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Décédé en septembre 1995

Rabah Belamri, écrivain algérien, mais oublié

Son roman phare «Regard blessé» paru aux éditions Gallimard en 1987, est une oeuvre émouvante et bien écrite, dont le style est très percutant.

Le romancier et poète Rabah Belamri est l'un des rares auteurs algériens à avoir réussi à se faire publier par la très prestigieuse maison d'édition «Gallimard» dont rêve la majorité des écrivains francophones. C'est dire à quel point la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a le grand mérite d'avoir pensé à lui cette semaine en lui rendant hommage, car, Rabah Belamri est certes, un romancier talentueux, il fait malheureusement partie des écrivains algériens oubliés, dont on ne parle pas, auxquels on ne rend pas hommage et sur lesquels on n'organise pas des colloques et des rencontres littéraires. Rabah Belamri est très méconnu par le lecteur algérien. Pourtant, quand on termine la lecture de son roman phare «Regard blessé» paru aux éditions Gallimard en 1987, on constate qu'il s'agit d'un roman émouvant et bien écrit dont le style est très percutant. C'est un écrivain qui naquit le 11 octobre 1946 dans la région de Bougaâ dans la wilaya de Sétif.

Un parcours jalonné de plusieurs publications
La vie de Rabah Belarmi est loin d'avoir été un long fleuve tranquille. Quand il avait 16 ans, il perdit la vue suite à un décollement de la rétine, mal soigné.
Cet incident dramatique ne l'empêcha pas de poursuivre ses études au lycée de Sétif, à l'École des jeunes aveugles d'El Biar (Alger), à l'École normale d'instituteurs de Bouzareah puis à l'université d'Alger. Il fallait avoir une volonté de fer et des capacités intellectuelles immenses pour réaliser cet exploit à l'époque en dépit de son handicap. Mais Rabah Belamri ne s'arrêta pas à ce niveau. En 1972, il se rendit en France où il soutint un doctorat sur l'oeuvre de Louis Bertrand, «Miroir de l'idéologie coloniale». Le parcours littéraire de Rabah Belamri est jalonné de plusieurs publications relevant de plusieurs genres en allant de l'essai à la poésie, ainsi que le roman en passant par le conte. Sa vie en revanche a été douloureuse et ponctuée régulièrement d'épreuves dont il s'inspira très souvent pour écrire ses romans et ses recueils de poésie. Son roman le plus important,
«Regard blessé» raconte d'ailleurs, en grande partie sa vie, comme son titre le reflète. Les maux de la vie, sa propre vie, sont au coeur de toute l'oeuvre littéraire de Rabah Belamri car sa vie a été tout simplement un roman, pourquoi en inventer d'autres? Il a ainsi écrit sur la difficulté d'être, l'exil, la solitude, etc. Son oeuvre dépeint également la tendresse: «Elle nous emporte dans son élan vers les humiliés, vers tous ceux que la violence contemporaine broie.» «Belamri cadre ses personnages en des lieux géographiquement déterminés: Oued Bousselem, Hammam Guergour, Bougaâ... et en plantant les décors où se meuvent ses héros, il n'hésitait pas d'ailleurs à les faire parler en arabe dialectal et à puiser leurs expressions dans le terroir local», relève-t-on dans le même hommage. Son roman «Regard Blessé» reste le plus autobiographique puisque le personnage principal que l'auteur a appelé Hassan est âgé de 15 ans la veille de l'indépendance.

Les affres du colonialisme
Le décor est un village meurtri par 7 années de guerre. Comme Rabah Belamri, Hassan perdit la vue à la suite d'un décollement de la rétine à l'âge de 16 ans et
«devant l'impuissance de la médecine moderne à guérir l'enfant, la mère recourt à la magie et aux médecines traditionnelles: marabouts, sorciers et charlatans multiplient les traitements cocasses et dangereux. L'adolescent vit une double tragédie: les progrès implacables de son mal et l'histoire de son pays faite de douleurs et d'incertitudes...Pourtant, Hassan le merveilleux sait rire et désirer, souffrir et apprendre, visiter sa mémoire en feu et observer la vie autour de lui...tendre, folle et cruelle». Le roman est une occasion aussi pour l'auteur de décrire les affres du colonialisme durant les 7 longues années de guerre. Des images du même roman ont trait à la manière avec laquelle les Algériens ont célébré l'indépendance, notamment dans la capitale, Alger.
En plus des essais, des recueils de poésies, des contes, Rabah Belarmi a publié les romans:
«Regard Blessé», «Le soleil sous le tamis», «L'asile de pierre», «Femmes sans visage». Il a aussi écrit et publié un livre sur le grand poète Jean Sénac «Entre désir et douleur».
Son oeuvre littéraire a été couronnée par de nombreux prix littéraires dont le prix France Culture en 1987, pour son roman autobiographique «Regard blessé» et le prix Kateb-Yacine en 1993 pour son roman «Femmes sans visage».
Rabah Belamri mourut le 28 septembre 1995, à Paris après une intervention chirurgicale. 

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