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PRIX ASSIA-DJEBAR EN TAMAZIGHT

L'Anep honore les 3 lauréats à Tizi Ouzou

Rachid Boukherroub, Lynda Koudache et Mustapha Zarouri, les trois écrivains lauréats du prix Assia-Djebar du meilleur roman en langue amazighe, étaient aux anges jeudi dernier.

Et pour cause, les éditions Anep (Agence nationale d'édition et de publicité) leur ont rendu un vibrant hommage dans l'après-midi de jeudi dernier au niveau de la bibliothèque principale de lecture publique de la ville de Tizi Ouzou. En plus de ces trois écrivains, les responsables de l'Anep ont aussi décidé d'honorer les édifions El Amel de Tizi Ouzou, l'éditeur de deux parmi les trois récipiendaires en tamazight du prix Assia Djebar, à savoir Rachid Boukherroub et Mustapha Zarouri.
Les éditions El Amel, dirigées par M. Si Youcef, ont aussi été récompensées pour avoir produit pas moins de 1000 livres tous genres et toutes langues confondus depuis leur lancement en 1997. Lors de sa prise de parole, M.Si Youcef, directeur des éditions El Amel a rappelé le long parcours traversé depuis la création de cette véritable maison du livre, devenue au fil des années le lieu de rencontre de tous les écrivains de la région Centre et même des autres régions du pays.
L'ambiance était très conviviale donc dans la salle de conférences de la bibliothèque principale de lecture publique où des hommes de culture, des écrivains, des responsables et des journalistes ont tous tenu à marquer de leur présence cette cérémonie, première du genre, faut-il le rappeler.
En plus des responsables du département de l'édition au niveau de l'Anep comme Sid Ali Sekhri et Mohamed Balhi, étaient présents à ce grand rendez-vous avec le livre amazigh Abderrezak Dourari, directeur du Centre national d'aménagement linguistique et pédagogique de l'enseignement de tamazight (Cnplet), Salah Belaid, président du Haut Conseil à la langue arabe, Moussa Imarazene, du département de langue et culture berbères de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou ainsi que pas mal d'auteurs, notamment ceux dont les livres ont été édités par la maison d'édition El Amel. Bien avant le début du coup d'envoi de la cérémonie, les trois lauréats ont été pris d'assaut par le public; qui pour se faire dédicacer un exemplaire des romans de ces auteurs, qui pour avoir une idée de la littérature amazighe, etc... Sid Ali Sekhri de l'Anep, en tant qu'initiateur de l'événement a expliqué comment est née cette idée et ses objectifs.
L'orateur a expliqué que Tizi Ouzou ne sera qu'une première étape, car des activités similaires seront organisées dans d'autres wilayas du pays à l'initiative de l'Anep et de sa librairie Dzair.
Pour sa part, Nabila Goumeziane, directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou a rappelé que depuis deux ans, tamazight est une langue officielle en Algérie, c'est ce qui a permis à la langue amazighe la place qui doit désormais être la sienne. Les trois auteurs ont ensuite été conviés à parler un peu de leur parcours d'écrivains en langue amazighe. Rachid Boukherroub, lauréat du prix Assia Djebar en 2015, pour son roman Tislit n ughanim, a souligné qu'il aurait pu écrire en arabe ou en français, puisqu'il fait ses études de philosophie dans ces deux langues, mais l'appel du coeur de la langue maternelle se faisait de plus en plus pressant.
C'est la raison pour laquelle quand il a décidé d'écrire son premier récit, il a opté sans trop tergiverser pour tamazight, sa langue maternelle. Ce qui n'est pas totalement le cas de Lynda Koudache. Cette dernière, a-t-elle rappelé, a commencé à écrire des poèmes en langue française, pendant plusieurs années avant de troquer la langue de Molière contre celle de Mammeri.
Son premier roman, Aâchiw Ntmes, a été donc écrit en tamazight à l'instar du deuxième, Tamachauts tanegarut qui a obtenu, haut la main, le prix Assia-Djebar en 2016. Abderrezak Dourari et Moussa Imarazene, ayant lu plusieurs fois le roman Aâchiw n Tmes, n'ont pas tari d'éloges à l'égard du talent de romancière de Lynda Koudache qui va sans doute aller encore plus loin dans l'écriture romanesque en tamazight. De son côté, Mustapha Zarouri, lauréat du même prix dans son édition de 2017, a rappelé que le désir d'écrire le triturait depuis très longtemps, mais il n'est passé à l'acte qu'après avoir frôlé de près la mort suite à un accident. Il a donc écrit son premier roman Dwagi i dasirem-iw.
Un premier roman qui a réussi à arracher les faveurs du jury du prix Assia-Djebar-2017. Mustapha Zarouri, dans un kabyle plus que parfait et succulent, est longuement revenu sur le personnage principal de son livre, Amar en l'occurrence, ainsi que sur les événements saillants de la vie de ce dernier. L'assistance n'a pas hésité par la suite, lors des débats, à «prendre d'assaut» en questions les trois romanciers.
Ces derniers se sont livrés à coeur joie au jeu des questions- réponses. Même quand certaines questions pouvaient paraître gênantes, les écrivains kabyles ont répondu avec un esprit sportif. Après quoi, Sid-Ali Sekhri a invité les trois auteurs à lire chacun un extrait de son roman.
La rencontre s'est terminée dans une ambiance extrêmement chaleureuse. Et les trois écrivains ont ensuite réoccupé leurs pupitres respectifs pour dédicacer encore leurs livres et aussi, pour être pris en photo avec leurs futurs lecteurs. Pour une première, l'Anep a réussi un grand événement culturel et littéraire à Tizi Ouzou.
Un événement à rééditer, ont souhaité pas mal de présents à cette rencontre culturelle.

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