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Elle est décédée le 30 juin 2017

Le roman amazigh toujours orphelin de Dihia Lwiz

Alors qu’elle était très bien partie pour une carrière des plus lumineuses, voire des plus spectaculaires, dans la littérature, Dihia Lwiz nous a quittés prématurément le 30 juin 2017.

L'auteure du roman en tamazight, «Ger igeni ts tmurt» est décédée alors qu'elle n'était âgée que de 32 ans. De son vrai nom, Louiza Aouzelleg, Dihia Lwiz a été lauréate du prix littéraire Mohammed Dib pour son roman en kabyle «Ger Igenni ts tmurt», paru aux éditions Frantz Fanon que dirige le romancier-journaliste Amar Ingrachen. Dihia Lwiz était et demeure un cas unique dans la littérature algérienne. Pourquoi? parce qu'elle était la seule écrivaine à avoir écrit des textes littéraires aussi bien en langue amazighe qu'en langue arabe. La majorité des écrivains amazighophones (variante kabyle), qui écrit dans deux langues l'a fait en tamazight et en français. Mais Dihia Lwiz avait cette faculté unique de maîtriser les deux langues, actuellement nationales et officielles en Algérie (l'arabe et le français). Elle passait aisément de tamazight vers l'arabe et vice-versa. En langue arabe, la regrettée Dihia Lwiz avait publié deux romans. En plus de ses trois romans (un en tamazight et deux en arabe dont un a été édité au liban), Dihia Lwiz a également écrit de nombreux textes littéraires en langue française ainsi que de la poésie dans les trois langues. Toute la vie de Dihia Lwiz, fille d'Ighzer Amokrane, a été dédiée à son oeuvre littéraire, mais aussi à l'action culturelle puisqu'elle était l'une des figures les plus actives et les plus dévouées du café littéraire de Béjaïa qui a tant marqué les esprits de tous les férus de littérature pendant des années. Mais son texte littéraire ayant le plus marqué les esprits, c'est son roman en tamazight «Ger igenni ts tmurt», un récit très émouvant qui raconte l'histoire et la vie d'une femme qui a vécu pendant la guerre d'indépendance. Une vie des plus difficiles avec un portrait poignant d'une maquisarde ayant subi les affres du colonialisme français. De nombreux écrivains et hommes de culture ont évoqué la regrettée Dihia Lwiz à l'occasion du troisième anniversaire de son décès. Chacun lui a rendu hommage à sa manière et tous ont reconnu le talent littéraire indéniable et exceptionnel dont était dotée Dihia Lwiz. Tous considèrent que le décès de Dihia Lwiz est une immense perte pour la littérature algérienne de manière générale et pour la littérature amazighe en particulier qui a tant besoin de talents comme le sien. L'écrivain Malek Houd a choisi de publier un long et émouvant poème à la mémoire de Dihia Lwiz, où il décrit la douleur ayant succédé à l'annonce du décès de l'écrivaine morte à la fleur de l'âge. Il faut rappeler que Dihia Lwiz n'est pas la seule romancière de langue amazighe à nous avoir quittés si jeune. Une autre écrivaine de talent, auteur de romans et de nouvelles, de la wilaya de Béjaïa également, est décédée prématurément. Il s'agit de la regrettée Kaissa Khelifi. Elle est décédée à l'âge de 27 ans, le 25 juin 2018. Elle est l'auteure du roman «Ihulfan» et du recueil de nouvelles «Tabrats» ainsi que du recueil de poésie «Kemm deg-i». Avec le décès de Dihia Lwiz et Kaissa Khelifi, la littérature amazighe est devenue orpheline de deux de ses plus belles plumes.

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