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Sila / «L’appel du sang» de Hocine Meghlaoui

Un roman dense et époustouflant

Les visiteurs du Sila qui ont le réflexe et la chance d'avoir acheté le roman de Hocine Meghlaoui devraient s'empresser de l'ouvrir et de s'y plonger. Il ne faudrait surtout pas le mettre dans sa bibliothèque et se dire qu'un jour, son tour viendra. Ils le regretteront. Il s'agit en effet d'une fresque que l'auteur s'est ingénié à écrire durant la période du confinement lors de la crise sanitaire. Hocine Meghlaoui a dédicacé «L'appel du sang» au Sila, mercredi dernier, au stand des éditions Casbah. Lors d'un entretien ponctué de plusieurs signatures et d'échanges avec des lecteurs mais aussi avec ses amis, Hocine Meghlaoui, est longuement revenu sur la trame de son roman extrêmement bouleversante, mais surtout d'une densité inouïe. Un récit plein de rebondissements et de surprises qui entraine le lecteur dans des univers, des pays, des situations et des personnages différents. De l'Algérie à la France et du Liban à l'Afghanistan, le roman de Hocine Meghlaoui emmène le lecteur dans des époques diverses mais marquées toutes par des événements importants et spectaculaires voire douloureux et dramatiques. Le récit de Hocine Meghlaoui est certes inspiré de personnages et de situations réelles mais la part de l'imaginaire et de la fiction n'est guère négligeable. Hocine Meghlaoui revient dans son roman sur de grands événements ayant marqué le vingtième siècle en fondant sa trame sur deux frères jumeaux séparé dès leur naissance. L'un, Hassen, reste en Algérie avec ses vrais parents alors que l'autre est adopté par un couple français avec un nouveau prénom, Henri, au lieu du sien, Hocine. Si Hassen, qui vécut en Algérie était au courant de l'existence d'un frère perdu quelque part, Hocine, par contre n'en avait aucune idée. La vie continue bon gré mal gré. La guerre d'indépendance algérienne bat son plein puis vient l'indépendance et, devenu adulte, Hassen s'engage dans l'Armée et devient officier. De son côté Henri (Hocine) s'engage pour sa part dans l'Armée française. Drôle de coïncidence. Mais les coïncidences ne s'arrêtent pas à ce niveau. Il y en a bien d'autres. Les personnages du roman, de par leurs professions, se trouvent en Afghanistan après l'invasion de l'Armée soviétique puis au Liban lors de la guerre civile. Le roman époustouflant de Hocine Meghlaoui s'ouvre sur une scène barbare: un massacre affreux perpétré par l'Armée coloniale dans la région de Mila. Hocine Meghlaoui nous confie qu'il s'est beaucoup inspiré de l'histoire de sa propre famille en rédigeant ce roman. Le massacre collectif en question a eu lieu dans le village de Ouled El Kaim. C'était au tout début de la Révolution pour l'Indépendance nationale. Et c'est à partir de là que débute le récit poignant des deux jumeaux. L'un grandit en compagnie de ses parents biologiques alors que le second vécut dans l'ignorance totale de ses origines. Ce dernier s'est toujours cru français et n'a jamais eu l'ombre d'un doute concernant sa véritable identité. Une fois adultes, par un pur hasard, les deux hommes se croisent sans savoir qu'ils sont des frères. Ils vont même devenir des amis. Bien que la ressemblance physique entre eux soit frappante, Henri ne se douta guère qu'il pouvait bien s'agir de son frère. Mais Hassen, qui n'ignorant pas l'existence d'un frère à lui, avait une certaine intuition. Ce dernier sans oser faire part à Henri de ses pensées commence véritablement à se convaincre de la vérité cachée. Finiront-ils par dévoiler cette face dissimulée? D'autre part, Hassen, dans le cadre de ses missions à l'étranger, finit par rencontrer le capitaine de l'Armée française qui avait dirigé le massacre de leur douar lors de la guerre d'indépendance. «Ce livre est un mélange de réalité et de fiction mais il y a surtout les personnages. Il y a par exemple le personnage du capitaine qui est un tueur patenté», nous confie encore Hocine Meghlaoui. Ce dernier parle aussi du personnage du docteur Fouad qui a réellement existé, nous explique l'auteur. Il s'agit d'un Libanais qui a grandi au Brésil. Il finit par retourner dans son pays natal. Ce personnage est inspiré d'une personne qui travaillait à l'ONU et que Hocine Meghlaoui avait rencontrée dans un village situé à la frontière franco-suisse. «Il s'était porté volontaire, après notre indépendance, pour rapatrier les réfugiés algériens de Tunisie», nous révèle Hocine Meghaloui. Ce dernier ajoute: «Quand je lui ai demandé pourquoi il s'était porté volontaire pour mener cette mission, il m'avait répondu que c'était en guise de reconnaissance à l'Emir Abdelkader qui a sauvé sa famille à Damas lors du massacre perpétré contre les chrétiens par les Druzes. «Dans ma famille, nous vénérons l'Emir Abdelkader, m'a-t-il dit Ça m'a marqué à vie car en me disant cela, il avait les larmes aux yeux», ajoute l'auteur. Le roman de Hocine Meghlaoui fourmille de personnages aussi originaux et atypiques que le docteur Fouad, mais aussi de situations extrêmement émouvantes. C'est pourquoi la lecture de «L'appel du sang» s'impose comme une priorité pour les lecteurs qui l'ont acheté au Sila. Ceux qui l'ont loupé, pour une raison ou une autre, devraient s'empresser chez le libraire le plus proche pour se le procurer car il s'agit du genre de romans qu'un féru de lecture ne doit rater sous aucune excuse.

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