L'Expression

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A quoi servent les syndicats ?

Le monde de l´éducation nationale vit des moments inédits depuis l´indépendance du pays. En effet, jamais l´école algérienne n´a été aussi près du gouffre. Pourtant, elle est au centre d´une attention particulière de la part des pouvoirs publics qui, plus de vingt ans après la catastrophe du fondamental, ont réellement pris la résolution d´en faire une véritable institution citoyenne au coeur du développement de la société. Les mouvements d´humeur des enseignants qui ébranlent le secteur depuis le début de l´année scolaire sont certes symptomatiques d´un malaise profond que traîne l´enseignement en Algérie depuis plusieurs décennies. Cependant ce «coup de gueule» des profs intervient ou trop tôt ou trop tard. En effet, la coïncidence de cette colère socioprofessionnelle avec l´entrée en vigueur de la réforme de l´éducation n´est pas dans l´intérêt de l´école algérienne qui entreprend sa mue dans un climat détestable.
Cet état de fait est d´autant plus inconcevable que ce secteur est l´un des plus syndiqués du pays. On ne compte, en effet, plus les organisations professionnelles censées défendre les intérêts des travailleurs, mais également ceux de l´institution où ils exercent. A voir l´attitude de la totalité des syndicats agréés du secteur, on est amené à se demander à quoi ont servi des années de syndicalisme si, au bout du compte, des organisations à peine nées arrivent à leur damer le pion et paralyser tous les lycées de la République.
En fait, la grève qui menace l´éducation nationale d´une année blanche, avec toutes les conséquences néfastes sur la réforme, pose avec acuité la problématique de la pluralité syndicale dans notre pays. Car, on peut supposer que dans deux ou trois ans, une autre organisation sortira d´on ne sait où et revendiquera le triplement des salaires de n´importe quelle catégorie professionnelle. Si le rôle d´un syndicat est de décrocher des acquis pour les travailleurs, le syndicalisme est aussi l´art du possible. Ce qui arrive au secteur de l´éducation est grave au sens que les syndicats traditionnels n´ont plus aucune crédibilité, ajouté au fait qu´en Algérie on est arrivé à une situation où l´on peut demander n´importe quoi. C´est un grave précédent.

De Quoi j'me Mêle

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