L'Expression

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CLÔTURE À L'AUDITORIUM DE LA RADIO ALGÉRIENNE DU CONCOURS NATIONAL DE SLAM

Sam Paula primée

Après avoir sillonné le pays pour nous débusquer ces nombreux petits poètes en cavale, l'artiste Hocine Ben s'est donné généreusement à son public avec son complice musicien, Michael Marchetti, clôturant en beauté ces trois semaines d'intense poésie.

Ils étaient 22 au départ, il n'en restait qu'un ou plutôt une, Sam de Béjaïa, heureuse lauréate du concours national de slam qui devra maintenant faire ses preuves prochainement à un autre concours réellement plus grand. Le lauréat prendra sa valise, en direction cette fois de la Coupe du monde de slam qui se tient tous les ans à Paris. Organisée par la Fédération française de slam poésie (Ffsp), la Coupe du monde de slam est un rassemblement structurant la communauté artistique du slam international. Elle s'est jouée de peu en fait entre notre lauréate et un autre qui méritait lui aussi de gagner. Psycopathe, poète clochard de son nom d'artiste, venu en deuxième position qui, lui, ne repartira pas les mains vides puisqu'il prendra part à l'album de Hocine Ben le slameur qui a eu à encadrer ce concours national de slam. En effet, au départ c'était plusieurs ateliers slam organisés dans quatre antennes de l'Institut français d'Algérie (Alger, Constantine, Oran et Tlemcen), et huit candidats(deux garçons et deux filles de chaque ville) ont été présélectionnés pour la finale. La grande finale du Concours national de slam s'est déroulée dans la bonne humeur. Les règles étaient claires: les slameurs pouvaient déclamer dans la langue de leur choix (arabe, tamazight, français); trois minutes par slameurs ont été accordées; sans musique et sans accessoire. Ceux qui ont dépassé les trois minutes se sont fait sanctionner en leur supprimant un point dans leur note. Force est de constater que beaucoup ont employé l'arabe dialectal dont certains n'avaient rien à envier à la qualité et au niveau d'un Dahmane El Harrachi ou d'un Kamel Messaoudi dans la posture et l'interprétation. Le soir venu place au spectacle «Poète en cavale» de Hocine Ben et Michael Marchetti.Il s'agissait d'une nouvelle création sous une forme minimaliste voix-guitare. Au centre de l'oeuvre, la parole presque brute du poète et l'insurrection poétique à l'honneur. Un poète assigné à résistance, comme il le dit lui-même, qui, durant plus d'une heure - nous ne les avions pas senti passer). Hocine Ben s'est évertué à nous parler de lui, mais aussi de sa rue, son territoire, son quartier, sa famille et son pays, lui qui n'a pas oublié ses origines algériennes ni ses valeurs humaines. Une invitation au voyage, l'itinéraire d'un enfant du «ghetto» devenu grand et qui nous livre sa vision de la vie aux abords de la capitale. Son complice sur scène, Michael Marchetti, guitariste et compositeur insufflait de la magie et de la finesse dans ce royaume des mots et des enchantements poétiques. L'artiste Hocine Ben, les deux mains cramponnées au micro se donnait entièrement devant un public attaché à ses lèvres. Et pour cause, son slam teinté d'intime» nous révélait sa vie, son enfance, ses joies jusqu'à ses désarrois et injustices subis lorsqu'on lui prédira un avenir en tant que soudeur ou cordonnier. Qu'à cela ne tienne, faisant des mots une arme, Hocine Ben, ce mec téméraire d'Aubervilliers montrera à son maire de quels sonnets il se chauffe, à l'ombre de ces poètes maudis et ces belles feuilles dont il va se nourrir allégrement, il deviendra à son tour un slameur pour coucher sur ses papiers ses maux et ses démos intérieurs. Un poète des temps modernes qui saura montrer de quel bois il se chauffe en grâce et harmonie, avec des mots qui touchent et font mouche et ne laissent pas indifférents. Tout passe sous sa plume, ses parents, sa rue, son quartier, sa jeunesse, l'Algérie et la France des contradictions et des violences mais l'amour et la paix aussi. Celle qui se niche au fond des yeux. La sienne souvent et qui ne trompe pas...

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