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Présentation de «Si Mohand Ou Mhand» au TNA

Du lyrisme entre drame et tragédie

Le Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi, a accueilli samedi après-midi la comédie musicale «Si Mohand U Mhand», une production du théâtre régional «Kateb Yacine», écrite et mise en scène par Lyes Mokrab. Cette dernière réunit sur scène prés de 20 artistes entre chanteurs danseurs et comédiens. Déclinée sur plusieurs tableaux, cette comédie musicale retrace la vie et l'oeuvre du poète et philosophe errant Si Mohand ou Mhand. Pour suivre les différentes étapes de sa vie, le metteur en scène a choisi un narrateur en la personne de Fellag Malik, qui interprète Si Amar Saïd Boulifa, un intellectuel et chercheur linguiste du début du siècle dernier, le premier à avoir procédé au recueil des poèmes de Si Mohand Ou Mhand. Signée Sara Bouzar, la chorégraphe a travaillé avec six danseurs et danseuses, qui vont se mouvoir sur scène sur une trame musicale des plus lyrique signée Djamel Kaloun. La pièce plante le décor à l'époque coloniale bien entendu, et retrace la vie bien tumultueuse du poète kabyle décédé dans le dénuement le 28 décembre 1905 à Aïn El Hammam. Léguant un riche patrimoine de poésie orale, c'est à travers ses errances à travers le pays que nous allons faire connaissance de ses textes qui chantent le plus souvent, l'amour, l'exil et la patrie. Le metteur en scène donnera à voir des scènes pleines d'émotion, notamment l'assassinat de son père, la dispersion de sa famille, quand Si Mohand ou Mhand se fera humilier par le soldat français ou quand il portera dans ses bras, la dépouille de son grand amour Yamina ou encore quand l'ange de l'espoir ou de la désillusion se met à chanter sa complainte... Les artistes Rezki Ouali et Mohri Bilal camperont avec justesse, respectivement, les rôles de Si Mohand ou Mhand adulte et jeune. La pièce de théâtre qui se veut épurée, sans trop d'attirails scéniques se veut minimaliste.. En effet, le décor, signé Messaoui Ferhat, ne se veut pas chargé, tout comme la scénographie qui a été pensée par Kibiri Abdellah. Le chant est omniprésent. Il est l'apanage de Djamel Kaloun, «cette étoile montante de la chanson kabyle» dit -on. Entre les errances poétiques et physique de Si Mohand ou Mhand le public écoute religieusement les propos du narrateur, qui se veut le fil conducteur de la pièce..Une pièce somme toute simple qui a évité l'écueil de la surenchère en démonstration, mais s'est contentée de donner le pouls de ce chantre sacré de la poésie kabyle de façon non pas didactique mais artistique. Un challenge en soi.
La pièce qui est promise à faire une tournée nationale n'est pas grandiose mais elle n'est pas chiche non plus en séquences dramaturgiques. La danse prend beaucoup de place parfois, mais c'est cela aussi le propre d'une comédie musicale bien que des manquements peuvent apparaître ici et là. La comédie musicale Si Mohand ou Mhand a tout de même le mérite d'exister, ne serait-ce que pour impulser l'envie d'aller apprendre d'avantage sur cet aède libre de la poésie kabyle...

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