L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Tizi Ouzou

Hommage au chanteur Rahim à Imkechren

Un vibrant hommage, sobre et émouvant, a été rendu au regretté chanteur kabyle, Rahim, dans son village natal Imkechren, situé dans la commune d'Aït Aïssa Mimoun, dans la région des Ath Ouaguenoun (wilaya de Tizi Ouzou). L'hommage a été organisé à l'occasion de la commémoration du onzième anniversaire du décès de cet artiste au style et à la voix atypiques ayant marqué plus d'une génération de mélomanes et d'amoureux de l'art. Un climat de vive émotion a caractérisé la cérémonie de recueillement qui s'est déroulée devant la tombe de l'artiste au cimetière du village Imkechren. Les présents, amis et admirateurs de l'artiste, qui ont observé une minute de silence à la mémoire de Rahim ont témoigné tous, à l'unanimité, aussi bien du talent artistique unique de Rahim que de sa bonté et de ses qualités humaines qui les ont marqués à vie. En décédant le 13 février 2010, Rahim a laissé un vide impossible à combler dans le monde de la chanson kabyle qui le comptait parmi les meilleurs dans son style. Rahim n'avait que 47 ans et sa mort fut subite. Il est parti alors qu'il était en plein stade de maturation artistique. Il avait plein de projets car doté d'un talent et d'une inspiration inépuisable.
Quand le destin décide
Mais le destin en a décidé autrement. Le vrai nom de Rahim est Mohamed Rahim. Il écrivait et composait lui-même ses propres chansons qu'il enregistrait dans des albums et qu'il interprétait dans les différents galas qu'il animait en Algérie et en France où ses fans l'adulaient. C'est dans le village Imkechren, qui lui a rendu hommage samedi dernier, que Rahim naquit un certain 7 décembre 1963. À l'époque, la vie n'était guère facile dans les villages, mais Rahim, doté d'une grande volonté et d'une intelligence hors-pair, réussit tout de même à poursuivre ses études tout en s'initiant à sa véritable passion qu'est la chanson. Ses premiers pas dans la scolarité, Rahim les fit à l'école du village Ighil Bouchène avant de poursuivre ses études dans la ville de Tizi Ouzou. Et c'est en tant qu'élève qu'il se distingua déjà par son talent et sa voix puisqu'il chantait déjà tout enfant qu'il était. À l'âge de 11 ans, il fabriqua lui-même une guitare artisanale, car n'ayant pas les moyens d'en acquérir une neuve. Il partageait alors son temps entre ses études et la musique tout en se perfectionnant jusqu'à pouvoir jouer à la perfection plusieurs mélodies. C'est en tant que lycéen au célèbre lycée «Amirouche» de la ville de Tizi Ouzou, où il étudiait pendant trois années jusqu'à l'examen du baccalauréat, que Rahim composa sa toute première chanson intitulée «Taâkumt» (le fardeau). De nombreuses autres chansons suivront et elles ont trait à de nombreux thèmes dont l'amour détient la part du lion car Rahim a été d'abord et avant tout un chanteur de l'amour: l'amour blessé, l'amour perdu, l'amour inaccessible... Quant à sa première cassette, Rahim l'enregistra en 1982 à l'époque où la chanson kabyle était à son apogée et où il était extrêmement difficile d'arracher une bonne place en tant que chanteur. Rahim y parvint. Cette première cassette a été enregistrée dans un studio qui se trouvait dans la ville d'Azazga. Comme la majorité des chanteurs kabyles, Rahim se rend en France en 1984. Son cousin qui vivait à Lille le reçoit à bras ouverts. Plus tard, il s'installa à Paris. Et là, le célèbre chanteur kabyle Moh Saïd Fahem n'hésita pas à lui prêter main forte et à lui tenir la main dans ses premiers pas artistiques. C'est d'ailleurs Fahem qui l'emmena dans un studio d'enregistrement à Nogent-sur-Marne dans le département du Val-de-Marne.
Succès à Paris Cet album est édité aux éditions
«Azwaw», sises dans le XVIIIe arrondissement de Paris, à Barbès plus exactement. Ce fut un grand succès dès la mise sur le marché de cette casette. Désormais, Rahim sortit de l'anonymat de manière spectaculaire. Ses premières chansons ont vite séduit le public qui était très friand de nouveautés kabyles. En 1986, il édita un autre produit artistique aux éditions «Akfadou», qui le propulsera encore davantage car il a apporté son propre style et un genre totalement nouveau à la chanson kabyle. Désormais, Rahim était entré dans la cour des grands par la grande porte. Il continue de produire et de se produire sur scène tout en enregistrant des clips et une cassette vidéo. Mais son plus grand succès, celui qui marqua avec des lettres d'or sa carrière artistique, est celui qu'il a produit en 1995 en duo avec la célèbre chanteuse Yasmina et intitulé «Iya adaminigh». Cette cassette avait connu un succès retentissant. Et ceux qui ne connaissaient pas encore Rahim finirent par le découvrir de fort belle manière grâce à cet album sélect où le talent de Rahim a explosé. Dans cet album, Rahim parle de l'amour impossible, de la mélancolie, des problèmes sociaux, du chômage des jeunes, des mariages forcés, etc. Une infinité de thèmes inépuisables qui touchèrent à l'époque de plein fouet plein de mélomanes qui s'y étaient identifiés. Il faut dire que la voix de Rahim a été pour beaucoup dans son succès. Mais aussi sa façon magistrale d'interpréter ses chansons, très empreintes de mélancolie et de sincérité. Avant de quitter ce monde, Rahim avait enregistré deux chansons intitulées: «Dda Wali» et «Hader iman-im».

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours