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TAOURITH RESSUSCITE SON FILS MOHAND AMEZIANE SAÏL

Il était un grand visionnaire

Militant anarcho-syndicaliste et partisan de la lutte armée pour l'indépendance de l'Algérie, Mohand Ameziane Saïl est décédé en 1953 à Bobigny en France.

Le village Taourirth dans la commune de Table a donné avant-hier, un rendez-vous avec l'Histoire faisant découvrir aux nombreux invités l'un de ses illustres fils, en l'occurrence Mohamed Sial, auquel un vibrant hommage a été rendu, appuyé par des témoignages de nombreux journalistes, hommes de lettre, historiens,artistes, syndicalistes, militants politiques et associatifs. Initié par les jeunes de l'association«Taddarthiw» du village Taourirth dans la commune de Tibane, présidée par l'infatigable Ameziane Hadjab, cet hommage à Mohand Ameziane Saïl, «parti d'un village pour défendre les grandes causes», comme l'indique une banderole au village, a surpris plus d'un de par les qualités de l'homme, son parcours et son combat pour tous les peuples du monde. Saïl parti pour un voyage sans retour dans l'Au-delà, il y a de cela 63 ans, était ce vendredi comme présent parmi les siens tant il n'a été question que de lui, son parcours et ses prises de positions, jusque-là très peu connus, comme l'attestent les propos de ce villageois.
«Je ne savais pas que mon village comptait un homme de cette envergure», nous dira-t-il, lui qui dépasse la soixantaine. Que dire alors des deux dernières générations? On comprend mieux le geste des responsables de l'association, ainsi que les appels des intervenants pour que l'homme, son parcours et son combat soient divulgués et connus de tous pour servir de base à des luttes prochaines. Placé sous le slogan «un homme, une histoire et un parcours», l'hommage a été ponctué par l'exposition des écrits et coupures de presse, dans le hall de la bibliothèque communale de Tibane, retraçant la vie et le parcours de Saïl Mohand Ameziane, un militant anarcho-syndicaliste et partisan de l'idée de la lutte armée pour l'indépendance de l'Algérie, décédé à Bobigny à l'âge de 59 ans (1894-1953), après avoir écopé de plusieurs années de prison pour ses activités militantes. «Il a passé plus de 18 ans de sa vie en prison pour des causes justes et des prises de position qui ont toujours été gênantes pour les tenants du pouvoir en place à l'époque», rappellera un intervenant comme pour dire tous les sacrifices de cet «intellectuel», comme l'a appelé si bien Djamil Aïssani un professeur de l'université de Béjaïa. Sadek Akror, un autre professeur de l'université de Béjaïa et militant infatigable de la région, expliquera l'anarchisme dans le sens propre du terme, à savoir celui qui refuse d'obéir à une autorité, mais accepte volontiers de plier aux décisions communes et consensuelles, exactement comme cela se pratiquait dans les villages kabyles à ce jour. Il finira par dire que le Kabyle, l'Amazigh ou le Berbère est par définition un anarchiste. Ces témoignages et commentaires ont eu lieu dans l'après-midi de la journée du vendredi en présence de la nièce du défunt, venue spécialement d'Alger pour apporter un témoignage émouvant sur Mohand Ameziane, qui a sacrifié sa vie, sa famille... pour l'indépendance, sous toutes ses formes, de l'Algérie et se retrouve enterré dans l'anonymat absolu par les faussaires de l'Histoire. Le parolier de Debza, Merzouk Hamiane est revenu sur le parcours de l'homme, incitant l'assistance à s'inspirer du combat du militant anarchiste Saïl. D'autres à l'image de Zirem Azzedine ont réaffirmé le combat selon la vision de Saïl pour l'indépendance de l'Algérie dans le sens de libérer l'homme du joug de l'occupation, mais aussi plaider pour l'indépendance sociale des Algériens, évoquée dans son dernier appel. Au domicile de Saïl, une plaque commémorative a été dévoilée par sa nièce, une marque de reconnaissance pour un homme, certes peu connu par le petit peuple, mais dont les grands chercheurs et historiens se sont inspirés et ont rapporté ses positions et son combat. Un anarchiste qui mérite plus qu'un hommage. D'ailleurs, l'idée d'un colloque ou tout au moins la création d'un cadre de réflexion, de débat et de recherche sur Saïl, ont été avancées durant cette manifestation, clôturée par une collation offerte par les organisateurs aux participants et invités autour de gâteaux traditionnels. Meziane Hadjab, Arezki Saker et tous les membres de l'association Thadarth-iw très méritants, sont à féliciter pour avoir réhabilité Saïl, enterré par l'histoire officielle algérienne.

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