L'Expression

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A chacun sa Démocratie

L´Algérie connaîtra aujourd´hui la quatrième élection présidentielle pluraliste depuis l´ouverture démocratique en 1990 puisque plus de 20 millions d´Algériens, en âge de voter, sont censés en principe, se rendre à l´urne ce matin après 19 jours de campagne électorale. Il y avait des couleurs qui portaient des messages, il y avait des candidats qui exhibaient des projets, il y avait des citoyens qui ont assisté aux meetings, des propositions pour faire sortir le pays de la crise. Deux facteurs, l´un craint et l´autre souhaité, n´ont pas marqué cette campagne. Le premier est celui qu´attendaient les esprits avides de sang et de douleur, et qui portent pour nom les terroristes- on a voulu leur substituer le qualificatif d´égarés, d´islamistes armés et même parfois de criminels. En fait, ils sont tout ça à la fois. D´aucuns s´attendaient donc à des attaques meurtrières qui allaient perturber cette campagne électorale. L´organisation terroriste du Gspc n´aurait pas mieux espéré qu´une pareille aubaine pour marquer un coup médiatique planétaire. Ce ne fut pas le cas et c´est tant mieux d´ailleurs, dans un pays où le sang a suffisamment coulé.
Le deuxième ingrédient qui a fait défaut dans cette campagne a été bien évidemment, l´absence de débat contradictoire. Une initiative a été prise par des étudiants de l´université de Béjaïa en Kabylie, qui ont mis face à face le candidat du FNA, Moussa Touati, et le secrétaire général du FFS, Karim Tabbou. L´initiative n´a pas été suivie pour pimenter et relever une campagne insipide, incolore et inodore. Il est difficile, en effet, d´imaginer une joute électorale sans confrontation directe entre les différents acteurs. C´est le principe même du pluralisme et du libre choix.
On est loin de l´agora démocratique qui a marqué la présidentielle américaine de novembre dernier. L´Algérie va élire son quatrième président sous l´ère du pluralisme et l´Amérique en a élu le 44e. Un simple calcul arithmétique nous fait savoir qu´on a un retard de 40 mandats présidentiels, ce qui signifie un retard de 200 ans si on estime qu´un seul mandat dure cinq ans. A chacun sa Démocratie et nous avons la nôtre avec tous ses défauts. On aura surtout remarqué l´indigence du langage qui a caractérisé des discours, la politique par le dilettantisme et, cerise sur le gâteau, l´analphabétisme numérique de ces prétendants qui dissertaient pendant dix-neuf jours sur une Algérie du futur. Mais ils ont trouvé la brèche pour capter l´attention du lectorat: «Si vous voulez avoir raison sans argumenter, critiquez le pouvoir», dit une citation populaire. Et c´est dans ce registre que la plupart des prétendants à la course présidentielle ont excellé.

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