à ses partenaires économiques et sociaux de faire front commun contre lui quitte, chemin faisant, à contester l´esprit même de la privatisation gouvernementale. L´on se souvient, en effet, que le patronat et l´Ugta avaient déjà tenté une offensive commune en tenant des réunions marathon afin d´aller vers une conférence sociale et économique, à laquelle aurait été convié le gouvernement afin qu´il puisse prendre le pouls véritable de l´Algérie profonde et de ses besoins les plus immédiats.
Comment peut-il être question de concurrence et de qualité si le pouvoir d´achat n´est pas substantiellement amélioré? C´est pourtant à cette démarche que s´attelle l´Exécutif, au demeurant sans la moindre chance de succès.
Si les indices macro-économiques sont au beau fixe et ne cessent de progresser, du bon vers le meilleur, la situation sociale est loin de suivre la même cadence, même si le Cnes (Conseil national économique et social) admet, là encore, une relative mais insuffisante amélioration. Les opérateurs économiques, eux non plus, n´en mènent pas large, ballottés qu´ils sont entre la concurrence déloyale, les banques bureaucratisées et les taxes fiscales et sociales, bien souvent lourdes à supporter pour les véritables producteurs de biens et de richesses, employant beaucoup de personnes, avec toutes les contraintes et dépenses que cela suppose.
Le débat sur la démarche économique globale, enfin relancé, ne laissera pas de connaître force rebondissements dont les prémices nous sont données par la montée au créneau du PT, du FFS et des patrons au moment où l´Ugta, en pleine phase de «mutation», prépare un come-back dès le début de l´année prochaine.