BÉJAÏA
La mer, la montagne et l'histoire...
L'investissement balnéaire sera toutefois renforcé par 1400 nouveaux lits qui s'ajouteront aux 3400 déjà disponibles.
La région de basse Kabylie, plus précisément la wilaya de Béjaïa, reste l'un des destinations touristiques les plus prisées en Algérie. Outre sa façade maritime, Béjaïa recèle un arrière-pays aux paysages spectaculaires et des curiosités archéologiques rares à même de renforcer son offre touristique.
L'attractivité de cette wilaya est étroitement dépendante de la mise en place d' «une stratégie mûrement réfléchie» dans une politique globale, coordonnée, au service du développement local, estiment les spécialistes. Depuis toujours, les pouvoirs publics ont toujours misé sur le tourisme balnéaire. Même ce secteur n'a pas échappé aux entraves bureaucratiques.
Et ce ne sont pas les investisseurs qui vont nous contredire, eux qui ont eu beaucoup à faire pour débloquer leur projet. Lorsque ce n'est pas l'administration qui vous impose des tonnes de papiers, ce sont les banques qui freinent les financements», estiment-ils. Même si la situation a tendance à se libérer plus au moins, il reste qu'investir à Béjaïa, notamment dans le domaine touristique, relève du parcours du combattant que seuls les plus téméraires arrivent à mener à bout.
L'investissement balnéaire sera toutefois renforcé par 1400 nouveaux lits qui s'ajouteront aux 3400 déjà disponibles. Quelque 100.000 hectares sont dégagés pour accueillir de nouveaux projets touristiques qui verront le jour dans les prochains mois.
Des établissements hôteliers déjà opérationnels sont en voie d'extension. A Béjaïa, le tourisme balnéaire est pratiquement le seul type de créneau exploité. L'affluence sur les plages est très forte durant la saison estivale. La fréquentation hôtelière moyenne s'élève à 87.633, dont 4157 étrangers.
Sur les 50 camps de toile, 41 seulement ont été exploités avec une capacité d'accueil de 18.337 lits, alors que les neuf non exploités sont d'une capacité d'accueil de 4595 lits.
Pour les établissements d'hébergement, il y a 131 dont 18 hôtels balnéaires, 30 hôtels urbains concernés par la saison, 50 campings, 29 centres de vacances, deux maisons de jeunes et deux auberges de jeunes. Dans une politique globale, l'intérêt devrait être orienté vers un autre potentiel autrement plus rentable.
L'écotourisme et le tourisme de montagne sont un aspect que le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, M.Mohamed Benmeradi, avait mis en exergue lors de sa dernière visite dans la wilaya, n'excluant pas de voir Béjaïa devenir «une wilaya modèle» à l'avenir.
Les stations thermales Sidi Yahia El Aidli dans la commune de Bouhamza, Sillal à Tifra et Kiria à Adekar, ne désemplissent pas. Ces sources existantes pourraient constituer une source de richesse créatrice d'emplois. Depuis 2011, des études d'aménagement de ces trois stations thermales ont été engagées.
Dans la commune de Tifra, on en est à la phase de réalisation. Béjaïa n'est pas que la mer et les stations thermales, cette région renferme aussi des espaces de découvertes et de récréation.
Le site romain de Tiklat, la remise au goût du jour de l'antique «route de l'eau», Toudja vers Béjaïa. Béjaïa c'est aussi une histoire à voir et à revoir. Différents sites et monuments historiques existent et ne demandent qu'à être exploités correctement dans le cadre du développement local. Mais force est de constater que la plupart demeurent inexploités comme à Béni Maouche, ou les villages Aït-Khiar, Aguemoune et Trouna qui sont actuellement abandonnés.
A Béjaïa-ville, Yemma Gouraya, Bordj Moussa, la porte Sarrasine, Bab El Fouka, Bordj Sidi Abdelkader, le Mausolée Sidi Touati, la Casbah, les remparts des Hammadites, les mosquées (Sidi Soufi, Sidi El Mouhoub et Sidi Abdelkader El Djilali), à Seddouk, la zaouïa de Cheikh Aheddad, récemment rénovée, près d'Akbou, la Qalâa des Aït Abbas et le tombeau d'El Mokrani; Chaâbat El Akhra (8 Mai 1945) à Kherrata, à Ouzellaguen (Ighzer Amokrane), le site du Congrès de la Soummam à Ifri, etc.
Autant de sites qui, sous d'autre cieux, sont sources de richesses.
Ce ne sont donc pas les potentialités qui manquent, mais beaucoup plus une politique de rénovation et d'exploitation dans le cadre du développement du secteur qui reste la voie de salut de l'Algérie de l'après-pétrole.