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Comment sera la nouvelle année

Les gens attendent des projets pourvoyeurs d'emploi et non des structures commerciales qui ne profitent qu'à leurs propriétaires.

Depuis deux années et à la faveur de l'embellie financière en Algérie, la wilaya de Bouira s'est lancée dans une multitude de projets. La fin de l'année 2011 est une occasion pour marquer une halte et tirer les conclusions mais surtout entrevoir l'avenir. Le constat global peut se limiter au terme «insuffisant». Quels sont les grands défis qui attendent les responsables pour cette nouvelle année? Sur le plan économique et devant la montée crescendo du chômage, les Bouiris espèrent voir des investisseurs venir créer de l'emploi.
Les discours réconfortants des responsables qui vantent les mérites des zones d'activité et l'existence des potentialités contrastent avec le peu d'opportunités qui s'offrent aux demandeurs d'emploi.
Les gens attendent des projets pourvoyeurs d'emploi et non des structures commerciales qui ne profitent qu'à leurs propriétaires, l'allusion est faite aux deux réalisations d'un richissime commerçant national.
Même les espoirs sont revus à la baisse. Après une première semaine de cette nouvelle année, Bouira en est déjà à sa cinquième protestation.
Les motifs qui reviennent sont l'eau, le gaz, l'électricité, le transport, l'éducation, le chômage... autant de secteurs qui doivent accélérer leur rythme d'exécution pour répondre dans les délais aux aspirations du citoyen.
En ce début de 2012, des foyers continuent à se chauffer au bois, à la bouse de vache, des filles arrêtent leur cursus scolaire et ne vont plus à l'école parce que l'établissement est à des kilomètres du lieu de résidence, des enfants étudient dans des écoles non chauffées, le ventre creux, attendent midi pour prendre en janvier un repas froid.
En 2012, un malade ne trouve pas un médecin spécialiste du secteur public pour le prendre en charge. Il se rabat sur des charlatans qui, avec quelques versets du Livre Saint, prétendent tout guérir. Malgré la diversité des doléances, le logement reste un dénominateur commun aux habitants des quatre coins de la wilaya. La proximité avec Alger (depuis l'ouverture de l'autoroute) ne laisse pas les natifs indifférents.
Certains craignent une ruée de ceux qui vont tenter de fuir la capitale et ses tracas. D'autres ont peur que des commerces indélicats s'installent, allusion faite aux night-clubs et autres complexes douteux. D'autres encore affirment que cette proximité influera sur le foncier et l'immobilier qui deviendront inaccessibles aux populations locales aux revenues limités. C'est le règlement de tous ces problèmes que les Bouiris souhaitent voir sur les agendas des responsables à tous les niveaux. La promotion du centre universitaire Akli-Mohand Oulhadj en université reste la meilleure nouvelle pour l'année universitaire 2012. Là aussi, les avis sont rétifs. Le simple décret de promotion ne suffit pas si les moyens ne sont pas mis ou ne suivent pas. Les citoyens craignent de voir les projets s'éterniser.
La possible création d'un département de médecine est un rêve qui permettra à Bouira de disposer d'un CHU, d'éviter des déplacements parfois périlleux vers d'autres villes du pays.
Dans l'immédiat, la course contre la montre organisée pour combler les déficits en paramédicaux sera un premier défi pour le secteur de la santé.
Avant la concrétisation du voeu de voir un CHU à Bouira, les étudiants espèrent des sièges pour pouvoir étudier dans de bonnes conditions. Sur le plan sportif, les attentes diffèrent d'une région à l'autre. Lakhdaria et Sour El Ghozlane croient avec raison aller en Nationale 2 pro quand Bouira essaie juste de se maintenir en Régionale 1 pour le MBB et 2 pour le MCB.
Les jeunes veulent voir les responsables s'impliquer dans leurs projets de restructurer dès cet été le sport et l'ensemble du mouvement associatif local. Pour le quotidien, les citoyens mettent au défi les responsables d'éradiquer le commerce informel comme ils le prétendent. Les citoyens souhaitent la mise en place des mécanismes à même d'endiguer la cherté des prix qui caractérise la wilaya de Bouira.
Politiquement, 2012 restera une année charnière à cause du renouvellement des instances élues.
Le marasme, qui aura caractérisé la majorité des assemblées locales, servira de leçon dans le choix que feront les citoyens à l'occasion de la consultation électorale prochaine. Sur toute la durée de l'année écoulée, les APC ont connu des remous plus ou moins importants. Dans la majorité des cas, ce sont les représentants du peuple qui sont désignés du doigt même si souvent, la responsabilité ne leur incombe pas. La promulgation des nouveaux Codes de la commune et de la wilaya sont attendus malgré la méconnaissance de leurs contenus par beaucoup de citoyens qui espèrent voir les pouvoirs publics poser des garde-fous pour éviter des blocages qui nuisent à la collectivité et aux citoyens.
La mésaventure de la commune de Haïzer est dans toutes les mémoires.

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