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CLÔTURE DE LA 24E SESSION DES JCC

La Pirogue, sacré Tanit d'or du meilleur film

Faire reculer l'obscurantisme afin que triomphe la culture, l'essence même de la vie.

R.A.S pour l'Algérie si ce n'est une maigre récompense pour le film Parfums d' Alger qui a obtenu une mention spéciale (section parallèle), le prix Don Quichotte de la Fédération internationale des ciné-clubs tunisiens.
Le rideau est tombé samedi sur la 24e session des Journées cinématographique de Carthage, la première post-révolution. Une soirée que les Tunisois ne sont pas près d'oublier sans doute, tant la cérémonie a été marquée par de «drôles» d'incidents, alors qu'elle était diffusée, en plus en direct à la télé. N'a t-on donc pas répété ou plutôt préparé les textes à dire comme il se doit? Vraisemblablement non! Seul l'Algérien Abdelhakim Meziani, membre du jury court métrage a pu sauver les meubles par son discours des plus élaborés en direction du cinéma, des femmes et des jeunes tunisiens à qui il rendra un vif hommage. Dans son allocution de clôture, le nouveau directeur des JCC, fraîchement installé en mai, Mohamed Mediouni, a commencé par remercier tous les invités arabes et africains ainsi que le public «fidèle et magnifique des JCC» a-t-il estimé.
Le public, seul point positif, en effet, qui n'a pas changé d'un iota. M.Mediouni soulignera à cet effet le nombre record de films programmés et de salles de cinéma qui ont montré leurs limites. A ce titre, il relèvera les perspectives des JCC qui s'inscrivent dans «la rénovation du secteur du cinéma et sa nécessité de mutation technologique» Il estimera que cette nouvelle édition a été à la hauteur des attentes par la qualité de sa programmation et ce, malgré les contraintes matérielles et financières étouffantes rencontrées et les difficultés de la période délicate que traverse actuellement le pays». Abondant dans le même sens, le ministre de la Culture tunisien, Mehdi Mabrouk, dira avec fair play: «Soyons honnêtes! Nous reconnaissons certaines insuffisances organisationnelles». Aussi, après neuf jours intenses déclinés au rythme du 7e art entre projections, ateliers, expos, colloque, compétition officielle, cinéma du monde et écran d'avenir, le jury de la 24e session des Journées cinématographiques, a dévoilé enfin le palmarès devant un public venu en masse à la salle Colisée. Notons que ces journées ouvertes du 16 au 24 novembre ne se sont pas déroulées sans heurts, faut-il le rappeler. Ces derniers ont été imputés par certains à l'ancienne équipe des JCC et par d'autres aux gens du ministère de la Culture qui auraient voulu saboter ce festival pour s'en accaparer entièrement. C'est donc La Pirogue du sénégalais Moussa Touré qui a emporté le Tanit d'or du meilleur film. Un sujet qui porte sur les harraga et a dû sans doute émouvoir le jury. La Pirogue a aussi bénéficié du prix du public.
Le Tanit d'argent est revenu au film marocain Mort à vendre de Fawzi Ben Saïdi sur les problèmes socioéconomiques chez les jeunes au Maroc et les difficultés de s'en sortir. Le Tanit de bronze (hué!) quant à lui, est revenu à Sortir au jour de l'Egyptienne Hela Lotfi. L'histoire d'une jeune fille dont le quotidien amer est rythmé par ses obligations familiales en s'occupant de son père atteint de la maladie d'Alzheimer.
Le Prix spécial du jury a été décerné à l'excellent et bouleversant Tey (Aujourd'hui), du Sénégalais Alain Gomis. L'histoire d'un homme qui revient dans son pays et par à la rencontre des gens qu'il aime sachant qu'il ne lui reste que 24h, à vivre. Un film éblouissant rehaussé d'un cadrage des plus magnifiques, idem pour le long métrage marocain, génial par son esthétisme mis au service du propos développé.
Le Prix du meilleur scénario a été remis au film qui porte sur l'histoire tunisienne, Le professeur de Mahmoud Ben Mahmoud. Le Prix d'interprétation féminine est revenu à Ciaomara Morais pour son rôle dans le film Tout va bien de Pocas Pascoal (Angola), le Prix d'interprétation masculine a été décerné à Ali Souleïman, pour son rôle dans le film Le Demain vendredi de Yahia Al Abdallah (Jordanie). Côté court métrage, le Tanit d'or a récompensé le film Courte vie de Adil al Fadhili (Maroc), le Tanit d'argent a été attribué au film très applaudi Bousculades du 9 avril 1938 de Tarak Khalladi et Sawsan Saya de la Tunisie, et enfin le Tanit de bronze est revenu à Layza de Marie-Clémentine Jambo du Rwanda. Dans la catégorie documentaires, le Tanit d'Or a été attribué au film Président Dia de Osmane William Nbye du Sénégal. Le Tanit d'argent a été décerné au sublime film La Vierge, les coptes et moi de Namir Abdelmasseeh (Egypte) tandis que le Tanit de bonze, au film Tout ça et plus de Wissem Charaf du Liban. S'agissant des prix parallèles, notons que le film Parfums d'Alger de Rachid Benhadj a été le récipiendaire d'une mention spéciale, à savoir, le prix Don Quichotte de la Fédération internationale des ciné-clubs tunisiens. Aussi, le jeune réalisateur algérien Karim Bensalah a obtenu un prix de la part de TV5 Monde. 320.000 euros est le montant total du budget alloué aux JCC 2012, jugé bien en deçà des précédents budgets. Le privé cette année a plié bagage en refusant en général de subventionner l'événement cinématographique phare de la capitale tunisoise. Si ce dernier a failli ne pas voir le jour, il est à souligner le défi qui a pu être relevé malgré tous les obstacles rencontrés.
Une tradition qui devrait se maintenir vaille que vaille pour contrer les vils desseins des uns et des autres et surtout faire reculer l'obscurantisme afin que triomphe la culture, l'essence même de la vie.

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