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CULTURE DE L'OLIVIER À BÉJAÏA

Fini les anciennes méthodes

Le litre d'huile d'olive non frelatée se négocie entre 500 et 600 DA et le prix augmente chaque année.

La culture de l'olivier, qui a été toujours une exploitation familiale, est en passe de prendre une nouvelle forme. Les investissements, qui s'opèrent dans le secteur, en sont des indices qui ne trompent pas sur cette tendance.
Le groupe Ifri a investi plusieurs milliards ces dernières années dans ce secteur pour diversifier sa présence dans la chaîne agroalimentaire. Il a lancé «Les huileries d'Ouzellaguen» dont les activités sont diversifiées allant de la production, au traitement et au conditionnement de l'huile d'olive en passant par la culture intensive de l'olivier. Ce projet entrera incessamment en production.
Le complexe en question est doté d'une capacité journalière de trituration de 40 quintaux. Il répondra aux normes européennes en la matière. Il va être exporté vers les marchés nord-américain et asiatique. De leur côté, les pouvoirs publics ne sont pas restés en marge. Sachant la qualité de l'huile de la région, plusieurs actions ont été entreprises pour l'amélioration de la situation, le rajeunissement des plantations, la plantation de nouveaux et l'entretien des anciens vergers, l'ouverture de pistes agricoles, etc. La direction de l'agriculture a accordé 33% du budget octroyé au secteur de l'agriculture à l'amélioration de l'oléiculture de la wilaya. La région de Sidi Aïch a bénéficié de plus de 50 hectares de nouvelles plantations d'oliviers cette année. A Draâ El Gaïd, dans la région Est, les paysans ont également bénéficié d'importants programmes pour le rajeunissement des oliveraies. Il en est de même dans les communes d'Akbou, Tazmalt, Ighil Ali et Ouzellaguen, entre autres. 440 huileries modernes, avec une capacité de trituration de 10.164 quintaux par jour, sont opérationnelles.
La production dans la wilaya de Béjaïa représente 15% de la production nationale et parfois plus. La superficie des oliveraies de la wilaya a atteint les 50.000 ha. Elle comprend tous types d'olives confondues. Toutes ces initiatives, qui s'annoncent ici et là, permettront à coup sûr d'améliorer la situation et faire de la région un pôle économique en la matière. Le secteur est un créneau porteur. Les industriels de la région le savent.
En attendant, l'exploitation familiale détient une part importante. Présentement, la campagne de récolte des olives redouble d'intensité. A la faveur des vacances scolaires, les propriétaires des oliveraies sont à la besogne. En dépit du temps qui s'est gâté, les paysans s'acharnent à ramasser la moindre olive. Cela vaut la peine sachant le prix de ce produit qui ne cesse de grimper. Si sur les hauteurs de la vallée de la Soummam l'opération tire à sa fin, ce n'est pas le cas du côté d'Akbou et Tazmalt où l'on ne fait que commencer. Depuis la mi-octobre, la cueillette des olives constitue l'événement en basse Kabylie. Elle le restera jusqu'à fin mars. Dans plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa, de nombreuses familles se sont précipitées vers leurs oliveraies. Auparavant, il a fallait attendre le «feu vert» des comités de village et cela depuis la nuit des temps.
En Kabylie, la campagne de la cueillette des olives est une chose trop sérieuse pour se faire dans le désordre. Au-delà du bénéfice qu'on en tire, la cueillette des olives est purement familiale et se décline comme une fête qui doit se partager dans un esprit festif et solidaire. D'où la nécessité d'un coup d'envoi que certains respectent encore de nos jours. «Mais pas tout le monde», regrette ami Salah un villageois d'Akfadou. Il fait partie des vieux paysans irrités par cette précipitation.
D'Amizour à Tifra en passant par Aït Smaïl, Beni-Ksila, Sidi Aïch, Taourirt-Ighil, Tazmalt, l'heure est à l'olivaison. Les champs replongent comme chaque année dans une ambiance de partage, de convivialité et de solidarité. Petits et grands, hommes et femmes entreprennent le ramassage des olives tandis que les huileries, qui ont déjà ouvert leurs portes, voient leurs aires de stockage se remplir au fil des jours.
Les premières collectes triturées laissent présager un rendement allant de faible à moyen. D'année en année, le rendement s'affaiblit tout comme les oliviers mal entretenus. «Un découlement logique», estime ce paysan dont la production familiale ne cesse de s'effondrer au fil du temps. Il le reconnaît lui-même. Depuis qu'il a perdu la force de travailler ses terres et que ses enfants sont pris par d'autres activités, il assiste impuissant à la déperdition de ses oliveraies qui périssent et lorsque les incendies et les broussailles s'ajoutent, le mal s'aggrave rendant l'olive rare et par voie de conséquence l'huile aussi. On comprend le prix pratiqué. Le litre d'huile d'olive non frelatée se négocie entre 500 et 600 dinars algériens. Jusqu'ici, les quantités d'olives triturées ont donné une production de 2 millions de litres, sur les 10 millions prévus pour cette année. Le rendement reste moyen: il se situe entre 18 et 24 litres pour le quintal d'olives. La qualité de l'huile est excellente, selon les oléiculteurs. La récolte de cette année s'annonce moins fructueuse que la précédente.
La Chambre de l'agriculture table sur un objectif de 10 à 12 millions de litres cette année, alors que la récolte précédente avait atteint les 15 millions de litres. On est loin des résultats enregistrés il y a trois ans avec plus de 19 millions de litres. Cette maigre saison s'explique, a-t-on relevé récemment, par les vents chauds diurnes et d'insistantes brumes nocturnes durant la période de floraison, située entre le mois de mai et juin.

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