L'Expression

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Souha Oulha,comédienne, à L’Expression

«La femme a parfaitement sa place au cinéma»

Elle allie à la fois la force à la douceur, la féminité à la témérité, elle c’est une comédienne de talent qui n’arrête pas de grimper. Elle nous parle ici de son expérience dans le domaine du 7ème art, non sans donner son avis sur la place qu’occupe la femme dans le milieu du cinéma , tout en nous révélant ses projets à venir

L'Expression: Vous avez pris part le mois de novembre dernier au festival de la littérature et du cinéma de la femme où vous aviez participé avec deux films. L'un qui a fait l'ouverture, à savoir «Saliha» et l'autre un court métrage «Il reviendra» qui a été couronné du Prix du meilleur court métrage. Tout d'abord quelles ont été vos impressions sur votre festival?
Souha Oulha: C'était la première fois que je venais dans cette ville et dans ce festival. Ce fut une première pour moi. Mon impression était plus que bonne car ce fut un festival extraordinaire pour moi. Cela fait quand même presque deux ans que l'on ne s'est pas vu. Retrouver les miens c'est déjà une bouffée d'air. Découvrir une autre ville qu'Alger, c'est en soi une autre bouffée d'air. Vivre son art avec le public c'est énorme. Si on fait ça c'est pour le partager avec le public. Franchement j'étais toute contente le jour où on m'a appelé et proposé de participer à ce festival. Un comédien, réalisateur ou autre, quand il y a une sortie officielle de son film au ciné c'est une joie, mais quand çca passe dans un festival c'est autre chose. Dans un festival il y a des habitudes qui s'installent. Il y a des personnes qui viennent chaque jour, on fait connaissance avec des gens. Chaque jour et son lot de magie...

Que pensez-vous de cette édition et de l'appellation du festival du film «féminin»?
Déjà, oui, je crois aux films de femmes. Je vais être un peu critique quant à cette édition, ils n'ont pas eu suffisamment de temps pour bien préparer leur festival pour des raisons qui nous dépassent, mais j'aimerai bien qu'aux prochaines éditions, qu'on puisse voir plus de films de femmes et des réalisatrices car il n'y en avait pas beaucoup, à peine une ou deux pas plus! Aussi, il faut noter qu'il n'existe pas que les comédiennes et les réalisatrices dans le domaine du cinéma, il y a aussi des DOP femmes, des scénaristes, des techniciennes. Il y a des films où c'est 80% des techniciens qui sont des femmes. Dans ce domaine, on trouve des femmes qui exercent des tâches dont on a l'habitude de voir que chez les hommes.

Vous avez incarné des rôles de femmes phares dans de nombreux films, notamment «Saliha» ou encore dans Ben M'hidi de Bachir Derrais...
Une femme est importante, peu importe ce qu'elle fait, qu'elle soit en train d'élever son fils ou pas c'est en soi un gros travail. Souvent, on sous-estime le rôle de la femme et dés qu'on essaye de faire juste un peu comme elle on voit que ce n'est pas évident. Je suis contente de tout les rôles que j'ai incarnés et j'espère en incarner d'autres parce que la femme ne fait pas que le ménage, qu'élever ses enfants, la femme sauve des vies, a des positions politiques notamment. J'aimerai bien, un jour, jouer le rôle d'une politicienne, celui d'une avocate ou d'une policière. Il y a tellement de personnages forts à incarner et j'aimerai pourvoir les faire tous. J'ai eu la chance de faire le tour de pas mal de personnages. J'ai la soif de jouer encore plus et donner encore plus...

Justement, quel regard portez-vous sur la place de la femme, aujourd'hui, dans le cinéma algérien? Pensez-vous que la femme algérienne a conquis sa place?
Franchement je dirai oui. Tout d'abord il faut faire le distinguo entre la télé et le cinéma. Je n'aime pas mélanger. Le cinéma c'est le grand écran. Il a ses propres normes et ses règles, tout comme le petit écran. Quand je suis sur un plateau de cinéma, je peux vous assurer que la plu- part des chefs de poste sont occupés par des femmes. Cela ne peut me rendre que fière. Je me dis que la femme s'impose. Je le redis, Il n' y a pas que la comédienne, la scénariste ou la réalisatrice, il y a aussi les techniciennes. Franchement, personnellement je suis très contente et j'espère que ca va perdurer et qu'elle occupera encore plus de postes et des plus importants..Les femmes sont à la fois dans la production et dans la technique. Je n'ai pas vu d'inégalité sur les plateaux en toute sincérité. Ceci reste mon point de vue. On est traité tous à égal. Y compris quand il ya des techniciens étranger, on ne sent pas de différence. On apprend d'eux, ca c'est clair, et ils apprennent aussi de nous, ça, aussi il faut le dire, mais la femme a parfaitement sa place au cinéma...

On croit savoir que vous aviez tourné dans le dernier film de Belkacem Hadjadj. Pourriez-vous nous en parler un peu??
J'ai effectivement joué dans le nouveau film de Belkacem Hadjadj qui s'appelle «l'Amour à la Casbah». Je dirai que j'ai incarné le rôle d'une femme qui a existé dans le temps, mais pas un seul. Ce sont des milliers de femmes qui ont vécu ça...soit en Algérie, soit ailleurs. La femme d'hier et celle d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes. Qu'on se le dise, la femme aujourd'hui a plus de droits que la femme d'hier. Cette dernière, était limitée, complètement soumise. La femme d'aujourd'hui, malgré le fait qu'elle prend des coups, elle arrive à se défendre ou trouver ceux ou celles qui la défendent. Avant, elle n'avait pas le droit de se défendre et d'ailleurs, personne ne le faisait. Parce que c'était une honte. Je joue en fait le rôle d'une maman à l'époque du colonialisme. Je ne sais pas quand sortira le film. Le réalisateur est sans doute en plein montage, mais j'en suis sùr que cela va être un tres beau film...

Enfin, à propos de «Il reviendra» de Youssef Mehsas, à la lecture du scénario, comment avez-vous appréhendé votre rôle d'autant que vous êtes aussi maman d'un enfant qui a le même âge que celui qui joue dans le film?
Le jour où j'ai lu le scénario, qui ne comprenait, d'ailleurs, pas beaucoup de pages, j'ai eu beaucoup d'émotion. Ceci, à la lecture déjà! J'ai aussi un penchant pour les films d'auteur. Pour moi, c'était limite à un conte de fées. Une fois que j'ai rencontré le réalisateur et l'équipe technique, quand j'ai vu comment on préparait ce court métrage ce fut un réel coup de coeur. En plus, cela se passe dans les années 1990. Dans certaines productions je suis vraiment l'aspect technique. Je joue le personnage et dés qu'on dit «couper»! Je suis moi-même. Par contre, il y a des scénarios qui font que vous continuez à habiter le personnage jusqu'à la fin. Ça devient votre maison, votre mari, etc. et ça, ce n'est pas donné. Il faut vraiment que le scénario, le réalisateur et l'équipe soient à la hauteur. Et ce fut le cas dans «Il reviendra»». Dans «Saliha» aussi, elle m'a complètement habitée. Sa personne est juste extraordinaire. Dans «Il reviendra»», c'était vraiment magique. La lumière aussi y jouait pour beaucoup. Dés que je rentrais dans l'appartement où je tournais, j'avais l'impression de rentrer dans un conte de fées. Cette lumière était féérrique et j'adore quand je suis sur le plateau et on m'appelle par le nom du personnage....J'étais vraiment Feyrouz. Vraiment je salue le réalisateur car ce film a remporté pas mal de prix dans de nombreux pays notamment en Suède, Hollande, Afrique centrale,'Egypte, en France etc.. Et il continue encore à voyager. Participer à ce court métrage pour moi, est une grande fierté!

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