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SOFIANE HADJADJ, LE PATRON DES ÉDITIONS BARZAKH À L'EXPRESSION

"Le roman algérien est un vivier pour les cinéastes"

Dès l'annonce par L'Expression de l'adaptation au cinéma du livre à succès de Kamel Daoud: Meursault, contre-enquête, nous avons été approchés par l'éditeur algérien Barzakh, en l'occurrence Sofiane Hadjadj, pour nous donner plus de détails sur le choix du réalisateur, les contours de cette mise en images de l'oeuvre, mais aussi sur l'adaptation cinématographique en question. Paroles à un éditeur comblé.

L'Expression: Nous avons appris que le livre de Kamel Daoud sera bientôt adapté à l'écran, comment s'est concrétisé le projet?
Sofiane Hadjadj:
Dès le départ nous avons conservé les droits d'adaptation pour le cinéma, pressentant que le livre intéresserait un réalisateur. Des contacts ont été noués puis des propositions concrètes se sont présentées à nous, sans que nous ayons une quelconque expérience dans le domaine. Nous découvrons à présent toutes les étapes de la création cinématographique. Mais le chemin est encore long!

Pourquoi le choix de Malek Bensmaïl, comme réalisateur, alors qu'il n'a jamais réalisé de fiction?
Malek Bensmaïl est venu à nous, et comme nous sommes admiratifs de son travail, nous avons trouvé l'idée séduisante. Quand il nous a parlé du projet en détail, de l'ambition esthétique qu'il nourrissait pour le mener à bien, nous avons décidé de nous engager dans l'aventure avec lui, et de lui faire confiance.
C'est un choix concerté avec Kamel Daoud évidemment. Que Malek Bensmaïl n'ait pas réalisé de fiction n'est pas un problème, seul compte son désir profond, l'intelligence et la compréhension très fine qu'il avait du livre. C'est un choix radical, un choix artistique avant tout.

Le cinéaste Saïd Ould Khelifa avait exprimé le voeu d'adapter le livre au cinéma, pourquoi le projet n'a pas abouti?
Un contact a été établi sans qu'il y ait de rencontre ni même de proposition contractuelle. C'est ainsi, j'imagine, dans la vie de la production cinématographique, des contacts se nouent, des idées germent sans forcément qu'il y ait de concrétisation.

Le livre qui a eu un grand succès littéraire et commercial en France, sera-t-il en majorité pris en charge par une production française?
On ne peut rien présager puisqu'on en est au stade de l'écriture. Tellement de facteurs interfèrent...

L'édition est plus prolifique et productrice que le cinéma en Algérie, pourquoi d'après vous les cinéastes adaptent rarement des livres à l'écran?
Éditer un livre est plus simple que réaliser un film, ce qui explique cette apparente «prolifération» éditoriale par rapport à l'indubitable faiblesse de la production cinématographique, quantitativement parlant. Et puis, il y a plus de librairies - bien que le réseau à l'échelle du pays soit trop faible - que de salles de cinéma, il y a donc un peu plus de visibilité du livre. Au regard de la jeunesse de la littérature algérienne, on peut toutefois noter un certain nombre d'adaptations, anciennes comme La Trilogie de Mohammed Dib, adaptée à la télévision et qui avait eu un grand succès populaire ou plus récemment, des ouvrages de Yasmina Khadra. Et n'oublions pas, Le roman - algérien ou autre - est un vivier d'histoire et de personnages pour les cinéastes et force est de constater que malgré tout ils préfèrent écrire pour la plupart des scénarios originaux. Adapter un roman est une opération contraignante, peut-être même fastidieuse car il faut savoir trouver la juste distance par rapport au texte. Il y a enfin le fait que nous, éditeurs, ne faisons pas grand-chose pour faire connaître, découvrir nos romans, nos auteurs aux cinéastes algériens. C'est un métier, cela s'apprend!

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