L'Expression

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TARIK HAMMOUCHE (ANIMATEUR À LA CHAÎNE I)

Le «fils» de Reinette n’est plus

La voix discrète et cajoleuse qui a bercé tout au long de ces dernières années les férus de la musique andalouse sur les ondes de la Chaîne 1, s´est tue à jamais.
Tarik Hammouche, animateur et producteur d´El Andaloussiate, émission qui traite, sur la musique classique algérienne, que diffuse, chaque mardi soir, la chaîne arabophone, est décédé hier, à l´hôpital de Tipaza à la suite d´une crise d´asthme.
A la fleur de l´âge - il avait à peine 26 ans - Tarik incarnait cette nouvelle génération pour qui la musique du terroir exprimait une passion à la démesure. Il s´est engagé corps et âme, d´abord dans le service des archives de l´Enrs où il avait profité pour enrichir sa culture musicale et élargir son horizon. Il avait à cet effet, contribué avec succès à ressusciter les plus grandes figures de la musique arabo-andalouse parmi lesquelles Dahmane Benachour, Abderezzak Fekhardji, Chikha Tétma, Maâlma Yamna...mais c´est beaucoup plus à Reinette Daoud, dite Reinette l´Oranaise, l´autre grande diva qui a travaillé aux côtés de Fadila D´Ziria, que le défunt vouait un amour particulier. «C´est ma deuxième mère» se targuait à chaque fois Tarik lorsqu´on parlait d´elle.
Tarik Hammouche, pour ceux qui ne le connaissent pas, a débuté, il y presque deux années à la chaîne musicale El Bahdja. A cette époque il avait, en compagnie de Baghdadi Mahieddine, avec un autre «Radioman» lancé brillamment l´émission Diwan El Bahdja. Un moment radiophonique durant lequel toute l´actualité musicale passait, à coups d´analyses, de scoops, d´interviews...avec les artistes. Le succès fut rapide et les auditeurs ont suivi.
Petit à petit, la notoriété à laquelle il n´avait jamais postulé, s´était imposée, malgré lui. Son omniprésence dans les studios n´a fait qu´étayer son militantisme acharné pour l´art des douze noubates. Ainsi, a-t-il pu donner un second souffle à sa musique fétiche au moment même où les nombreux responsables de l´époque qui ont défilé à la tête de l´Enrs, sous-estimaient la valeur, toute honte bue.
Grâce donc aux efforts de Tarik que l´on pouvait apprécier aussi bien les illustres interprètes que les diverses associations qui ont essaimé la scène artistique. Les célèbres festivals organisés dans de nombreuses villes algériennes comme Tlemcen, Blida, Alger et bien d´autres, furent diffusés en direct. De nombreux jeunes talents n´auraient pû, eux, gravir les échelons de la réussite n´était l´implication, très souvent, musclée de ce dernier. Parallèlement à sa vie professionnelle au sein de la Radio, Tarik était aussi engagé, à la fois membre et enseignant à la non moins célèbre association andalouse Essendoussia. Sa grande connaissance de la musique de Ziryab a fait de lui un professeur remarquable, sa patience et sa passion ont fait le reste.
En clair, le moins qu´on puisse dire de ce jeune homme exceptionnel, est qu´il avait consacré toute sa vie au service de la musique arabo-andalouse, l´un des repères de notre identité, maghrébine, arabe et musulmane à la fois. Le titanesque travail qu´il avait accompli au sein de la Radio nationale en est la parfaite illustration. Mais, hélas, la mort, trop prompte, a eu raison de ce jeune homme de 26 ans dont la voix berceuse retentira toujours dans les oreilles des mélomanes. Repose en paix Tarik...

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