L'Expression

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ELLE EST CONSIDÉRÉE COMME ÉTANT UNE ANNÉE CHARNIÈRE

Ce qu'attendent les Algériens en 2012

Les hommes politiques seront-ils à la hauteur des revendications populaires, ou bien continueront-ils à s'écharper sur des sujets éloignés des préoccupations citoyennes?

Si les sondages d'opinion avaient cours en Algérie, personne n'aurait eu du mal à déceler les préoccupations des Algériens et leurs attentes en cette année électorale. Mais même sans cet instrument de mesure, il n'est pas difficile de classer l'emploi et le logement au premier rang des revendications. Voilà des dossiers terre-à-terre auxquels les candidats aux prochaines élections doivent réserver la plus grande partie de leurs programmes. Sans aller dans des promesses sans lendemain afin de ne pas céder à des prévisions chimériques.
Si l'on s'attarde sur les préoccupations matérielles, il n'y a pas d'objection à ajouter à cette liste la question du pouvoir d'achat. Pour prendre le pouls de l'opinion sur ces thèmes, rien de tel que de faire un tour au marché. Les ménagères constatent chaque jour que les prix des différents produits ne cessent de s'envoler.
Les derniers exemples en date sont fournis par l'évolution des prix des viandes. Le kilo de viande de volaille frôle les 500 dinars alors que la viande rouge est cédée quelquefois à plus de 1000 dinars. Fruits et légumes secs et frais n'échappent pas à la règle. Pour se rendre compte de l'importance qu'accorde le citoyen au contenu de son panier, on n'a qu'à se référer aux émeutes de janvier 2011 qui ont été provoquées par la hausse des prix de l'huile et du sucre.
La vie collective est aussi source de soucis. En ville, l'urbanisme n'est nullement conçu pour absorber les sources de stress. Le transport est mal géré alors que les structures de loisirs laissent à désirer. Ce ne sont certainement pas des phénomènes qui réjouissent les citoyens. Ils aimeraient bien que ce décor de désolation soit effacé de leur vue. Ils ne verraient pas, non plus, d'un mauvais oeil une réplique d'un plan anti-pénurie, ne serait-ce que dans le domaine de la santé.
Les citoyens sont outrés d'assister impuissants aux ruptures successives de stocks en médicament les obligeant à reporter les soins au risque de voir leurs maladies s'aggraver. C'est particulièrement vrai pour les personnes atteintes de cancer, mais c'est tout aussi valable pour d'autres pathologies. Depuis le début des années 1990, personne n'a encore constaté de dysfonctionnement aussi grave dans un secteur aussi vital. Les citoyens caressent alors l'espoir que leur confort soit mieux pris en charge. C'est le même souhait qu'ils expriment lorsqu'il s'agit d'évoquer leurs attentes dans d'autres domaines. Ils aimeraient effectuer leurs déplacements sur des routes aménagées et ne dédaignent pas à être raccordés aux réseau de distribution d'eau potable ni que leurs foyers soient connectés au réseau d'alimentation en gaz naturel.
Logement, emploi et pouvoir d'achat sont certes des dossiers qui reviennent comme un leitmotiv dans les discussions avec les citoyens, mais ces derniers ne perdent pas de vue pour autant des domaines strictement politiques.
Le premier souhait est que l'ère de la fraude électorale ne soit plus qu'un mauvais souvenir. Les déclarations de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, anticipant sur le score des islamistes prédisant entre 35% et 45% des voix ont été reçues comme une douche froide et réveille le spectre des élections à la Marcel-Edmond Naegelen - du nom du gouverneur français qui dirigea l'Algérie de 1948 à 1951 laissant son nom lié aux fraudes électorales massives.
Dès que la question de la fraude électorale est évoquée, le lien est vite fait avec un autre gros fléau qui écoeure les Algériens, celui de la corruption. Ce sont autant de maux qu'ils aimeraient voir disparaître de leurs écrans.
A propos d'écran, il est intéressant de constater que les Algériens tendent de plus en plus à calquer leur mode de vie sur ce qu'ils voient sur les stations de télévision étrangères. Faute d'atteindre un niveau de vie comparable à ce qui est en vogue en Occident, les jeunes font tout pour y poser pied, même s'ils doivent pour cela emprunter les eaux tumultueuses de la Méditerranée à bord d'embarcations de fortune. Leurs parents souhaitent certainement que les opportunités d'éducation et d'emploi soient meilleures pour leurs enfants afin qu'ils ne risquent pas leur vie dans des aventures pareilles.
Mais est-ce que les hommes politiques, toutes tendances confondues, seront à la hauteur de ces revendications, ou bien continueront-ils à s'écharper sur des sujets éloignés des préoccupations de leurs éventuels électeurs? Une déception des électeurs ne profiterait qu'aux extrêmes. Pour l'instant, les islamistes sont les mieux placés pour remporter le suffrage des mécontents.

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