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JCA D'ALGER

«Le critique doit être un cinéphile par excellence»

Le critique de cinéma, son rôle, sa relation avec le 7e art et le public, autant que sa place dans le monde de la presse et sa contribution à l'amélioration de la qualité des productions cinématographiques, ont été débattus, samedi à Alger, par des professionnels dans le cadre de la 2e édition des Journées cinématographiques d'Alger. Cinéastes, scénaristes et critiques ont abordé la relation qui devrait exister entre le cinéma en tant qu'art, le critique de cinéma et le public. Selon eux, cette relation est actuellement «compliquée» en Algérie, chaque partie faisant face, pour diverses raisons, à une multitude de contraintes. Pour ces professionnels, le critique de cinéma doit d'abord être un «amoureux» et un «passionné» des salles obscures afin qu'il puisse publier des articles de qualité et, par conséquent, éviter de tomber dans le piège de la critique subjective. Pour eux, le critique de cinéma doit être un cinéphile par excellence. Il doit côtoyer les cinéastes et assister aux projections de films aussi bien qu'aux débats afin de rédiger des articles complets et non plus se limiter aux seules informations fournies dans les fiches techniques et se contenter de «raconter» le film. A cet égard, la réalisatrice Yamina Chouikh, a cru devoir lier la «crise» de la production cinématographique algérienne à la critique de cinéma. Selon la réalisatrice du film Rachida, avant de parler d'une «vraie» critique de cinéma, il faut d'abord asseoir une «véritable» production cinématographique. Jugeant la critique de cinéma en Algérie «pervertie», elle a pointé du doigt «la diffusion massive de téléfilms et autres feuilletons télévisés, au détriment du grand cinéma». De son côté, le réalisateur Rabah Laaradji a exprimé son grand étonnement devant l'inculture de journalistes «qui n'ont même pas vu (ses) films et qui viennent poser des questions»: «Comment pourrais-je répondre à un journaliste sur mon film alors qu'il ne l'a même pas vu», s'est interrogé le cinéaste dont le film Un toit, une famille compte parmi les classiques du cinéma algérien. Rendant hommage à la Cinémathèque d'Alger des années 1960-1980, Laaradji a rappelé le rôle de celle-ci dans la promotion du 7e art algérien et la formation des critiques qui, selon lui, étaient avant tout de vrais cinéphiles.
Ahmed Bedjaoui, pour qui le rôle du critique ne consiste pas à «ruiner la carrière d'un film ou d'un cinéaste», a estimé que le critique de cinéma doit exprimer la perception du public, d'où l'intérêt, a-t-il dit, d'une relation «solide» entre le critique, le public et le cinéma. A ce propos, dira-t-il, le manque de salles de projection s'est répercuté sur cette relation la rendant quasi inexistante: «Un cinéma sans public, est comme un corps sans âme. Il est impossible de parler d'une critique et d'un cinéma sans l'existence d'un public. Le cinéma est une question de liberté. Celui ou celle qui ne respecte pas la liberté de création et la vision personnelle du cinéaste sur le monde, ne devrait pas intégrer le monde de la critique», a-t-il martelé.

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