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HASSEN METREF, DIRECTEUR DU FESTIVAL RACONT'ARTS, À L'EXPRESSION

"Un voyage au coeur de l'humain..."

Et c'est parti! C'est devant des centaines de gens que s'est ouverte, jeudi, la 15e édition du festival culturel le plus populaire et indépendant d'Algérie, à savoir Racont'Arts. Cette année, il a lieu au village le plus haut perché de la Kabylie, Tiferdoud. Chaque année, c'est dans une ambiance particulière qu'est vécue cette effervescence, dans un nouveau village, au grand bonheur des estivaliers, participants, artistes et autres visiteurs. Le directeur du festival Racont'Arts nous parle de son festival...

L'Expression: Nous sommes à la 15ème édition du festival de Racont'Arts. Quel est le secret de la longévité de ce festival?
Hassen Metref:
Elle est bonne cette question, car j'ai répondu à une journaliste par écrit et j'ai oublié une chose. Je disais que c'est la simplicité, mais le secret de la longévité de Racont'Arts c'est le fait qu'il puise son énergie de la force de tajmaât, autrement l'agora, l'assemblée du village. Parce que Racont'Arts est pris en charge par tajmaât. Cette force, ils l'ont depuis la nuit des temps. Ces tajmaât ont traversé des siècles de tourmente et ont survécu à des invasions terribles. Ce sont des tajmaât aguerries. Le secret de Racont'Arts c'est vraiment tajmaât.

Chaque année vous faites un village différent. Pourquoi cette itinérance?
Cette itinérance, contrairement à ce que les gens croient, n'a pas été voulue dès le départ. Cela a été accidentel. Parce qu'on était à un moment donné à Béni Yenni. On avait organisé trois éditions, mais quand on voyait que certains élus et autorités locales ne nous aidaient pas beaucoup on a décidé d'aller voir ailleurs. ça a commencé comme ça et finalement c'est le destin qui a décidé que ça se passe comme ça car on a découvert une formule extraordinaire. L'itinéraire de ce festival fait que Racont'Arts prenne à chaque édition une couleur propre à un village. Aucune édition ne ressemble à l'autre.

On dit que Racont'Arts est victime de sa popularité et de son succès parce que ces villages ne sont pas par définition des hauts lieux touristiques possédant des hôtels ou des sites d'accueil. Comment parvenez-vous à réaliser ce projet phénoménal avec des centaines d'invités dans des petits villages?
Je ne sais par quoi vous répondre. Nous aussi au départ on croyait que ce n'était pas possible. Quand on a démarré l'aventure et qu'on avait dit qu'on allait herber les gens dans des maisons, beaucoup de gens nous ont dit qu'en Kabylie cela ne pourra pas se faire. On s'est dit qu'on allait laisser le terrain nous répondre et qu'on ne perdait rien à essayer. Et voir si cela va marcher ou pas. Finalement ça a marché. ça prouve que les villages kabyles sont accueillants contrairement aux idées reçues et préjugés sur les villages kabyles comme quoi ils n'accueillent pas les étrangers, que ce sont des villages conservateurs etc. On est en train de prouver depuis 15 ans que les villages kabyles sont très ouverts, très accueillants et que parfois ils peuvent même donner des idées d'ouverture aux citadins. Ça je peux vous le garantir

Vous accueillez beaucoup d'artistes étrangers en plus. C'est vraiment très cosmopolite, très éclectique
Oui c'est vraiment très éclectique et c'est un festival international. Cette année on accueille plus de 100 artistes qui viennent de l'étranger, notamment du Brésil, Portugal, Mali, Congo, Tunisie, Maroc, Allemagne et Etats-Unis. Cette année nous avons 13 ou 14 pays qui participent.

Comment se fait la sélection?
ça aussi c'est un phénomène typiquement Racont'Arts aujourd'hui, c'est que maintenant le festival n'invite plus ce sont les gens qui s'invitent à Racont'Arts. Les artistes qui sont venus à Racont'Arts nous ont contactés. Il faut le dire et le reconnaître de façon modeste peut-être, mais Racont'Arts est en train de gagner sur le plan de l'aura internationale. Dans le milieu des intermittents du spectacle en France, notamment en Espagne et en Italie Racont'Arts se fait connaître là-bas. Il y a des pays comme la Russie et les USA qui viennent maintenant, des artistes qui ont eu des échos et souvent ça se fait par contact personnel. Ce sont des artistes qui témoignent de leurs expériences et font passer le message. Il y a une belle expérience qui s'est établie en Kabylie depuis des années, ça vaut le coup de la vivre, même si c'est un peu dur et rude, mais c'est vraiment une semaine magique. C'est un voyage au coeur de l'humain. Une vraie aventure humaine avec tous les aléas.

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