L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Situation de l'économie algérienne

Le gaz en soutien à la nouvelle gouvernance

Sonatrach sera, pour longtemps, la principale société pourvoyeuse de devises, d'où l'importance d'une vision stratégique de la transition énergétique.

La forte hausse du prix du gaz et du pétrole, liée aux tensions internationales et au conflit entre la Russie et l'Ukraine, mette en évidence la grande dépendance de l'Europe au gaz russe qui représente en 2021, 47% de sa consommation. Pour l'Italie, pendant toute la période de 2010 à 2020, le volume de gaz russe importé était pratiquement stable, avec une moyenne de 28 milliards de m3, une dépendance en 2021 de 40% et selon l'AFP en date du 24/06/2022, une forte réduction ramenée à 25% à juin 2022, donc cherchant d'autres sources d'approvisionnent. D'une manière générale, l 'Europe pourrait-elle s'affranchir à court terme en se tournant vers d'autres partenaires comme l'Algérie, qui dans ce conflit a adopté une position de neutralité, étant considérée comme un acteur stratégique tant dans le domaine énergétique que sécuritaire renvoyant pour sa pérennité, l'économique étant déterminant, à une nouvelle gouvernance interne. Le constat pour l'économie algérienne est qu'avec la pression démographique galopante souvent oubliée, 45 millions au 1er janvier 2021, plus de 50 millions en 2030, devant avoir un taux de croissance sur plusieurs années de 8/9% en termes réels, afin d'absorber un flux entre 350.000/400.000 emplois par an qui s‘ajoute taux de chômage actuel. Cela nécessite de revoir l'actuelle politique socio-économique où le monde s'oriente vers un nouveau modèle économique fondé sur la transition numérique et énergétique. Des actions qui doivent être prises en compte en étant conscient des futures tensions budgétaires et du retour de l'inflation avec de vives tensions sociales. C'est que plus de 85% des intrants des entreprises privées et publiques proviennent de l'extérieur ainsi qu'une grande partie de la consommation des ménages, la non-maîtrise du commerce extérieur par des restrictions sans analyse et la dévaluation du dinar accélèrent le processus inflationniste qui se répercute sur le pouvoir d'achat. Selon le site international trading/economics 2022 pour l'Algérie, le taux d'inflation a été en octobre 2021 de 9,2% en novembre 2021 de 9,3% en décembre 2021 de 8,5%, en janvier 2022 de 9,0%, en février 2022 de 9,6%, en mars 2022 de 9,8% et en avril 2022 de plus de 10% alors que la loi de finances 2022 a prévu un taux d'inflation de 3,7% en 2022 loin de la réalité. Le dérapage du dinar tant par rapport à l'euro que du dollar afin de réduire artificiellement le déficit budgétaire, sans pour autant dynamiser les exportations hors hydrocarbures du fait que le blocage est d'ordre systémique (faiblesse de l'offre) amplifie ce processus Ainsi, la cotation du dinar est passée en 1970, à 4,94 dinars un dollar 2010, 74,31 dinars un dollar et 103,49 dinars un euro: -2015, 100,46 dinars un dollar et 111,44 dinars un euro, le 14 juillet 2022, la cotation est de 147,0560 dinars un dollar et 147,4531 dinars un euro et pour la LF 2022: 149,71 dinars un dollar en 2022 et 156 dinars en 2023, le cours sur le marché parallèle cours vente étant de 210 dinars un euro et 208 dinars un dollar.

Les effets de l'inflation
Les tensions géostratégiques actuelles peuvent, selon le FMI, conduire à une récession de l'économie mondiale qui aura un impact négatif sur le cours du pétrole/gaz entre fin 2022/2023, actuellement du fait de l'important déficit budgétaire de l'Europe et de l'inflation le cours euro/dollar est de 0,99 permettant un pouvoir d'achat plus important pour les recettes de Sonatrach et du fait que plus de 50% des importations provenant de l'Europe une baisse proportionnelle par rapport à la cotation de 2021 de la facture d'importation. Quant à l'évolution des réserves de change elles ont évolué de- 2013: 194,0 milliards de dollars, - 2018: 79,88 milliards de dollars, fin 2019: 62 milliards de dollars, - fin 2020, et 44 milliards de dollars fin 2021, étant prévu par le FMI sous réserve du maintien du cours du pétrole supérieur à 110 dollars le baril, un cours du gaz supérieur à 15/20 dollars le Mbtu, une recette de Sonatrach d'environ 58 milliards de dollars pour fin 2022. Mais attention il faudra dresser la balance devises dans la mesure où avec l'inflation, outre le lancement de nouveaux projets qui nécessitent des devises, il faut pondérer la valeur importations, de 2021 entre 30/40% qui ont dépassé les 40 milliards de dollars inclus les services qui ont été de 6 milliards de dollars selon le FMI en 2021. Donc, il ne faut pas être utopique, Sonatrach sera pour longtemps, la principale société pourvoyeuse de devises d'où l'importance d'une vision stratégique de la transition énergétique, efficacité énergétique et énergies renouvelables représentant moins de 1% en 2021 de la consommation interne, faute d'une vision stratégique C'est dans le cadre du renforcement de ses capacités d'exportation vers l'Italie dont le but est de remplacer les volumes russes d'Algérie et d'ailleurs et suite aux entretiens récents entre le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avec son homologue italien, Sergio Mattarella, et le président du Conseil, Mario Draghi, où les deux parties avaient convenu de booster le partenariat énergétique entre les deux pays, selon l'APS en date du 15 juillet 2022, l'Algérie augmentera de 4 milliards de m3 ses livraisons de gaz à l'Italie. Toujours selon l'APS, l'Algérie, qui entretient des relations privilégiées avec l'Italie, a déjà livré à ce pays depuis le début de l'année 13,9 milliards de m3 dépassant de 113% les volumes prévisionnels, prévoit encore de livrer d'ici la fin de l'année 2022, six milliards de m3 supplémentaires de gaz algérien à l'Italie. Selon le site Energy Magazine en date du 15 juillet 2022, aucune précision n'a été fournie sur l'origine de cette augmentation dans un délai aussi court ainsi que son indexation en matière de prix, ce site rappelant que, les exportations de gaz vers l'Italie ont atteint leur pic en 2010 avec 28,3 milliards de m3, puis ont chuté régulièrement et pratiquement de plus de 50% pour atteindre entre 6 et 7 milliards de m3 entre 2014 et 2015. Une légère reprise a eu lieu de 2016 en atteignant de nouveau entre 16 et 17 milliards de m3, avant de chuter à nouveau à partir de 2019 et 2020 avec respectivement 11,3 et 13,1 milliards de m3, les exportations de gaz citées ci-dessus comprenant une faible part de GNL voisine de 2 milliards de m3. À court terme, les capacités d'exportation vers Transmed Italie via la Tunisie sont soumis à différentes contraintes bien que le Transmed a une capacité d'environ 32 milliards de mètres cubes gazeux, la décision récente ayant nécessité une augmentation de la production du gisement existant de Hassi R'Mel, mais attention à l'épuisement des puits à terme sans des précautions techniques. C'est sur les exportations (à ne pas confondre avec la production) sont d'environ 500.000 barils de pétrole/j contre plus de 1 million de barils entre 2006/2007,et pour le gaz 65/70 milliards de mètres cubes gazeux entre 2006/2007 et seulement 43 milliards de mètres cubes gazeux en 2021.

Mix énergétique
La consommation intérieure est presque le même volume que les exportations actuelles et sans de nouveaux investissements avec des découvertes rentables et une nouvelle politique énergétique(mix énergétique) dont celle des subventions, la consommation intérieure absorbe à horizon 2030, environ 80% de la production actuelle. Cependant, sous réserve de sept conditions, notamment d'un nouveau modèle de consommation énergétique, d'un flux d'investissements importants dont l'attrait d'IDE Sonatrach ayant prévu 40 milliards de dollars pour les prochaines années dont 8 pour 2022, l'Algérie peut devenir un acteur stratégique de l'approvisionnement de l'Europe, en passant de 11% à 20/25%: La première condition concerne l'amélioration de l'efficacité énergétique et une nouvelle politique des prix renvoyant au dossier de subventions.(voir l'audit sous notre direction assisté du bureau d'études américain Ernest Young et des cadres de Sonatrach pour une nouvelle politique des carburants MEM Alger 8 volumes 780 pages 2008) La deuxième condition est relative à l'investissement à l'amont pour de nouvelles découvertes d'hydrocarbures traditionnels, tant en Algérie que dans d'autres contrées du monde, Sonatrach ayant une expérience internationale, mais pouvant découvrir des gisements non rentables financièrement devant éviter les effets d'annonces avant de déterminer la réelle rentabilité.

D'ici 2035
La troisième condition, est liée au développement des énergies renouvelables (actuellement dérisoire: moins de 1% de la consommation globale) devant combiner le thermique et le photovoltaïque, le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l'avenir où, avec plus de 3000 heures d'ensoleillement par an, l'Algérie a tout ce qu'il faut pour développer l'utilisation de l'énergie solaire, l'objectif étant de couvrir par cette énergie 30/40% de la consommation interne horizon 2030/2035; la quatrième condition, selon la déclaration de plusieurs ministres de l'Énergie entre 2013/2020, l'Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 à des fins pacifiques, pour faire face à une demande d'électricité galopante. La cinquième condition, est le développement du pétrole/gaz de schiste, selon les études américaines, l'Algérie possédant les troisièmes réserves mondiales d'environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, mais qui nécessitent, outre un consensus social interne, de lourds investissements, la maîtrise des nouvelles technologies qui protègent l'environnement et des partenariats avec des firmes de renom(voir audit sous ma direction pétrole/gaz de schiste opportunités et risques La sixième condition, consiste en la redynamisation du projet GALSI, 10 volumes 1080 pages premier ministère 20145 Alger). La sixième condition est la réactivation du projet gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie, qui devait être mis en service en 2012 d'une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux (voir ma conférence google.com 2012 à la Chambre de commerce de Corse suite à ma mission en Sardaigne pour défendre ce projet; la septième condition est l'accélération de la réalisation du gazoduc Nigeria-Europe via l'Algérie d'une capacité de plus de 33 milliards de mètres cubes gazeux, mais nécessitant, selon les études européennes de 2019/2020 environ 20 milliards de dollars et nécessitant l'accord de l'Europe principal client; la huitième condition est le développement de l'hydrogène, énergie du futur entre 2030/2040. En résumé, les tensions actuelles préfigurent un profond bouleversement géostratégique tant dans le domaine militaire qu'économique. La future stratégie numérique et énergétique mondiale affecte les recompositions politiques à l'intérieur des États comme à l'échelle des espaces régionaux. 

*Professeur des universités, expert international

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours