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L'ÉCRIVAIN KADDOUR M'HAMSADJI OUVRE LE DÉBAT SUR LE LIVRE EN ALGÉRIE

«Le livre c'est l'avenir des Algériens»

Un peuple qui ne lit pas, son avenir est voué à l'échec.

«L'acte de lire, d'écrire et de publier n'est pas l'apanage de l'auteur seulement, mais ça concerne la société entière, laquelle doit s'y mettre pour comprendre le sens de la vie, car un peuple qui ne lit pas, son avenir est voué à l'échec», a affirmé jeudi soir, M.Kaddour M'hamsadji, écrivain algérien de renom qui a posé la problématique du livre en Algérie. Convié au siège de l'association des amis de la Rampe Louni-Arezki à la Casbah d'Alger, M.M'hamsadji a soulevé une véritable inquiétude quant à l'importance et le rôle du livre dans le système éducatif et de la vie quotidienne des Algériens. On constate la stagnation de la lecture, l'absence du réflexe intellectuel et d'intérêt des écoliers et parents pour la lecture aux fins de comprendre les enjeux de la société pour ces dernières années, selon M.M'hamsadji. Pour ce faire, cet écrivain de renommée a dressé un véritable réquisitoire contre certains médias qui ont perdu la notion de la qualité et de recherche à tous les niveaux culturels, à commencer par la marginalisation intentionnelle ou fortuite des écrivains dans leur propre pays. «Tout le monde parle de Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Mohamed Dib et d'autres, mais très peu de gens les lisent» a-t-il regretté. Sur le plan des médias lourds, à savoir la télévision et la radio, M.M'hamsadji, sans vouloir sous-estimer les compétences ou porter des jugements de valeur, bien au contraire, il déplore une réalité bien amère.
«On invite des auteurs une fois par hasard et l'on pose des questions banales. Pis encore, on donne parfois la parole aux écrivains d'outre-mer, mais pas à ceux d'ici. Et pourtant, l'Algérien a besoin de connaître la réalité historique, culturelle et sociologique pour bien assimiler la réalité du pays et du peuple», fera-t-il savoir. A ce sujet, Kaddour M'hamsadji endosse une lourde responsabilité au rôle de certains médias tous supports confondus. «On doit valoriser les valeurs nationales et dépasser l'esprit du copinage dans nos émissions», tout en insistant «sur le rôle important des libraires dans la promotion des livres et de la lecture.»
Les libraires ne devraient pas être que des commerçants, mais des pédagogues et des éducateurs, a-t-il précisé. Pour faire comprendre l'utilité du livre et de la lecture au large public, M.M'hamsadji a dû faire appel à l'intelligence des auteurs de référence pour répondre à la question «A quoi sert le livre?» que publie L'Expression chaque mercredi depuis le 29 juin afin de donner une définition plus profonde et plus riche sur la notion du livre et de la lecture. Faisant le résumé des résumés des contributeurs à ce dossier, l'orateur a donné la définition qui facilite la compréhension aussi bien aux lecteurs avertis qu'aux amateurs.
«C'est dans le livre que l'on retrouve nos racines, la fraternité, l'unité et la confiance en soi, dont chacun de nous à soif, pour sentir la chaleur du bien et de la joie de vivre». «L'Algérie souffre du manque de lecteurs», dit-il, pour rappeler le principe de «Qui n'avance pas recule». Souvent, l'on évoque la cherté du livre et autres prétextes qui ne tiennent pas la route, et ce, pour fuir la lecture ou sous-estimer l'importance de la lecture et du livre, mais on ignore encore que «le prix et les conséquences de l'ignorance et de l'inculture sont plus coûteux à la vie humaine et à la société de manière générale», dit-il.
L'écrivain Kaddour M'hamsadji a préconisé l'ouverture de nouvelles bibliothèques et de librairies dans toutes les communes du pays afin de rapprocher le livre des citoyens. «Si l'on ouvre une bibliothèque dans chaque commune, on aura des milliers de salles de lecture à la disposition des citoyens», a-souligné encore Kaddour M'hamsadji, ajoutant pour terminer: «La lecture est une activité de l'être doué de raison. Et la raison est d'apprendre à lire pour découvrir le monde et ainsi chacun forme sa propre pensée.
Enfant ou adulte, chaque lecteur est orienté par la seule lecture bien conduite, c'est-à-dire bien apprise, vers l'entrée-miracle d'une civilisation. La pédagogie de la lecture n'est pas à inventer; elle est dans la nature du texte, dans son expression, dans son rythme, dans son intelligence, dans le but qu'il se propose d'atteindre, autrement dit, elle est dans l'intérêt spécifique qu'elle éveille chez toute personne qui sera, tôt ou tard, confrontée au grand problème de sa vie, celui de se trouver un sens naturel pour être quelque peu libre de créer son propre bonheur dans sa vie personnelle, professionnelle et sociale. Aussi, pourrait-on encore préciser que le lecteur ne vaut que ce que vaut sa lecture, et inversement. Etonnante réflexion sans doute mais la réalité est là: toute lecture est-elle bonne? Tout lecteur est-il bon? Lire détourne trop l'esprit de ses activités créatrices, diraient certains. Sans doute, est-ce une boutade? Mais pourquoi ne pas dire que pour un lecteur à l'esprit exercé, aucune journée n'est entièrement perdue? L'acte de lire est piété et la pratique de la lecture libération. La lecture personnelle, dans le silence de soi, est en même temps le point de départ et d'arrivée d'un nouvel esprit humain.»

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